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Fédération des taximen du Burkina : Le congrès de la discorde

Publié le lundi 16 janvier 2012 à 00h53min

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Dans la matinée du samedi 14 janvier 2012, les taximen se sont réunis en grand nombre à la Bourse du travail de Ouagadougou. De ce qui devait être un congrès extraordinaire de la Fédération nationale des taximen et des travailleurs du secteur des transports du Burkina (FNTT/STB), il a plutôt été question d’une rencontre où des velléités ont éclaté au grand jour.

Il est 10h, la grande salle de la Bourse du travail est archicomble. Les yeux hagards, le reste de ce trop plein squattait devant l’entrée. Tout semblait aller jusqu’au moment de la lecture du chronogramme du congrès. A cet instant précis, des voix d’abord diffuses puis claires se sont énergiquement levées pour contester l’ordre du jour. Pendant une vingtaine de minutes, il régnait une atmosphère de brouhaha, à tel point qu’on ne savait pas où se donner la tête. « Nous ne voulons pas d’un système vampire ! On est fatigués, nous voulons le changement ! », tels étaient, entre autres, les propos qui sortaient de ce tohu bohu.

Le contesté président de la Fédération nationale des taximen et des travailleurs du Secteur des transports du Burkina (FNTT/STB), Oumarou Kièma a tenté, tant bien que mal, de calmer la fureur du public. Puis brusquement, la salle s’est vidée et les protagonistes ont rapidement formé dans la cour, deux rangs distincts afin de voter à la traditionnelle.

Pour le président du Syndicat automne des propriétaires et chauffeurs de taxis, Hassimi Mohamed Soré, Oumarou Kièma aurait constitué la fédération sans au préalable consulter certains syndicats membres. L’annulation du récépissé, selon lui, serait venue de la lettre de protestation que ces syndicats auraient adressée au Ministère en charge de l’Administration territoriales de la Décentralisation et de la Sécurité (MATDS). Le congrès du jour, a-t-il ajouté, serait une recommandation du ministère en vue de concilier les différentes positions.

A l’en croire, seul le vote qui n’était pas explicitement inscrit à l’ordre du jour, permettra de trancher le différend. Oumarou Kièma, surpris par la tournure des évènements, a également apporté sa version des faits. Ne pouvant pas agir dans l’informel, a -t-il relevé, il aurait écrit à tous les syndicats désirant se rassembler dans la FNTT/STB, de lui faire parvenir leurs récépissés ainsi que leurs demandes d’affiliation, conditions sin qua non d’adhésion. M. Kièma a déclaré posséder la liste exhaustive des syndicats qui se sont exécutés. A l’écouter, compte tenu de la modestie des moyens de la fédération, l’actuel bureau aurait été formé par « consensus ». Cette crise, a-t-il soutenu, serait l’œuvre du 2e vice- président de la FNTT/STB.

A l’en croire, ce dernier qui résiderait à Ouagadougou, chercherait à occuper le poste de vice-président. Et Oumarou Kièma d’avancer que selon les statuts de la fédération, les postes de présidence et de vice-présidence devraient respectivement revenir à « un Ouagalais » et à « un Bobolais ».
De l’avis du secrétaire général de l’Organisation nationale des syndicats libres (ONSL), Paul Kaboré, la FNTT/STB serait affiliée à l’ONSL depuis 20 ans environ. Quand la fédération a annoncé son intention de prendre son autonomie, il lui aurait signifié d’en aviser toutes les sections provinciales.

Il a ajouté que le congrès visait à mettre fin aux contestations. Au regard de la tournure des évènements, M. Kaboré a décidé du report du congrès à une date ultérieure. Au moment où nous quittions les lieux, quelques délégués des taximen avaient décidé de poursuivre l’assemblée.

Tilado Apollinaire ABGA (Stagiaire)

Sidwaya

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