Pour une Assemblée générale « à problèmes », le choix de la date de 3 janvier peut paraître mal inspiré. Dans l’histoire de notre pays, le 3 janvier 66 est gravé dans la mémoire collective comme étant une date de la révolte populaire. A l’ASFA-Y, la coïncidence de date pouvait donner des idées, tant la tenue de l’AG a fait l’objet de passe d’armes entre le Conseil d’administration présidé par Antoine Zoungrana et le Comité central sortant de Béouindé. On se souvient qu’initialement convoquée le 15 décembre, les risques d’affrontement annoncés avaient poussé l’autorité à ajourner la réunion. Et pour parer à toutes éventualités, un impressionnant déploiement policier a sécurisé les lieux.

Toutefois, l’entrée n’était pas filtrée. Conséquence, la salle a refusé du monde. Des supporters sont venus de partout même de l’intérieur du pays. Le président de la FBF, médiateur de la crise s’est fait représenter à la cérémonie d’ouverture. Il prendra l’AG au vol à l’ouverture après pour suivre de bout en bout son déroulement. Le président du Comité national des sports burkinabè (CNOSB) aussi a pris place dans la salle. Les clubs de la capitale, sans doute interpellés par la crise chez leur "frère-ennemi" ont mis en parenthèse la rivalité pour venir aider le quadruple champion à éteindre le feu. Au nom du président de la FBF, Mamadou Bénon a eu le mot juste pour inaugurer la série des interventions. « L’ASFA-Y a perdu beaucoup de temps dans les querelles inutiles. L’heure est venue de resserrer les rangs et de se mettre au travail », a-t-il lancé.

Le représentant des clubs de Ouagadougou, le lieutenant Frédéric Ouédraogo de l’USFA rappellera à l’ASFA-Y son calendrier continental qui l’oblige à prendre rapidement des bonnes décisions à l’issue de l’AG. Mais tous ses vœux ne seront pas exaucés et se verront bloqués à un implacable constat qui va refroidir les ardeurs des optimistes. Le retour de la paix que l’AG était censé ramener ne sera pas total. Le Comité central sortant a posé un lapin au reste de la famille. Béouindé et son groupe ont simplement boudé l’AG. A 9 h, l’heure annoncée pour le début de la réunion, le président du Conseil d’administration, Antoine Zoungrana faisait le pied de grue à l’entrée du stade, espérant voir déboucher Béouindé. Mais rien ! A 9h30, il fallait se résigner et l’accepter. Ce sera sans lui et sans un seul membre de son bureau.

Il a fallu revoir le contenu de la rencontre. Le Comité central absent ne défendra pas son bilan. Le linge sale que le Conseil d’administration avait voulu laver en famille à ce rendez-vous n’a pas eu lieu. Il est vrai que la presse et les autres invités ont gentiment été priés de se retirer pour ne laisser que les protégés de la princesse Yennenga se parler entre eux. Ainsi le vrai débat n’a pas eu lieu. De même, le duel Béouindé-Béréwoudougou pour le poste de président du Comité central a avorté. Faute d’adversaire, "Sang chaud" est passé haut les mains. Le Conseil d’administration n’a donc pas eu du souci à l’investir nouveau président de l’ASFA-Y. Il conduit un bureau de 14 membres où on note la présence de deux confrères, Romuald Somda, 2e vice-président et Amadou Zapré, secrétaire chargé à la presse et à l’information. Le bureau du Comité central va s’appuyer sur des cellules.

La section football est présidée par Soumaïla Ilboudo secondé par l’ancien international, Seydou Traoré. A la tête de la section hand-ball se trouve Modeste Yaméogo, le volley-ball est dirigé par Hyacinthe Toé, laissant le basket-ball à Noufou Tassembédo. Le président du Conseil d’administration, Antoine Zoungrana est certes, soulagé de voir enfin l’AG statutaire se dérouler. Cependant, « je ne le vois pas comme étant une victoire de mon camp sur l’autre. Pour moi, ce sont des moments de difficultés, signe de dynamisme de notre club. Vous avez vu la mobilisation des supporters ? C’est la preuve que les gens veulent que le club reparte. L’ASFA-Y est un grand club créé depuis 1947. Au-delà de nos deux petites personnes, il faut voir plus loin ». L’AG enfin tenue, les armes resteront-elles rangées ? C’est tout le mal qu’on souhaite à cette équipe.

Jérémie NION

Composition du bureau du Comité central

Président : Gabriel T. Béréwoudougou « Sang chaud »
1er vice-président : Jean Paul Moné
2e vice-président : Romuald Somda
3e vice-président : Diaby Ambass
Secrétaire général : Victor Ilboudo
Secrétaire général adjoint : Issa Compaoré
Trésorier : Salam Ouédraogo
Trésorier adjoint : Frédéric Zida
Secrétaire général à l’organisation : Aimé Nana
1er secrétaire à l’organisation : Sita Ilboudo
2e secrétaire à l’organisation : Mamadou Diallo
Secrétaire chargé à la presse et à l’information : Amadou Zapré
Secrétaire chargé de l’animation des supporters : Saydou Dermé
Secrétaire chargé de l’animation des supporters : Yacouba Sinou

Sidwaya