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Chantier de la route Yéguéresso-Diébougou : Le pont sur le fleuve Bougouriba enfin terminé

Publié le vendredi 20 janvier 2012 à 00h24min

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Présenté comme un exemple de projet mal exécuté lors du passage du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao en mai 2011, le chantier du pont du fleuve Bougouriba est en phase de finition. L’ouvrage a pris corps et sur place, les ouvriers s’attellent à réaliser les travaux annexes pour l’ouverture de la route à la circulation dans 3 mois.

La route nationale n° 22 (Yéguéresso-Diébougou, longue de 118 kilomètres) est ouverte à la circulation depuis son inauguration en juillet 2007. Elle n’est pas pour autant pas achevée, car il restait jusque-là à réaliser un ouvrage d’art sur le fleuve Bougouriba. Une situation qui obligeait les usagers à passer par une déviation, 3 ans durant, et utiliser l’ancien pont, en attendant la construction du nouveau. Le chantier semblait même à l’abandon, lorsque le Premier ministre y a effectué une visite le 27 mai 2011. Sa menace de disqualifier l’entreprise OK/KARA en charge de l’exécution des travaux a visiblement donné un coup d’accélérateur au chantier. A la date du 18 janvier 2012 en effet, le nouveau pont plus majestueux, a pris forme juste à côté de l’ancien, et les ouvriers s’attellent à couler le bitume sur le plancher.

« L’ouvrage est terminé. Il ne reste plus qu’à fixer les garde-fous, les garde-corps (NDLR les rambardes de protection pour éviter de tomber dans le vide) pour laquelle nous nous donnons une semaine. A partir du jeudi 19 janvier 2012, nous allons commencer à mettre les cailloux blancs pour stabiliser les rebords. Normalement, d’ici le 20 ou 21 janvier 2012, le bitumage des parties de la route que nous avions sautées à cause du pont sera achevé », a précisé l’entrepreneur en charge des travaux, El hadj Boureima Kanazoé dit Baba, l’air soulagé. Ses propos son corroborés par Evariste Ouédraogo, superviseur des travaux pour le compte de la direction générale des routes (DGR) du ministère des Infrastructures et du Désenclavement. Il confirme que les travaux sont en voie de finition. « Les grands travaux sont terminés. Il ne reste que des travaux de protection et de nettoyage. Mais nous ne pouvons pas l’ouvrir tout de suite à la circulation, car il y a d’abord les essais de portance à faire et cela, 90 jours après le coulage du dernier béton », dira M. Ouédraogo.

C’est donc après des essais concluants que l’ouvrage pourra être ouvert à la circulation. C’est la construction de ce pont qui a retardé de près de 4 ans l’achèvement du tronçon Yéguéresso-Diébougou qui était prévu pour un délai d’exécution de 24 mois. L’entrepreneur explique ce retard par des problèmes de manutention et la pérennité du cours d’eau. « Les poutres fabriquées sur place pèsent tellement lourd que nous avons été obligés d’aller chercher une grue jusqu’au Togo pour les poser. C’est l’une de nos principales difficultés. A cela, s’ajoute la permanence du fleuve qui réduit notre temps d’intervention sur l’ouvrage. En saison pluvieuse, nous devons nécessairement déguerpir, car nous ne pouvons plus travailler. En saison sèche, nous endiguons l’eau pour pouvoir travailler », s’est défendu Boureima Kanazoé dit Baba. Le maître d’œuvre du chantier se montre compréhensif.

Evariste Ouédraogo soutient qu’il y a des aléas qui font que les délais sont difficiles à tenir dans l’exécution d’un chantier de la taille du nouveau pont. Il a cité en exemple, les modifications opérées au démarrage du chantier et les longues discussions autour de ces changements ayant engendré des pertes en temps. Dans le but de terminer au plus vite ce tronçon qui a trop duré, toutes les parties prenantes ont pris leurs quartiers autour du chantier, afin de mettre la pression sur l’entrepreneur. C’est le cas de Eric Kouadio, représentant le Bureau VERITAS de Côte d’Ivoire.

Cette structure a procédé à la validation des documents d’exécution de l’ouvrage en amont. Et en aval, elle est sur place pour vérifier la conformité des travaux par rapport aux documents validés. Ce contrôle minutieux permettra par la suite l’obtention d’une garantie décennale. En rappel, le coût du bitumage de l’axe Yéguérésso-Diébougou s’élevait à 30 milliards de F CFA dont 600 millions prévus pour le pont de la Bougouriba. Mais les techniciens ont averti que les 600 millions ont été « engloutis » dans les seules fondations de l’ouvrage d’art qui va coûter 3 fois plus cher.

Mahamadi TIEGNA (camerlingue78@yahoo.fr)

Sidwaya

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