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Route Dédougou-Nouna-Djibasso-frontière du Mali : La fin du calvaire dans 24 mois

Publié le vendredi 20 janvier 2012 à 00h30min

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Le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao, a lancé, ce jeudi 19 janvier 2012, les travaux du bitumage de la route Dédougou-Nouna-Djibasso financés par le Millennium challenge account (MCA). C’était à Dédougou en présence de nombreuses personnalités et du gouverneur de Ségou (Mali).

Voyager sur la route Dédougou-Djibasso via Nouna, ne sera plus un cauchemar dans d’ici 24 mois. En effet, c’est le temps qui a été requis pour le groupement d’entreprises SOROUBAT/ ATP SA sous le contrôle du bureau d’études AIC PROGITTI SpA pour construire et bitumer cette route longue de 145 kilomètres dont les travaux ont été lancés, ce jeudi 19 janvier 2012 par le Premier ministre, Beyon Luc Adolphe Tiao. Financés par le Millenum challenge account-Burkina (MCA) à plus de trente cinq (35) milliards de FCFA, les travaux, à terme, devraient contribuer à fluidifier le trafic, à l’accroissement du flux de transport et l’accessibilité aux services essentiels de base, à la réduction du temps de déplacement et les coûts d’exploitation des véhicules. En somme, la réalisation de ce projet sera d’un apport inestimable à l’élévation et à l’amélioration du niveau de vie des populations.

Chose qui réjouit le maire de la commune de Dédougou, Gnami Valentin Konaté, qui a manifesté sa joie, au nom de la population de la commune et partant, de la région de la Boucle du Mouhoun en ces termes ? : « longtemps restées en marge du réseau national bitumé, pénalisées par un enclavement qui bloque leur plein épanouissement, les populations de la Boucle du Mouhoun éprouvent aujourd’hui des sentiments d’enthousiasme et de reconnaissance au regard des multiples efforts consentis ces dernières années en matière de projets et programmes pour rompre le cercle vicieux de notre enclavement et notre paradoxale pauvreté ». En effet, cette région qualifiée de « grenier du Burkina » est restée pendant longtemps coupée du reste du pays par manque d’infrastructures routières appropriées, d’où son mauvais classement (troisième région la plus pauvre du pays) dans l’économie du Burkina malgré ses énormes potentialités minières et agricoles.

C’est d’ailleurs ces potentialités agricoles qui ont guidé le MCC à financer le bitumage de cette voie. Elle vise à réduire de manière conséquente la pauvreté du monde rural. « Le critère de rentabilité économique des infrastructures routières à réaliser dans le cadre du compact ne sont plus à démontrer au regard des richesses agro-pastorales. C’est le cas de la région de la Boucle du Mouhoun communément appelée le grenier du Burkina. Toutefois, sans désenclavement effectif, cette région ne pourra pas pleinement jouer son rôle de poumon agricole du Burkina », a expliqué le coordonnateur du MCA-BF, Bissiri Joseph Sirima.

Certes, la construction et le bitumage de ce tronçon Dédougou-Nouna-Djibasso mettront en place les conditions de compétitivité de l’économie du Burkina par le biais d’investissements dans le réseau routier national, « mais, des défis se présentent : accroître la sécurité des usagers, développer et renforcer les activités productrices et commerciales, assurer la desserte administrative des chefs- lieux de département et soutenir les efforts en faveur de la décentralisation, faciliter les évacuations sanitaires des villages vers les centres urbains de référence et contribuer enfin par la bonne pratique à la durabilité des ressources », a poursui M. Sirima.

Et au ministre des Infrastructures et du Désenclavement, Jean Bertin Ouédraogo, de présenter les caractéristiques de cette route pour l’économie du Burkina : « La construction de cette voie consistera, outre les terrassements généraux, à la mise en place d’un revêtement en enduit superficiel bicouche sur une largeur de plate-forme de 10,20 mètres (soit une bande roulable de 7,20 mètres d’accotement de part et d’autre) en rase campagne et de 12,20 mètres (soit une bande roulable de 8,20 mètres avec 2 mètres d’accotement de part et d’autre) en traversée d’agglomération ». Signé le 14 juillet 2008, la convention dénommée « Compact » entre le Burkina Faso et le gouvernement américain pour un montant d’environ 245 milliards de F CFA qui s’exécute sur un délai de cinq (5) ans non extensible, couvre deux (2) volets essentiels à savoir, le volet de la sécurisation foncière et celui du désenclavement. L’objectif de cette convention est de donner un coup de pousse au gouvernement du « pays des Hommes intègres », dans sa lutte contre la pauvreté.

