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Le coton est vital pour notre pays

Publié le jeudi 29 décembre 2011 à 00h19min

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L’année 2011 qui s’achèvera dans quelques jours, a été très éprouvante pour les Burkinabè. Le pays a été secoué par une crise sociale sans précédent, marquée par de nombreuses manifestations de scolaires et des mutineries de militaires dans la quasi-totalité des casernes. Comme si cela ne suffisait pas, la situation alimentaire est devenue très préoccupante, parce que la campagne agricole n’a pas produit les résultats escomptés. Le coton, encore appelé «  l’or blanc  », a lui aussi connu sa traversée du désert. Aux mois de juin et juillet, de nombreux producteurs, insatisfaits des prix proposés pour l’acquisition des intrants et la vente du kilogramme de coton, ont violemment exprimé leur mécontentement, en détruisant les plants de coton de ceux qui ont osé braver le mot d’ordre de boycott de la campagne.

La crise dans les zones de production de la Société burkinabè des fibres et textiles (SOFITEX) a même tourné au drame dans la région cotonnière de Houndé, où des cotonculteurs se sont affrontés. Résultat, un producteur a été tué dans la zone de Boromo et plusieurs autres arrêtés et jetés en prison. La culture du coton est pourtant très soutenue par les autorités du Burkina Faso. Chaque année, ce sont des centaines de millions de F CFA de subvention qui sont injectés dans ce secteur, pour amoindrir les coûts de production. Mais cela, semble-t-il, est insuffisant, car les cotonculteurs continuent de se plaindre des prix des intrants et du kilogramme de coton graine. Les engrais, vendus durant cette campagne entre 16 ?000 et 18 ?000 F CFA le sac de 100 kg, ont été jugés trop chers.

Au Mali voisin, ce produit a coûté moins de 12 500 F CFA à la même période, selon les paysans. Quant au prix d’achat du kilogramme de coton fixé à 245 F CFA au Burkina Faso, il est bas, par rapport à celui du Mali, qui est de 255 F CFA. Les événements malheureux qui ont secoué la filière, vont forcément avoir une répercussion négative sur elle. Déjà, les prévisions ont été considérablement revues à la baisse. Au lieu de 600 mille tonnes, la SOFITEX n’attend finalement qu’environ 350 mille tonnes de coton graine. Il est également à craindre que de nombreux producteurs n’abandonnent la culture du coton, à cause des revendications non satisfaites. Conscients de la menace qui plane sur l’avenir de l’or blanc, les premiers responsables de la SOFITEX et de l’Union nationale des producteurs de coton du Burkina (UNPCB), ont entrepris des actions, visant à faire baisser la tension chez les cotonculteurs.

Des tournées de réconciliation ont ainsi été organisées dans les régions touchées par la crise. Par ailleurs, contrairement aux campagnes précédentes, la SOFITEX a décidé cette année, de délier la bourse très tôt, pour payer le coton. Depuis les 23 et 24 décembre derniers, des producteurs des régions cotonnières de Dédougou, Houndé et Diébougou, ont pu ainsi empocher leur argent. Toutes ces mesures suffiront-elles à relancer la filière, qui occupe une place importante dans l’économie nationale ? ? Selon les statistiques, le coton fait vivre directement ou indirectement, plus de trois millions de Burkinabè.

Grâce à la vente de leurs récoltes, des milliers de cotonculteurs ont amélioré leurs conditions de vie ? : construction de maisons en dur, achat de tracteurs, de motos, entre autres. Dans une ville comme Bobo-Dioulasso, de petites unités industrielles (huileries, savonneries, fabriques de tourteaux) ont vu le jour, toujours grâce au coton, et emploient des centaines de jeunes. N’eût été le coton, de nombreuses femmes n’auraient pas également de quoi s’occuper à Sya. En effet, ces femmes arrivent à raffiner l’huile brute qu’elles achètent aux unités modernes, et aussi à produire du savon. Même si elles mènent leurs activités dans la clandestinité, la vente des produits leur permet de soutenir financièrement leurs époux. On le constate donc, le coton est vital pour notre pays. Des pays de la sous-région ont été particulièrement généreux avec leurs cotonculteurs en 2011, l’objectif étant de relancer le secteur de l’or blanc.

Le Mali et la Côte d’Ivoire par exemple, ont subventionné les intrants à coups de dizaines de milliards de francs CFA, afin de susciter chez les producteurs, un regain d’intérêt pour la culture du coton. Il est vrai que le Burkina Faso fournit déjà beaucoup d’efforts pour soutenir ses cotonculteurs, et pour cela, le pays a longtemps été classé en tête des plus grands producteurs de cette matière en Afrique. Mais, pour un secteur qui nourrit à lui seul près du quart de la population, l’Etat gagnerait à revoir, grâce à un autre mécanisme de subvention, le prix d’achat du kilogramme de coton à la hausse, et celui des intrants à la baisse.

Moustapha SYLLA

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 29 décembre 2011 à 11:50 En réponse à : Le coton est vital pour notre pays

    Bien sûr que c’est vital. Demande aux GOUROUX de la SOFITEX ils ne te dirons pas le contraire.

