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Philippe Doucet de Canal+ : « Le Burkina peut être une bonne surprise »

Publié le mercredi 11 janvier 2012 à 00h42min

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« En route pour la CAN » ; c’est la trouvaille de la chaîne satellitaire Canal+ pour mettre ses téléspectateurs dans l’euphorie de la Coupe d’Afrique des Nations Gabon et Guinée-Equatoriale 2012. Cette émission, animée par Philippe Doucet assisté de Marcel Desailly et de Basile Boly, a déroulé le tapis rouge aux Etalons le vendredi 23 décembre 2011 à 20h 15 en prime time. Joint au téléphone juste avant la diffusion de l’émission, le présentateur est revenu sur les chances des Etalons qu’il dit capables de jouer les demi-finales.

La route pour la CAN, comme le stipule votre émission, est-elle bien dégagée ?

On peut le dire ainsi car avec notre émission, nous avons voulu entrer dans la CAN un peu plus tôt que d’habitude. A travers « Talents d’Afrique », on avait moins de fenêtres sur l’Afrique et on entrait directement à la CAN avec le match d’ouverture. Cette fois, nous avons renforcé le dispositif avec une présentation des équipes à l’avance. On a même prévu une autre production qui s’appelle jour de CAN la veille de l’ouverture de la compétition. C’est vraiment notre volonté de mettre nos abonnés dans le bain avant le jour J.

Comment êtes-vous parvenu à faire le tour des pays qualifiés en si peu de temps ?

Nous n’avons pas pu aller dans chaque pays. Par contre, vu qu’on n’avait pas le temps d’aller partout et qu’on avait déjà suivi la plupart des formations durant les éliminatoires, nous nous sommes servi du tirage au sort à Malabo le 29 octobre 2011 pour rassembler le maximum d’interviews avec les sélectionneurs. Cela a constitué d’ailleurs la base de l’émission qui a consacré le Burkina. Par exemple, on a pu mettre la main sur certains joueurs à Paris et avec des reportages construits sur certaines équipes, on a pu reconstituer le parcours des nations comme le Burkina. J’aurais adoré revenir à Ouagadougou et retrouver la gentillesse des Burkinabè pour y tourner "En route pour la CAN". Malheureusement, avec « Talents d’Afrique » chaque semaine et la difficulté d’organiser un calendrier avec Boly et Desailly, il est vite apparu impossible d’aller dans les huit pays choisis. Mais on a pu faire recours aux archives de la CAN 98 pour réaliser l’émission.

N’avez-vous pas craint de manquer un peu de l’ambiance qui prévaut dans les pays qualifiés avec la ferveur que peut susciter la CAN ?

Heureusement que la préparation d’une coupe d’Afrique ne se fait pas uniquement à domicile. Si vous prenez un joueur comme Alain Traoré, quand on va le voir à Auxerre, on est beaucoup plus proche de sa réalité que quand on le rencontre à Ouaga où il ne vient que pour quelques jours pour les matches. Donc ce n’est pas forcément une vision éloignée. Et lorsqu’on a reçu le sélectionneur des Etalons, Duarte, à Malabo, cela me semble conforme au contexte car les Etalons y évolueront. En plus, compte tenu du fait que les Etalons ont joué très peu de matches de qualification, nous avons eu à ce niveau quelques difficultés.

Vous avez pu ressentir la montée de la fièvre de la CAN lors de la réalisation des émissions ?

Un peu car après le tirage au sort, nous avons tourné dans des pays comme la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Sénégal, le Gabon. Nous avons senti la ferveur que va dégager cette CAN. Je pense d’ailleurs que l’élimination de certaines grandes équipes ne va rien changer à la fête. Car la coupe d’Afrique est beaucoup plus forte que les différents grands noms qui seront absents. Et le Burkina est une des sélections qui peut créer une surprise intéressante dans la compétition. Je suis certain, les Etalons ont une belle carte à jouer avec la nouvelle génération de joueurs qui arrivent en maturité. Je suis assez optimiste pour le Burkina qui peut faire une demi-finale sans que je sois surpris.

Sur la route de la CAN, vous êtes accompagné de 2 anciens internationaux, Basile Boly et Marcel Desailly ; quel est leur apport en tant qu’Africains dans ces émissions ?

Nous à « Talents d’Afrique » sommes très ouverts et considérons tous les joueurs africains comme tels ; qu’ils jouent avec leur sélection d’origine ou en équipe de France ne change pas dans leur engagement. Desailly vit au Ghana, Boly est tous les mois en Côte d’Ivoire, donc il n’y a pas de doute qu’ils sont proches de l’Afrique. Les deux suivent la CAN avec Canal+ depuis plusieurs éditions. C’est sûr que leurs expériences de joueurs de haut niveau leur permettent d’apporter leur touche avec la qualité des commentaires qu’on leur connaît.

En tant que connaisseur du foot africain, quel est le pays qui vous semble le plus à même de remporter cette CAN ?

C’est toujours difficile de faire des pronostics. Beaucoup de gens misent sur une victoire ou une finale Ghana # Côte d’Ivoire ou encore Côte d’Ivoire # Sénégal. J’estime qu’ils vont vite. Il y a déjà eu beaucoup de surprises lors des qualifications, il peut y en avoir encore lors de la phase finale, peut-être moins. Car gagner une coupe d’Afrique reste réservé à quelques pays. Mais le Burkina peut être une très bonne surprise. Il peut gêner la hiérarchie. Il faut se méfier aussi du Maroc. Il ne faut donc pas considérer comme vérité absolue le fait que la victoire ne peut échapper à la Côte d’Ivoire, au Ghana ou au Sénégal.

Les Etalons, vu le vent de fraîcheur qu’ils ont, avec des joueurs de 24-25 ans déjà performants dans leurs rangs, peuvent avoir leur mot à dire. Je pense notamment à Pitroipa, à Alain Traoré, et à Baki Koné. Je pense donc que le Burkina et la Côte d’Ivoire triompheront dans leur groupe. Le Burkina a l’avantage d’avoir un bon staff avec un coach qui est intéressant et qui a su mettre en place une équipe performante. Et j’ai beaucoup de plaisir à fabriquer l’émission avec Paulo Duarte.

Entretien réalisé au téléphone par Kader Traoré

L’Observateur Paalga

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