Kamélé FAYAMA (faygracias@yahoo.fr)


La joie du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao

« C’est une grande joie que nous partageons avec les populations de la Boucle du Mouhoun et plus spécifiquement celles qui sont sur l’axe Dédougou-Nouna-Djibasso-frontière du Mali. C’est un vieux projet et aujourd’hui, c’est la concrétisation de ce projet grâce à nos amis américains et aussi grâce à la vision du chef de l’Etat dont la préoccupation est de favoriser un développement harmonieux au Burkina Faso. Cette route, va non seulement permettre de désenclaver la région de la Boucle du Mouhoun, considérée comme le grenier du Burkina, mais aussi de valoriser les investissements agro-hydrauliques.

C’est un projet très important pour le développement de la région de la Boucle du Mouhoun et qui va permettre à la population d’améliorer substantiellement ses conditions de vie. C’est aussi un projet intégrateur, puisqu’il va permettre, à terme, d’aller facilement au Mali marquant ainsi la volonté de nos différents dirigeants de faire en sorte que la région dans laquelle nous sommes soit une région intégrée. De ce fait, je ne peux que renouveler mes remerciements au gouvernement américain qui, à travers le programme MCA-BF, nous permet de réaliser de grands projets en faveur des populations. Et j’espère que cette route apportera tout le bonheur possible à la population de la Boucle du Mouhoun et également lui permettra de devenir un véritable pôle de développement de notre pays. Je compte beaucoup sur le groupement d’entreprises. Ces travaux se présentent d’ailleurs comme un challenge pour lui.

Ce groupement a donc intérêt à ce que la construction de cette route soit bien faite et dans les délais requis, car pour nous, j’insiste la-dessus, il n’est pas question qu’il y ait des avenants dans la mesure où l’enveloppe n’est pas extensive en cas de débordement »..

Propos recueillis par K. F

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 20 janvier 2012 à 09:27, par soboré En réponse à : Route Dédougou-Nouna-Djibasso-frontière du Mali : La fin du calvaire dans 24 mois

    C’est bon mais c’est pas arrivé comme le disent les commerçants.
    Pour que la boucle du Mouhoun soit complètement désenclavé, il faut aussi bitumer la route Dédougou-Tougan-Ouahigouya et Tougan-Toma jusqu’à Koudougou. La zone a longtemps été trop lésé et il faut que l’Etat se rattrape. On ne compte plus les potentialités de cette région. Donc, encore un petit effort

  • Le 20 janvier 2012 à 09:54, par leregard En réponse à : Route Dédougou-Nouna-Djibasso-frontière du Mali : La fin du calvaire dans 24 mois

    Bonne nouvelle. Pour boucler la boucle, il reste le tronçon Dédougou-Tougan-Ouahigouya-Djibo-Dori (frontières Mali & Niger).
    On pourra alors relier facilement Dori à Banfora (Dori-Djibo- Ouahigouya-Tougan-Dédougou-Bobo-Banfora). Le désenclavement commencera à être une réalité.
    Il restera l’axe Kantchari-Diapaga-Pô-Léo-Diébougou-Gaoua- frontières Côte d’Ivoire que j’appelle la ventrale par oppoisition à l’axe Banfora-Bobo-Dédougou-Tougan-Ouahigouya-Djibo-Dori que j’appelle la dorsale, la centrale étant Niangoloko-Banfora-Bobo-Boromo-Ouagadougou-Fada-Kantchari-frontière Niger . Une fois que ces axes sont bitumés, le reste constitue des bretelles soit vers les États voisins soit pour relier les axes afin de pouvoir passer d’un axe à l’autre (traversée Nord-Sud ou inversement du pays). Le Burkina Faso étant le pont entre les États côtiers de l’Afrique de l’Ouest et ceux intérieurs comme le Niger, le Mali et les États sahariens un bon réseau routier constituera un atout économique important. Cela suppose que le Burkina Faso a décidé de mettre l’accent sur les services comme sources de production de la richesse nationale. L’amélioration du réseau routier devra alors s’accompagner d’offres comme de bons garages, de bons hôtels, un bon système de péage routier, des sociétés d’assurance compétitives et agressives, des moyens de communication efficaces et compétitifs, un cout de l’énergie compétitif. Alors aurons-nous engagé la bataille pour émerger !!

