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Qualité du lait importé au Burkina : Qui s’en occupe ? (1/3)

Publié le mercredi 21 décembre 2011 à 00h16min

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En septembre 2008, le gouvernement burkinabè suspendait l’importation et la vente du lait et des produits à base de lait en provenance de Chine, ceci suite au scandale du lait chinois contaminé à la mélamine. Depuis la levée cette mesure visant à protéger le consommateur, les actions de contrôle de la qualité du lait vendu sur le marché sont invisibles voire inexistantes. Pourtant le marché est inondé de marques de toutes sortes qui gagneraient à passer au scanner des services en charge de la qualité des produits pour éviter toute éventualité fâcheuse.

Bonnet rouge, Bonnet bleu, Bridel, Président, Nido, Maya, Topper, Sara, Olympic, Russo, Pomo, Rosa… difficile de répertorier avec exactitude les différentes marques de lait en ventes sur le marché burkinabè. Que ce soit en liquide ou en poudre, on en dénombre une flopée. Auparavant, on ne connaissait que Bonnet Rouge, Bonnet Bleu qui sont des marques provenant essentiellement de certains pays membres de l’Union européenne (France, Pays-Bas). Maintenant, les marques se multiplient avec des noms aussi « bizarres » que complexes. Si celles anciennement connues proviennent de l’Europe, les nouvelles marques sont pour la plupart d’origine asiatique (Malaisie, Inde…) et d’Afrique comme le Nigéria.

Nous avons approché la ligue des consommateurs du Burkina (LCB) qui, elle aussi, semble avoir plus de questions que de réponses sur ces différentes marques de lait, leur provenance et leur qualité. « La LCB espère que tous ces laits qui sont sur le marché sont de bonne qualité », affirme Marcel Kouraogo, secrétaire permanent de la ligue des consommateurs du Burkina. La LCB s’intéresse beaucoup plus aux questions de prix des produits qu’à leurs qualités. A Ouaga comme à Bobo, la boite de lait en poudre de 450g coûterait environ 2250f, celle de 900g fait 4500f ou 5000 FCFA. « Le prix du lait est cher et ne cesse d’augmenter alors que le Burkina est un pays où l’élevage est beaucoup pratiqué », estime M Kouraogo.

En collaboration avec le Laboratoire national de santé publique, elle effectue parfois des sorties de terrain pour faire des prélèvements de certains produits. Le secrétaire permanent, Marcel Kouraogo, reconnait néanmoins que la LCB qui fait généralement des prélèvements de certains produits suite aux plaintes des populations ne l’a jamais fait en ce qui concerne le lait. Mais, suite à l’interpellation d’un citoyen sur le reconditionnement du lait en poudre dans des sachets de 1 kg, sans aucune indication sur l’origine, la date de péremption, la composition du lait et les références du producteur, la LCB a effectué une sortie dans quelques alimentations de Ouagadougou en début décembre 2011. Cette pratique de reconditionnement du lait en poudre est chose courante dans la plupart des alimentations de la ville de Ouagadougou.

« En reconditionnant le lait, est-ce que les commerçants n’ajoutent d’autres choses ou ne modifient pas la date de péremption ? En l’exposant ainsi, est-ce que le lait garde encore sa qualité ? », s’interroge encore Marcel Kouraogo. En tous les cas, la ligue dit avoir saisi l’inspection générale des affaires économiques à travers la direction de la qualité et de la métrologie afin que cessent de telles pratiques. L’action de la ligue des consommateurs se limite à la sensibilisation à et la dénonciation.

Le Laboratoire national de santé publique (LNSP) est plus assermenté que la LCB pour juger de la qualité du lait consommé au Burkina. Dans un prochain article, nous lui donnons la parole. Nous sommes aussi entrés en contact avec la direction générale de la qualité et de la métrologie qui relève du ministère du commerce, de la promotion de l’entreprise et de l’artisanat afin de parler des conditions d’importation du lait et éventuellement des sanctions prévues en cas de non respect des normes.

En attendant, voici quelques conseils du président de la LCB, Pierre Nacoulma : « la première des choses, c’est la date de péremption qui doit être clairement visible. Quand on passe la main sur la date et qu’elle s’efface, il y a un problème. Voir s’il n’y a pas un double étiquetage, vérifier la provenance, le poids, la composition, la forme de l’emballage (sachet bombé par exemple), les références du producteur. Lorsque vous payez un produit, exigez toujours un reçu de telle sorte que s’il y a un problème, que vous sachiez où partir ».

Moussa Diallo

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 21 décembre 2011 à 00:44 En réponse à : Qualité du lait importé au Burkina : Qui s’en occupe ? (1/3)

    buvez le lait de vos mamans meme si vous êtes des ados au lieu de boire des chinoiseries qui vont vous crever
    excusez moi,je fais des vacheries mais pour un etre un instant sérieux,la vache produit du bon lait et c’est sain au lieu d’acheter ces contrefaçons venues de chine et nigéria qui empoisonnent et donc valorisons notre propre culture au lieu de chercher a ressembler aux blancs d’autant que les structures de controle sont défaillantes pcq au delà de la date de péremption,il faut aussi tenir compte du conditionnement à savoir la température
    bon !je vous laisse avec vos merdes pour aller boire le lait de ma maman qui est délicieux

  • Le 21 décembre 2011 à 03:15, par Bisongo En réponse à : Qualité du lait importé au Burkina : Qui s’en occupe ? (1/3)

    Bjr
    je me souviens qu’en 2007 une commission parlementaire avait été mise en place pour étudier la qualité des produits de grandes consommations. Depuis, on n’en plus rien entendu !! Qu’est ce qui a été concretement fait ?

