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Vision L’Express sur… : Nos us et coutumes

Publié le mercredi 11 janvier 2012 à 00h42min

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S’il y a un fait qui mérite réflexion et réaction conséquentes, c’est bien le sort réservé à nos us et coutumes face à certaines religions. La situation prend tellement de l’ampleur, que le devenir de nos traditions en dépend.
Tênin, l’aînée du village de Yélintoura est décédée. Conformément à la tradition locale, « Wiyaka-Samiri » un fétiche ancestral est sorti pour traduire sa consternation et sa reconnaissance du mérite de la vieille femme décédée. Sur les lieux, seuls les enfants, pour ne pas dire des nourrissons étaient présents aux côtés des vieillards. Les jeunes garçons et autres adultes, pour l’Eglise et la Mosquée ont boudé la sortie du fétiche. Cet exemple du village de Yélintoura dans le département de Fô, province du Houet n’est pas isolé.

Plusieurs villages du Faso ont vécu et continuent de vivre la même chose. Les danses du « Djombélé » et celle du « Yalza » en pays bobo ne sont plus une affaire des jeunes.

En pays mossi, le « Warba », le « Liwaka » et on en oublie, intéressent de moins en moins la jeunesse prise par des pas de danse dont ils ignorent le sens. Si dans ce cas de figure, les jeunes sont emportés par des rythmes de danses qui leur sont imposés par leurs géniteurs, dans le premier cas (sabotage d’une vieille tradition), c’est plutôt les multiples religions qui en sont la cause. Partout au Burkina Faso, de nouvelles sectes religieuses « prennent les têtes » de nos populations. Au nom de l’Eglise ou de la Mosquée, chacun crée sa secte, mobilise ses disciples et instaure les principes de sa secte. Aveuglement et sans inquiétude aucune, les populations y adhèrent au détriment de nos us et coutumes. Tout se passe comme si au Faso, il n’y avait pas de lois. Toutes les localités sans exception, ont leur réalité en la matière.

Les cérémonies coutumières sont de plus en plus ignorées à cause des différentes sectes. Ailleurs, nous assistons à des guerres religieuses. Là-bas, c’est parce que les premiers égarements en la matière n’ont peut-être pas été sanctionnés. Au Burkina Faso, nous ne voulons pas de cela. C’est pourquoi, la loi doit être claire pour ce qui concerne ces sectes imaginaires qui pourrissent notre façon de vivre. Car tout ce qui peut contribuer à tuer notre culture doit être combattu. N’oublions pas que, « la culture est la seule marque distinctive de tout peuple ». Qu’on mette fin à cette invasion religieuse qui commence déjà à faire ses effets sur nos us et coutumes.

Au sein même de certaines grandes familles, religieuses, il y a de plus en plus de discorde autour de certaines célébrations. Pourtant, les fidèles se réclament tous être disciples d’un même maître. Ces sectes qui nous empoisonnent culturellement doivent désormais être interdites. Les gardiens de nos vieilles traditions doivent aussi prouver à la jeunesse que les coutumes qualifiées d’histoires sont aussi fondées que ce qu’elle croit aveuglement. Autrement, les sages doivent sanctionner pour convaincre les jeunes. Car selon Nafalé, le chef des dozos du Kénédougou, « les vieux sont en partie responsables de ce qui arrive à nos us et coutumes. S’ils prouvaient aux jeunes par des actes concrets l’aspect véridique des vieilles traditions, le sabotage allait prendre fin ».

Souro DAO /daosouro@yahoo.fr

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 11 janvier 2012 à 08:31, par karim En réponse à : Vision L’Express sur… : Nos us et coutumes

    Oui la valorisaion de nos us et coutumes. Un peuple qui ignorent sa ou ses cultures est un peuple voué á la destruction, disait le grand maître Cheick Anta Diop. Nous adorons d’autre Dieux et pourtant venez voir en Europe, la majorité de ces gens-la ne vont plus á l’eglise et ne croient même pas en l’existence d’un Dieu. Pire dans les pays arabes, les gens se tuent entre eux musulmans au nom de leur Dieu, et que dire d’Al Qaida et autres islamistes ? Les Africians ne doivent pas fuire leurs cultures mais remettre en cause certains aspects qui ne ne sont plus adaptés á la modernité, ou au pluri-ethnicisme des nos états ou plusieur communauté culturelles vivent ensemble. Il faudrait avoir le courage et sans calcul remettre en cause nos chefs de villages et autres naba qui sont sur le terrain politique, car là n’est pas leurs places.

  • Le 12 janvier 2012 à 00:53, par Mechtilde Guirma En réponse à : Vision L’Express sur… : Nos us et coutumes

    pour respectez nos us et coutumes, il faut actualiser les camps d initiatons avec des structures sanitaires... Ne me tombez pas la-dessus a bras raccoursi, car je sais que vous m avez compris !!!....

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