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Eau et Assainissement au Togo : Les acteurs mobilisés pour parachever le forum national

Publié le vendredi 6 janvier 2012 à 12h03min

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Le Palais des Congrès de Lomé abrite depuis ce jeudi, sous la présidence du ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hydraulique villageoise, Zakari Nadja , le forum national de l’eau et de l’assainissement du Togo. Ce forum, qui s’inscrit dans le cadre de initiative ‘’A l’Eau l’Afrique, A l’Eau le Monde !’’, vise à impliquer l’ensemble des acteurs togolais du secteur dans les préparatifs du sixième Forum Mondial de l’Eau, prévu du 12 au 17 mars 2012 à Marseille en France.

Ces deux jours de concertation nationale doivent aboutir à des solutions aux difficultés que rencontre le pays et à des engagements communs qui seront portés devant la communauté internationale réunie dans deux mois à Marseille.

Les préoccupations évoquées lors du premier jour des échanges se résument aux problèmes de financement, à la faible performance dans la gouvernance de l’eau et de l’assainissement et aux difficultés d’accès aux services d’eau potable et d’assainissement pour les populations.

Le Togo estime ses besoins financiers à 365 milliards de francs CFA pour l’atteinte en 2015 des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) dans le sous secteur de l’eau potable et de l’assainissement. A ce jour, environ 60% des financements nécessaires à l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous font toujours défaut. La table ronde des bailleurs de fonds qui s’est tenue en juin 2011 et au cours de laquelle quelques dizaines de milliards de francs CFA d’engagements de financement (59 milliards au total) ont été débloqués n’a pas permis d’atteindre le compte.

Dans la gouvernance de l’eau et de l’assainissement, de nombreux efforts doivent être encore fournis par les acteurs pour se rapprocher des OMD. Que ce soit au niveau institutionnel, au niveau politique et juridique ou sur le plan technique et financier, les insuffisances sont importantes : rigidités des procédures de certains bailleurs de fonds, lourdeurs ou inefficacité dans les passations ou exécutions des marchés, acteurs non encore impliqués ou faible harmonisation des actions des intervenants, des instruments juridiques ou réglementaires en attente d’application.

Pour ce qui est de l’accès des populations togolaises aux services adéquats d’eau potable et d’assainissement, certains acteurs pensent même que l’atteinte des OMD est hypothéquée si rien n’est fait pour accélérer les choses, surtout en milieu rural. Le taux d’accès à l’eau potable y est de 34% contre 70% en milieu urbain et seulement 12% de la population rurale a accès à l’assainissement. Dans le cadre des OMD, le Togo ambitionne d’ici 2015 d’atteindre un taux national d’accès à l’eau potable de 66% et de 55% pour l’accès à l’assainissement. Les mauvaises données en campagne obtenues à mi-parcours impactent négativement sur les avancées du pays.

Pourtant, ce n’est pas l’eau qui manque dans l’ex-Suisse d’Afrique. En effet, les ressources en eau du Togo sont relativement abondantes, avec la pluviométrie pouvant atteindre les deux mètres par an dans les zones les plus arrosées. Les ressources en eau du pays sont globalement estimées à 19 milliards de mètres cubes d’eau par an. Pour un Etat de 6 millions d’habitants et une superficie territoriale de 56 000 km², ce n’est pas rien, sans compter les eaux territoriales qui peuvent servir en cas de nécessité.

Pour le Togo, les principaux défis qui ressortent du premier jour de discussion nationale, sont essentiellement la mobilisation d’eau de boisson de qualité en quantité suffisante pour les populations, la mise en place de services d’hygiène et d’assainissement adéquats, une bonne gouvernance dans le secteur et des mécanismes de financement appropriés pour favoriser la réalisation des programmes.
Sur ces questions d’importance capitale, les acteurs de l’eau et de l’assainissement du pays voient dans le présent forum un moyen efficace d’y réfléchir et de dégager des pistes de solutions idoines qui doivent être portées et défendues en mars 2012 à Marseille, lors du sixième FME.

Au nombre de ces acteurs togolais animés d’une vision optimiste figure en premier lieu le Ministère de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hydraulique villageoise (MEAV), l’organisateur en chef du forum. Faisant sien le thème du Forum mondial de l’eau, ‘’Le temps des solutions’’ le patron du ministère, Zakari Nadja, a souligné qu’il n’était pas acceptable que ses concitoyens manquent d’eau alors que le pays dispose d’importantes ressources hydrauliques. Le représentant des partenaires techniques et financiers, Carrara Guido, a exprimé la disponibilité des bailleurs de fonds à accompagner les efforts du Togo dans sa politique pour l’accès de tous à l’eau potable et à l’assainissement.

Kokou Semanou, représentant de l’ONG Eau Vive, partie prenante de l’initiative ‘’A l’Eau l’Afrique, A l’Eau le Monde !’’, déclinée localement « A l’Eau le Togo ! A l’Eau l’Afrique, A l’Eau le Monde ! », a rappelé les objectifs de la démarche qui vise à impliquer activement et efficacement les acteurs de six pays ouest africains (Benin, Burkina Faso, Mali, Niger, Sénégal et le Togo) dans la préparation du forum mondial de l’eau.

Le secteur privé et la société civile par la voix respectivement de Enselme Gouthon et de Claire Quenun ont plaidé l’’implication de tous et la libéralisation du secteur de l’eau et de l’assainissement.

Le forum national de l’eau et de l’assainissement s’achève ce vendredi. Au programme du jour : la poursuite des communications relatives aux préoccupations mentionnées plus haut et des manifestations culturelles. Nous y reviendrons dans nos prochaines éditons.

Grégoire B. BAZIE,
Envoyé spécial à Lomé
Lefaso.net

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