  • Le 21 décembre 2011 à 09:46, par paulba En réponse à : Qualité du lait importé au Burkina : Qui s’en occupe ? (1/3)

    il n y a pas longtemps il a été celébré la journée mondiale du lait au Burkina Beaucoup de promesses et d’engagements ont été pris ce jour aussi bien par les acteurs (table filière lait, Union des producteurs de lait local etc.)que par les hommes politiques (Ministre des Ressources animales, de l’enseignement de base en présence de l’épouse du premier ministre à qui il a été demandé de donner chaque matin un bol de lait local à son époux !!!. Et si on commençait par consommer notre lait local si riche et si proche de nous !!Laissons tomber les considérations qui veulent que n’est bon que ce qui vient de l’extérieur !! Appuyons nos producteurs de lait local et économisons sur les sorties de dévises pour l’importation de lait dont on ignore jusqu’à la composition..donc la qualité

  • Le 21 décembre 2011 à 11:37, par kiemro@yahoo.fr En réponse à : Qualité du lait importé au Burkina : Qui s’en occupe ? (1/3)

    Monsieur merci pour votre ecrit en effet je suis un grand consommateur de ce lait et à chaque fois quand je pars payer mon boutiquier me présent toujours d’autres type de marques. Franchement j’ai peur de toute ces marques mais que faire il faut que l’Etat s’implique activement au contrôle de ces lait car une nation saine est une nation productive.

  • Le 21 décembre 2011 à 12:26, par lac bay En réponse à : Qualité du lait importé au Burkina : Qui s’en occupe ? (1/3)

    moi a mon niveau ; je pense qu il faut mettre en place des etablissements de distributition a carractere publique.
    A PARTIT DE la on pourrait suivre de pres les differents revendeurs a travers bien sur les structures techniques competents.sinom le lait penetre dans plus de la moitie des foyers de notre pays.Donc vigilence.

  • Le 21 décembre 2011 à 12:34, par Kôrô Yamyélé En réponse à : Qualité du lait importé au Burkina : Qui s’en occupe ? (1/3)

    - Moussa DIALLO, qui s’en occupe ? Cherche-toi ! Si tu peux toi aussi, fabrique-toi une pretite unité de falsification de lait dans ton arrière cour et vend ton lait tout en votant dans ton budget une ligne budgétaire ’’ Corruption’’. Et ton affaire va marcher ! ! !

    Par Kôrô Yamyélé

  • Le 21 décembre 2011 à 12:40, par Bouzous En réponse à : Qualité du lait importé au Burkina : Qui s’en occupe ? (1/3)

    Jamais vu un con comme le premier intervenant. Certes le lait de nos mères est d’excellente qualité. Mais de grâce pense-t-il à nos mères qui pour des raisons médicales ne peuvent alimenter ? Le suivi du cheptel est-il aussi rigoureux pour consommer en toute sécurité du lait de vache locale. Combien produisent-elles ces vaches pour assurer la consommation laitière quotidienne des Burkinabè ?
    Enfin je pense le comprendre. Quelles que soient les qualités du lait maternel, si a son âge il continue à téter c’est que manifestement il y a un souci. Il faudrait qu’il fasse un tour au SMI (Service Maternel et Infantile). Le sujet est tellement pertinent que l’outrecuidance n’est pas de mise.
    Regards

  • Le 21 décembre 2011 à 13:06, par l’aigri En réponse à : Qualité du lait importé au Burkina : Qui s’en occupe ? (1/3)

    je remercie vraiment l’auteur de cet écrit, on ne sait vraiment plus quel lait payez au bf tellement il en a.
    ecoutez à ouaga et bobo ça va encore j’ai servi a tenko mais làbas c’est terrible tous les produits sont fraudés vraiment tous le lait je n’en parle pas. cela m’amène a me poser la question suivante
    1- la LCB existe-elle pour ouaga et bobo ?
    2- contrôle t-on les produits vendus a tenkodogo ?
    3- les habitants de tenkodogo sont-ils également des fraudes ?
    je m’excuse si mes propos met mal à l’aise quelqu’un mais vraiment a tenko c’est vraiment l’inquiétude totale.

  • Le 21 décembre 2011 à 15:26, par cidre brut En réponse à : Qualité du lait importé au Burkina : Qui s’en occupe ? (1/3)

    Je vous remercie pour votre article.
    J’ai deux enfants qui aime beaucoup le lait et qui en consomme au moins deux fois par jour. je prends toujours les précautions pour acheter mon lait en grande surface et rien qu’une seule marque de lait d’un fabricant reconnu pour son sérieux. ma grande surprise a été un jour de tomber sur du lait avec au moins 20% de particules blanches insolubles dans l’eau chaude. Comme quoi on n’est à l’abri tant rien ne fait au niveau national. Nos dirigeants agissent quand il y’a le feu autour. dès lors que ce feu éteints on oubli toutes les mesures et commissions qui avaient mises en place dans l’urgence. On attend ce que va dire le LNSP. ils n’ont même pas les technologies nécessaires pour doser la mélamine dans le lait. Parole d’un connaisseur de la situation. le ministère du commerce va imposer des normes d’importations, mais tant que le LNSP n’est suffisant équipé pour rendre des rapports d’analyse à temps, ce sera chose vaine.

  • Le 21 décembre 2011 à 16:36, par l’oiseau En réponse à : Qualité du lait importé au Burkina : Qui s’en occupe ? (1/3)

    vraiment,vous tous là meme c’est pas la peine,mieux vaut mourrir de lait frelaté que de mourrir de faim. puisque vous ne pouvez meme pas produire ça ne reste que le minimum pour survivre. pauvre BURKINA on est condamné à nous plaindre au lieu de chercher des solutions.

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