  • Le 20 janvier 2012 à 13:23 En réponse à : Route Dédougou-Nouna-Djibasso-frontière du Mali : La fin du calvaire dans 24 mois

    OUF ENFIN ET ON OSE ESPERER QUE L’ON VERRA D’ICI 2 ANS LA FIN DE NOTRE CALVAIRE

  • Le 20 janvier 2012 à 13:25, par Tigré En réponse à : Route Dédougou-Nouna-Djibasso-frontière du Mali : La fin du calvaire dans 24 mois

    très bonne chose.félicitation au BF et au USA.a quant le bitumage de la route de SAABA.

  • Le 20 janvier 2012 à 13:31, par yeral dicko En réponse à : Route Dédougou-Nouna-Djibasso-frontière du Mali : La fin du calvaire dans 24 mois

    je souhaite bonne chance à nos amis les bobos,que cette route les ouvre la voie du développement et du bonheur.
    Priez pour vos cousins de Djibo,peut-être quand y’ aura plus à goudronner dans le pays le soum aura son bitume !

  • Le 20 janvier 2012 à 15:40 En réponse à : Route Dédougou-Nouna-Djibasso-frontière du Mali : La fin du calvaire dans 24 mois

    LA ROUTE KOUDOUGOU DEDOUGOU LONGUE DE 130 KM A COUTE LA BAGATELLE DE 32MILLIARDS COMPARATIVEMENT A CELLE DE DEGOUGOU DJIBASSO LONGUE DE 145 KM QUI COUTERA 30 MILIARDS DIFFICILE A COMPRENDRE QUAND MEME

    • Le 20 janvier 2012 à 16:57, par S. TOURE En réponse à : Route Dédougou-Nouna-Djibasso-frontière du Mali : La fin du calvaire dans 24 mois

      Le nombre d’ouvrage d’art ( ponts et autres) rencherie le cout de la route. Une route moins longue avec beaucoup d’ouvrages d’art peut couter beaucoup plus chère qu’une route plus longue avec peu d’ouvrage d’art..

    • Le 20 janvier 2012 à 17:11 En réponse à : Route Dédougou-Nouna-Djibasso-frontière du Mali : La fin du calvaire dans 24 mois

      Mon ami, le coût d’une route n’est pas fonction seulement de sa longueur. Il y’a les infrastructures ( ouvrages d’arts) ou si tu veut les ponts. Imagine le pont qu’il a construire pour traverser le mouhoun...

      Comme quoi le désenclavement à un coût

    • Le 20 janvier 2012 à 17:50, par shock En réponse à : Route Dédougou-Nouna-Djibasso-frontière du Mali : La fin du calvaire dans 24 mois

      Mon cher il ne pas chercher des poux sur un crane rasé ; je ne suis pas du domaine mais je pense qu’il ne faut pas comparer les couts en terme de nombre de kilomètres seulement ; n’oubli pas que par exemple le nombre de ponts à construire sur deux routes (même de longueurs égales) ne peut jamais être égal et autant d’autres considérations qu’il faut prendre en compte.

  • Le 20 janvier 2012 à 18:02, par DJELIBA En réponse à : Route Dédougou-Nouna-Djibasso-frontière du Mali : La fin du calvaire dans 24 mois

    INSPECTION d’ETAT, pouvez-vous voir clair dans cette affaire de prix soulevés plus haut des deux axes routiers ?
    Où en est-on du bitume sur l’axe REO-TOMA-BIBA-TOUGAN ?
    Quelqu’un d’averti peut-il m’en parler ?
    MERCI

  • Le 23 janvier 2012 à 12:19, par Moutian En réponse à : Route Dédougou-Nouna-Djibasso-frontière du Mali : La fin du calvaire dans 24 mois

    Pour permettre le ralliement avec le Mali à partir de ce axe, l’Etat Malien doit financer le bitumage du tronçon Madouba(frontière du Burkina)à Tominian soit une distance d’environ 40 km, le tronçon Tominian-RN7(San-Mopti)est déjà bitumé.

    • Le 25 janvier 2012 à 17:09, par amon En réponse à : Route Dédougou-Nouna-Djibasso-frontière du Mali : La fin du calvaire dans 24 mois

      Naturellement si le Mali veut le developpement du Bwatun c’est l’occasion réver pour concretiser cette attente depuis plusieurs années.Attente de voir l’ensemble du Bwatun de Bobo dioulasso a San relié par une route praticable en toute saison et aussi j’espère l’ouverture de la frontière Mali Burkina du coté de Bénéna par cette occasiobn qui va s’en doute oxygèner toutes les populations situé des deux cotés de la frontière

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