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Palais de justice : Mort accidentelle de Youl ; les autorités en sont aussi responsables

Publié le vendredi 20 janvier 2012 à 00h26min

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Les larmes aux yeux et visiblement abattu, Kouanda a présenté ses condoléances aussi bien à la famille éplorée de Youl qu’à la grande famille de la gendarmerie. « Je reconnais mon acte d’homicide involontaire et je le mets au compte de l’imprudence », a-t-il déclaré aux juges. Le 8 janvier dernier, Seydou Youl, gendarme de profession trouvait la mort sur la voie en voulant la traverser. Juste à sa sortie du Camp Kuinima. Cet accident mortel commis par le sieur Kouanda s’est produit aux environs de 19 heures. Il raconte : « A l’orée de la nouvelle année, j’ai fait le déplacement de Banfora pour venir saluer des parents à Bobo. Au cours du repas, j’ai pris un verre de vin. Chose que je ne devrai pas faire parce que je souffre d’un mal cardio-vasculaire.

Une maladie qui ne tolère pas une goutte d’alcool dans mon sang ». A la suite de cette négligence, Kouanda a pris le volant en compagnie de son ami. Il emprunte alors la voie menant du rond-point des Nations unies au monument du cinquantenaire. C’est aussi sur cette voie que se trouve, la caserne des sapeurs pompiers, celle de la gendarmerie, et plusieurs autres établissements. Sous l’effet de l’alcool, le prévenu roulait à une vive allure et pire, il bavardait avec son compagnon. C’est donc de par cette imprudence qu’il a percuté M. Youl, père de trois enfants.

« Lorsque je l’ai heurté, je suis allé garer à distance et je revenais me plaindre auprès de lui vu considérant à tort qu’il n’avait pas observé la priorité. C’est là que je me suis rendu compte qu’il a perdu la vie. J’ai continué directement à la dite caserne », explique le prévenu aux juges. Il dit regretter très sincèrement son forfait et avoue avoir consommé de l’alcool. Kouanda reconnaît aussi qu’il roulait à trop vive allure. De toute évidence, la responsabilité du prévenu est avérée. Mais, ajoute le procureur, celle de l’autorité n’est pas négligeable. Malgré tout, il a requis de retenir le prévenu dans les liens de la prévention et de le condamner à 2 mois de prison fermes. Le conseil de Kouanda qui a naturellement plaidé en sa faveur a demandé la clémence du tribunal. Celui-ci après concertation, a condamné le prévenu à 6 mois de prison avec sursis.

Un séjour de rêve qui finit en cauchemar

Diane, chef d’entreprise et mère d’un enfant, est prévenue pour trois chefs d’accusations. Il s’agit de faux, usage de faux en écriture et dissipation d’une somme de plus d’un million de francs CFA appartenant à Victor. Le 20 juillet 2011, elle aurait falsifié le reçu d’achat de billets d’avion à des fins personnelles. En effet, ce qu’il faut retenir, c’est qu’il n’y a aucune relation particulière entre Victor et Diane. Tout serait parti en mars 2011 alors que la ville de Bobo accueillait le « mini Fespaco ». Diane, ayant bénéficié d’une prestation, demandait l’assistance de Victor pour sa réalisation. Rompue aux organisations de spectacles et de cérémonies, elle a exposé ses projets à son associé d’un moment.

C’est alors que ce dernier lui informa également d’une colonie de vacance qu’il entend organiser en France avec les tout-petits. Ayant la même vision, la même ambition, les deux ficèleront à merveille le projet. Victor, titulaire d’un diplôme BAFA (Brevet d’aptitude à la fonction d’animateur) sans lequel on ne peut prétendre à organiser une colonie en France, sera mis au service de la structure de Diane. Aussi, a-t-elle confectionné des brochures sur lesquelles figurent la photo de Victor et son titre, dans le but de convaincre les parents et partenaires. Victor, qui devrait finir un stage de formation en France, en a profité pour « baliser » le terrain avant la venue des jeunes colons. Diane, restée à Bobo s’affairait dans les négociations de billets d’avion qu’elle a pu avoir à un prix réduit.

Et, voilà les enfants partis pour la France. « C’est là que les choses ont commencé à mal tourner », a-t-elle déclaré. Le « courant ne passait » plus entre les deux associés. De retour au pays, Diane en voulant faire le bilan du voyage a changé l’en-tête du billet d’avion pour mettre les prix habituels pour gagner plus, quand ils partageront les bénéfices après la colonie. Convention qu’elle a tenté de décliner. A la barre, elle reconnaît la gravité de l’écriture en faux et dit ne pas en avoir été consciente au moment de l’acte. En tout cas, les chefs d’accusations contre elle, sont tous établis, selon le procureur. « Les débats ont duré plus de deux heures et d’ailleurs cette société de Diane est une société de fait », a indiqué le conseil de la victime.

Les faits sont clairs et il ne demande que réparation. Quant à l’autre partie, son conseil dira qu’il n’y a eu aucun contrat entre les deux, donc pas de partage. Le parquet après réquisition, a estimé que la prévenue est coupable des faits à elle reprochés. De ces trois chefs d’accusations, le plus grave est l’usage de faux en écriture. C’est donc cette peine qui est applicable. D’où 24 mois de prison avec sursis. Verdict : 30 janvier 2012.

Rassemblés par Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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