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Le Président du Faso au centenaire de l’ANC : Les militants dans l’allégresse

Publié le mardi 10 janvier 2012 à 00h35min

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Le Président du Faso a pris part à Bloemfontein, rebaptisé Maungang, aux côtés de ses pairs africains à la célébration des cent ans d’existence du Congrès national africain (ANC). Le clou de cette célébration s’est déroulé, le dimanche 8 janvier 2012 au stade de la ville. Jacob Zuma, chef de l’Etat sud-africain, a présidé la cérémonie du centenaire de la fondation, la plus vieille institution de libération du continent, au pouvoir depuis 1994.

Environ cent mille personnes ont pris part à cette cérémonie qui marque à la fois le bilan de cent ans d’existence et les perspectives des cent prochaines. Certains spectateurs ont dû suivre la cérémonie sur des écrans géants installés sur des espaces attenants au lieu. Parmi les convives, une quarantaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Le Burkina Faso a été représenté au plus haut niveau, c’est-à-dire par le Président du Faso qui est arrivé samedi 7 janvier 2012 dans l’après-midi. Parmi les personnalités sud-africaines présentes au « Free stadium » figurent des personnalités comme l’ancien président Thabo Mbeki, Winnie Mandikizela-Mandela, ex-femme de Nelson Mandela, Julius, président de la League de la jeunesse du parti suspendu.

Les militants ou sympathisants n’ont pas marchandé leur participation. Habillés aux couleurs de l’ANC-noir, vert, jaune, c’est par des slogans, chansons et pas de danse qu’ils ont manifesté leur présence. Le stade était également décoré de ces couleurs. Un arc de triomphe dressé au rond-point central a accueilli les principaux dirigeants du parti. Ils sont arrivés un à un à l’appel du disc-jockey. Chacun d’eux recevant sa dose d’ovations. A l’applaudimètre, Julius Maléma, le leader des jeunes, très critique à l’égard du pouvoir et du parti, n’est pas passé inaperçu. Quant à Jacob Zuma, il a pris un bain de foule, en faisant le tour du stade. S’il a voulu tester sa popularité, il peut être rassuré, notent les observateurs.

Libations

Les différentes confessions religieuses se sont succédé pour bénir les cent ans de l’ANC. Les chrétiens représentés par le Révérend Jesse Jackson, président de l’organisation «  ?Rainbow ? » des Etats-Unis qui a mis à profit son temps d’intervention pour transmettre un message de félicitations du Président Barack Obama. Le représentant des religions traditionnelles a demandé la bénédiction et la protection des devanciers de l’ANC comme Walter Sisulu, Albert Lutuli, ainsi que les forces de la nature afin que le parti puisse avoir la force, la vision et le leadership nécessaire pour conduire le peuple sud-africain dans le nouveau siècle débarrassé des maux tels que la maladie, les crimes, la pauvreté.

L’esprit de l’ANC transmis aux nouvelles générations

L’arrivée de la Flamme du Centenaire a constitué le deuxième temps fort de la cérémonie. Allumé à 00h00 dans l’église qui a connu la création de l’ANC, le 8 janvier 1912 par Jacob Zuma, la flamme à été acheminée au stade par des vétérans –anciens combattants- de l’ANC. Son entrée au stade a donné lieu à un tonnerre d’applaudissements et à un mouvement de foule. Les uns et les autres semblaient vouloir porter la flamme. Les vétérans ont été relayés par des jeunes qui ont ensuite passé le relais à Thabo MBéki et au secrétaire général du Parti communiste sud-africain. Les derniers porteurs ont été le président Zuma et le Vice-président Montlanté. Pour les organisateurs, cette flamme doit faire le tour de l’Afrique du Sud, passant de ville en ville et de township à township. Il symbolise, selon eux, l’esprit de combat né un jour de janvier 1912. C’est ce « fighting spirit » que les générations présentes souhaitent transmettre aux futures.

Le troisième temps fort de la cérémonie a été le discours de Jacob Zuma, président de la République et du Parti. Un discours fleuve qui a conduit bon nombre de spectateurs à quitter les gradins. En effet, le Président sud-africain est revenu sur les cent ans d’existence de l’ANC pour rendre hommage aux pères-fondateurs, aux différentes couches socioprofessionnelles-jeunes, femmes, artistes et aux pays de la Ligne de front- qui ont rendu la victoire de 1994 possible. Il s’est aussi intéressé à l’avenir proche de l’Afrique du Sud sous la direction de l’ANC. Les plus urgentes sont, selon lui, de revitaliser les structures du parti qui compteraient plus d’un million de militants dans un premier temps. Il s’agit, ensuite, de placer l’ANC comme locomotive des forces progressistes en Afrique et dans le monde. En troisième lieu, il souhaite transformer l’Afrique du Sud sur les plans économique et social au profit du plus grand nombre.