  • Le 29 décembre 2011 à 12:37, par KSM En réponse à : Le coton est vital pour notre pays

    c’est un leurre. allez dans ces régions cotonnières voir, vous tempérerez votre optimisme quant à la vitalité de cette culture
    sougri

  • Le 29 décembre 2011 à 13:09, par KSM En réponse à : Le coton est vital pour notre pays

    c’est un leurre. allez dans ces régions cotonnières voir, vous tempérerez votre optimisme quant à la vitalité de cette culture
    sougri

  • Le 29 décembre 2011 à 13:45 En réponse à : Le coton est vital pour notre pays

    si on mettait autant de moyens dans les cultures vivrières, aucun Burkinabè n’allait connaître la faim. mais trois fois hélas.....

  • Le 29 décembre 2011 à 16:57, par Hess En réponse à : Le coton est vital pour notre pays

    Un beau sujet mais légèrement traité. Pour le prix du coton au Mali par exemple vous pouvez passer un petit coup de fil là-bas pour avoir les infos précises et peut-être auriez-vous d’autres détails.

    « Le conton est vital pour notre pays » peut-être. On aurait aimé avoir l’avis contradictoire d’au moins deux spécialistes de l’agricultures et de l’économie.

    Merci tout de même pour le choix du sujet. Espérons que vous y reviendrez dans la nouvelle année avec plus de contenu.

  • Le 29 décembre 2011 à 16:57 En réponse à : Le coton est vital pour notre pays

    J’ai toujours supporter la production du coton. Mais a present que les gourous cupides veulent tout prendre et laisser les producteurs,que les producteurs laissent la production qui est du reste trop couteuse. Qd les paysans se reveilleront pour decider d’eux memes de la necessite ou non de produire, les vrais perdants dans ce marche de dupes seront goulus de la SOFITEX. C’est une loi de la nature, qd on veut manger ce qui ne nous appartient pas on ne mange qu’une fois.

  • Le 29 décembre 2011 à 22:17, par un révolutionnaire indigné En réponse à : Le coton est vital pour notre pays

    La dernière trouvaille du Burkina avec le coton OGM sera la goutte d’eau qui fera (ou est en train de faire) déborder le vase chez les producteurs. Aujourd’hui, celui qui produit le coton Bt perd de l’argent. A la fin des récoltes, il n’arrive même pas à payer les crédits d’intrants de la campagne. Il est encore redevable de 25.000 à 100.000 F CFA. Il faut arrêter de dire que le coton est "l’or blanc" car ce n’est pas le cas du cotonculteur. Si un producteur calcule ce qu’il gagne par heure ou journée de travail, il gagne moins que le producteur de céréales, de gombo, d’arachide ou de légumes. Alors, arrêter de nous casser les oreilles avec cet or blanc qui n’enrichit pas le producteur mais d’autres acteurs comme les sociétés cotonnières, les fournisseurs d’intrants, les transporteurs et les sociétés étrangères qui le transforment, et, aussi l’état (qui peut subventionner les citadins pour des vivres et lui offrir des infrastructures comme l’eau courante, l’électricité, les routes goudronnées et des échangeurs inutiles, et tout le reste que ne bénéficient pas le pauvre paysan dans les zones cotonnières). Et, depuis quelques années, Monsanto qui est en train de prendre la part du lion au détriment du cotonculteur qui va bientôt ou est déjà devenu un esclave des temps modernes.
    Il est temps que l’état revoit son mode de rémunération car 1kg de coton Bt contient beaucoup plus de fibres que le coton conventionnel. or, le coton Bt pèse moins car une capsule ne contient que le tiers des graines.

  • Le 6 janvier 2012 à 14:20, par Siry En réponse à : Le coton est vital pour notre pays

    Le coton est vital pour notre pays, certes, mais je pense qu’il faut trouver d’autres alternatives pour booster les exportations quant on sait que nous subissons une dictature de prix de la part des pays clients (Pays développés)

  • Le 24 octobre 2014 à 16:54, par Michel BOSQUE En réponse à : Exportation et commercialisation du Coton blanc

    Bonjour

    Nous sommes l’une des structures d’Etat les plus professionnalisées dans l’exportation et la commercialisation du Coton blanc.
    En effet, nous disposons du coton à vendre à un prix défiant toute concurrence.
    Voici comment se présente le produit :
    PRODUIT : Coton Fibre
    QUALITÉ : Zana 1-1/8 Micronaire entre 3.5 et 4.9
    ORIGINE : Bénin
    QUANTITÉ : 1000 MT avec Tolérance de + ou - 3%
    PRIX : 1,200 Euros par Kilogramme
    CONDITION : Carreaux magasin Port Cotonou
    VENDEUR : Société Nationale pour la Promotion Agricole (SONAPRA)

    Veuillez nous contacter pour plus de précisions et pour plus d’informations.

    Email : michel.bosque@outlook.fr

    Bien cordialement

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