Promouvoir les valeurs culturelles de la commune rurale de Manni, est l’une des missions de l’Association pour le développement du département de Manni (ADDM). C’est dans cette dynamique qu’elle a organisé le 23 décembre 2011, la deuxième édition du festival des masques de la localité.

Selon le président de l’ADDM, Bernard Guibougou, l’association tient coûte que coûte à valoriser la culture de Manni, la culture de la province de la Gnagna, partant celle du Burkina Faso. "Un écrivain français a dit que la culture c’est ce qui reste lorsqu’on a tout oublié. Nous tenons donc à faire connaître un pan de notre culture qu’est le rite des masques ", a t-il signifié. Cet avis est partagé par le secrétaire général de l’ADDM, Moussa Tindano qui s’est réjoui de la tenue de la présente édition malgré les difficultés organisationnelles.
" Si ce festival n’existait pas il fallait le créer. Nous allons le persévérer malgré les problèmes de financement, de sponsors", a t-il ajouté. Quant au directeur régional en charge de la culture de l’Est, Saïdou Sinini, représentant le ministre de la Culture et du tourisme, il s’est dit satisfait de la motivation de la population de la localité.

"La mobilisation de la population ainsi que des autorités coutumières, religieuses et administratives montre que la déconcentration dans le domaine de la culture commence à prendre de l’ampleur ", a t-il noté. Pour lui, la culture est ce que l’Afrique a pour se développer. Il a invité les troupes culturelles de la cité de "Kpindeni" à s’organiser en association et les a rassurées de l’appui technique de son service. Toute chose qui contribuera à booster le développement de ladite commune. Par ailleurs, les masques ont révélé les talents artistiques cachés de Manni.

En effet , après s’être inclinés tour à tour devant le chef du village, les masques ont démontré leur savoir-faire en danse traditionnelle devant les spectateurs sortis nombreux. Les sauts, les roulades, les secousses de tête etc.. sont autant d’acrobaties et de prouesses des masques qui ont émerveillé le public. Deux catégories de masques, les rouges et les noirs ont animé le festival. Selon un initié aux rites des masques, Timikouba Tindano, il y a tout un mythe qui se cache derrière.

"Les masques noirs symbolisent la femme, mère de l’humanité, qui sont habilités à chasser les mauvais génies. Les rouges représentent les soldats, les gardiens. Ces derniers ont toujours des fouets en main. Les petits masques rouges avec des cornes incarnent le symbole des fétiches", a t-il expliqué. Sur les 55 villages que compte la commune de Manni, a t-il poursuivi , 32 possèdent des masques dont 12 célèbrent des rites coutumiers chaque année. en rappel, la première édition s’est déroulée les 24 et 25 mai 2008. Les organisateurs envisagent l’institutionnalisation, la régularisation et la pérennisation de cette manifestation culturelle.

Kowoma Marc DOH (dohamarc 26 @yahoo.fr)

Sidwaya