Pour réussir cela, il précise qu’il faut lutter contre les démons du fractionnisme à l’interne. Le gâteau d’anniversaire était à la hauteur de l’évènement, grand. Une tornade bienfaisante est venue disperser les participants alors que le programme n’était pas épuisé.

Tiergou Pierre DABIRE
Envoyé spécial à Maungang


« Les relations entre l’Afrique du Sud et le Burkina sont excellentes ? »

Quel sens accordez-vous à la présence du Burkina Faso aux festivités marquant le centenaire de l’ANC ?

Blaise Compaoré, Président du Faso : Il s’est agi par ce déplacement, d’un devoir vis-à-vis du combat politique historique que nous avons admiré sur cette terre d’Afrique du Sud. Pour nous, il était d’un intérêt politique d’être là pour rendre hommage au combat que l’ANC et les Sud-Africains en premier lieu, les Africains en général, mais aussi tous les acteurs du mouvement contre l’apartheid ont mené sur cette terre africaine. Lorsqu’il y a l’anneau liberté, il est certain que les combats pour la liberté peuvent durer, peuvent connaître des hauts et des bas, mais ces combats aboutissent toujours. La justesse de ce combat a pu mobiliser tous les Africains. Nous sommes heureux de constater qu’aujourd’hui, non seulement l’apartheid a été éradiqué sur ce sol, mais également s’est édifiée une nation comme on dit arc-en-ciel. Cela est une grande contribution à la réalisation de l’Histoire du continent africain. Car nous avons besoin des énergies des actifs de cette Afrique du Sud économiquement très solide pour apporter à la construction d’une Afrique plus unie et économiquement plus intégrée.

Comment se portent les relations entre l’Afrique du Sud et le Burkina Faso ?

Nos relations sont excellentes et stables. Avec le Président Zuma, nous avons échangé surtout sur les perspectives de la réunion de l’Union africaine (UA) à la fin de ce mois de janvier, mais aussi sur les possibilités qui s’offrent à l’Afrique à travers un commerce intérieur beaucoup plus à même de donner au continent des possibilités d’être une destination plus attrayante pour les investissements et donner davantage d’emplois et de richesses à nos Etats. Je peux vous affirmer que nos relations sont excellentes.

Propos recueillis à Maungang par Tiergou P DABIRE


Vu et entendu à Maungang

Le chef de l’Etat congolais

Le président du Faso a reçu le 8 janvier, au cours de son séjour en Afrique du Sud, le président congolais Denis Sassou N’Guesso. L’hôte de Blaise Compaoré qui est resté environ une heure de temps, a déclaré qu’il est venu en ce début de nouvel an, souhaiter les meilleurs vœux au président du Faso.
Il a également affirmé que les deux hommes d’Etat qui entretiennent une amitié, ont échangé sur les relations bilatérales qui se portent bien et sur les questions à l’ordre du jour du prochain sommet de l’Union Africaine à Addis-Abeba.
Pour ce qui est de la célébration du centenaire de l’ANC, il a dit qu’elle marque un grand moment pour le continent africain parce qu’il est désormais émancipé du Caire au Cap et qu’il appartient aux Africains de prendre en main leurs destinées.

On ira danser après…

Le président du Faso est arrivé le 7 janvier à Bloemfontein et a été accueilli par la ministre sud-africaine des Relations internationales et de la Coopération, Mme Maité Nkona-Mashabele. Seule à officier pour l’accueil des chefs d’Etat, Mme la Ministre devrait accueillir tour à tour, chaque invité présidentiel. Ce qui a donné lieu à de longues attentes pour certains chefs d’Etat. Elle est restée longtemps à s’entretenir avec le président du Faso, pendant que d’autres chefs d’Etat «  ?poireautaient ? » dans leur vol. A un officiel qui s’inquiétait de cette situation, elle a répondu : «  ?on ira danser après..? »

Bloemfontein en deux cités

La plupart des visiteurs de ce centenaire de l’ANC n’auront vu que la « cité blanche ». En effet, la capitale de l’Etat libre d’Orange, autrefois bastion de l’apartheid, n’a montré aux participants étrangers, que la ville résidentielle faite d’une série de villas cossues et de larges avenues aux noms à consonance néerlandaise. Dans cette ville, difficile d’apercevoir un Noir, si ce n’est un jardinier ou un employé de maison. On y aperçoit d’énormes bergers allemands que promènent leurs propriétaires. La cité est propre et bien entretenue. Un confrère a pu la comparer à Gaoua, la modernité en moins.
Quant à la cité noire, on l’aperçoit à l’atterrissage. Vue d’avion, elle ressemble à des rangées de boîtes d’allumettes.

Woodland Hills, le quartier des chefs d’Etat

Le président du Faso et la plupart des chefs d’Etat qui ont fait le voyage de Maungang ont été hébergés dans un complexe immobilier appelé Woodland Hills, situé à plus d’une dizaine de kilomètres de la ville. On y accède en traversant des grandes fermes. Certaines détiennent des animaux sauvages en semi-liberté.

Le quartier où a résidé le président du Faso s’appelle Wildlife Estate et la villa 28761 était voisine à la sienne. On y apercevait de temps en temps, une antilope, esseulée, traverser le pré adjacent.

Forte participation féminine

Si l’ANC a un million vingt sept mille militants comme l’a déclaré le président Zuma, alors faut-il compter au moins sept cent mille femmes. Elles semblaient être les plus nombreuses, de toutes générations et de tous gabarits, aux festivités du centenaire de l’ANC. Omniprésentes dans l’organisation, ou ce qui tient lieu de telle, et dans les tribunes, elles n’ont pas marchandé leurs ovations aux différents slogans.

L’organisation, le talon d’Achille du centenaire

Les habitués des grandes manifestations dans certains pays de l’Afrique redoutaient particulièrement, la Libye de Kaddafi, le Nigéria.. pour leur sens du cafouillage. Il faudrait désormais, ajouter l’Afrique du Sud. Après seize années au pouvoir, les maquisards de l’ANC devraient avoir un plus grand sens de l’organisation, en devenant managers. Les constats faits par des délégations est que tout le monde est de bonne volonté, mais personne n’est, en réalité, responsable. D’où de nombreux couacs avec les délégations étrangères et des programmes approximativement exécutés. Pour jouer le rôle de leader en Afrique, il faudrait sans doute, autre chose que ce qu’on a vu et qui aurait coûté douze milliards et demi de dollars.

La célébration, selon Zuma

"Ce n’est pas une célébration seulement pour l’ANC et ses membres, c’est une célébration joyeuse pour tous les Sud-Africains qui, avec le soutien de tout le continent (africain) et du monde entier, ont détruit l’oppression coloniale et l’apartheid pour réaliser le rêve d’une Afrique du Sud libre, démocratique, multiraciale, non sexiste et prospère", a-t-il lancé.

Rasemblés par Tiergou P DABIRE : Envoyé spécial à Maungang

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 10 janvier 2012 à 01:36 En réponse à : Le Président du Faso au centenaire de l’ANC : Les militants dans l’allégresse

    Vive Nelson Mandela

    • Le 10 janvier 2012 à 19:22, par Etudiant En réponse à : Le Président du Faso au centenaire de l’ANC : Les militants dans l’allégresse

      Il ya la forme et le fond !!
      En tt cas Nous Tous on sait que les chefs Suprêmes de L’ANC auraient voulu bien recevoir le Digne Fils THOMAS SANKARA, car sous le regne de thomas, les Tabo M’beki et autre voyageaient avec des passeports Burkinabé sous l’ordre de Sankara, qui a mêm a fistigé Mittérand parce qu’il soutenai Piter Botta le gourou de l’apatheid !!!

      Les gens n’ont la mémoire courte !! on sait bien mais on fait la forme seulement !

    • Le 10 janvier 2012 à 21:02 En réponse à : Le Président du Faso au centenaire de l’ANC : Les militants dans l’allégresse

      Disons-nous la vérité : en Afrique du Sud (je veux dire en AZANIE)comme ailleurs en Afrique, la solution néocoloniale a a prévalu et couronné la sortie de l’apartheid. Ici, comme ailleurs, une élite néocoloniale noire gère désormais l’économie sud africaine toujours dominée par les Blancs et les multinationales occidentales. L’ANC n’a pas réussi à imposer une solution de rupture progressiste et révolutionnaire au profit des masses africaines. Et c’est cet échec que toute la cour de satrapes africains sont allés fêter avec Zuma qui visiblement ne semble pas jouir d’un charisme véritable ; la preuve : son inconsistance psychique et politico-diplomatique lors des crises meurtrières ivoirienne et libyenne.

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