LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Grève à l’UFR/LAC de l’université de Ouagadougou : Les étudiants disposés à discuter

Publié le mercredi 25 janvier 2012 à 23h37min

PARTAGER :                          

Les étudiants de l’Unité de formation et de recherche en lettres, arts et communication (UFR/LAC) de l’université de Ouagadougou ont décrété une fois de plus 72 heures de grève à compter du lundi 23 janvier 2012. Les manifestants accusent l’administration de ne pas se pencher « sérieusement » sur leurs revendications. Un bras de fer qui risque si aucune solution n’est trouvée, de conduire à une année blanche dans cette unité. Quelles sont les véritables raisons de cette grève et jusqu’où les étudiants comptent t-ils aller pour obtenir satisfaction ? Eléments de réponse avec le délégué général adjoint de l’UFR/LAC, Rodrigue Arnaud Tagnan, ce mardi 24 janvier 2012.

Fasozine.com : Quelles sont les raisons qui vous ont poussé à reconduire la grève ?

Rodrigue Arnaud Tagnan : Nous avons décidé de reconduire la grève de 72 heures car l’administration n’a pas voulu se pencher sérieusement sur nos points de revendications. Au lieu d’apporter des solutions à nos différentes préoccupations, elle a plutôt convoqué, le vendredi 20 janvier 2011, un conseil de gestion. Au cours de cette rencontre, elle a tenu des propos pas très courtois à l’endroit de la Corporation (Aneb) et de la délégation élue. Elle nous accuse d’user de la violence et d’avoir agressé des enseignants et des étudiants.

Chose que nous réfutons catégoriquement. Les autorités ont, depuis lors, mené des campagnes mensongères et dilatoires à notre égard. Pire, il a été proposé de prendre des mesures fortes contre la corporation et ses militants. Et ces mesures fortes se résument à la répression de la manifestation, comme elle le fait d’habitude. Avec cette nouvelle grève, nous interpellons une fois de plus l’administration afin qu’elle se penche sérieusement sur notre plate forme revendicative. Des quatre rencontres que nous avons eues, trois ont été de notre initiative. Ce qui montre notre bonne foi à aller à la table des négociations.

Est-ce que vous n’en faites pas trop ?

Non, ce sont des problèmes suffisamment sérieux que nous avons soumis à notre administration. Il y a des points de revendications dont nous savons que nous ne pouvons pas avoir la satisfaction ici et maintenant. Il s’agit par exemple des questions infrastructurelles, à savoir la construction d’amphithéâtre et de salles de cours, la question de construction d’une médiathèque pour les études germaniques et la question de laboratoires de langues. Mais nous pensons qu’en discutant, des solutions pourraient être trouvées dans le moyen terme. Maintenant, en ce qui concerne la réduction des frais de formations dans les filières professionnelles, le retour des bains linguistique en études anglophones, les questions de dérogations et de cours non exécutés, nous pensons que ce sont des préoccupations que l’autorité peut résoudre dans l’immédiat. Si notre administration fait preuve de bonne foi, je suis sûr qu’on pourra trouver un terrain d’attente.

A la suite de cette grève de 72 heures qui s’achève ce mercredi, vous avez prévu la tenue d’une assemblée générale pour le jeudi 26 janvier 2011...

Avec l’ensemble des étudiants, nous allons faire le point sur toutes les activités de luttes que nous avons menées depuis fin novembre, notamment les 72 heures de grèves du 17 au 19 janvier 2012, le meeting du 21 janvier, le sit-in du lundi 23 et la présente grève qui prend fin le 25 janvier prochain. Ensuite on verra la stratégie à adopter. La certitude est que la lutte se poursuivra.

Peut-on s’attendre à ce que la délégation élue mette un peu d’eau dans son vin ?

Nous sommes disposés à discuter, car nous ne sommes pas des jusqu’aux boutistes. La preuve, lorsque nous avons soulevé le problème du bain linguistique en 2008, nous avons levé le mot d’ordre de grève lorsque l’administration nous a promis qu’il reprendra en 2009-2010. Si aujourd’hui il y a des engagements qui sont pris allant dans la résolution d’un certain nombre de problèmes, nous allons lever le mot d’ordre, surtout que nous avons souci de préserver l’année académique contrairement à ce que bon nombre de personnes croient. A travers cette lutte, nous voulons juste l’amélioration de nos conditions d’études afin de poursuivre sereinement notre année et obtenir ainsi de bons résultats.

A l’allure des événements, ne craignez vous pas une année blanche au sein de l’UFR/LAC ?

L’année blanche ou l’année invalidée est une décision politique. Afin d’éviter d’en arriver à une telle situation, nous pensons que les autorités doivent résoudre les problèmes que nous rencontrons. Dans notre faculté, nous avons déjà accompli les 2/3 des évaluations et des programmes, ce qui signifie que s’il y a une bonne volonté de la part de nos autorités, l’année pourra être sauvée sans difficultés.

DIMITRI KABORÉ (STAGIAIRE)

Fasozine

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique