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Vu et entendu à l’audience : Madame, « les aveux sous tortures sont sans valeurs devant les juridictions » 

Publié le mercredi 21 décembre 2011 à 00h09min

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Lallogo Salam est le berger de Mme madame Sankara/Yaméogo Odette à Tougouri. De jour en jour, cette dernière constate une diminution de son troupeau de chèvres mais ne dit rien au berger. Un jour, elle l’interroge sous menaces. 53 chèvres seraient perdues selon la patronne. Le berger fut conduit à la gendarmerie où il a dû avouer et a dû indexer Diandé Noraogo comme son complice. Sous l’effet de sévices corporels, selon les prévenus. Devant le tribunal, ils se rétractent et nient les faits d’abus de confiance et complicité, d’abus de confiance respectivement reprochés à eux. Pour le berger, les enfants de sa patronne auraient profité des bêtes pendant les multiples absences de Mme Sankara.

Pour la victime, elle a autorisé ses enfants à vendre en tout 6 chèvres sur les 84 qu’elle a dénombrées. Aussi les accusés avaient eux-mêmes avoué à la gendarmerie, a soutenu la victime qui réclame 800 ?000F pour ses chèvres volées. « Les aveux sous tortures sont sans valeurs devant les juridictions » relève le parquet. Pour lui, la perte des animaux peut être avérée mais un doute subsiste quant au vol. Cette perte pourrait découler d’un mauvais accomplissement de son contrat et non d’un détournement.

En l’absence de preuve matérielle, le parquet a requis la relaxe pure et simple du prévenu. Toute lumière faite, le tribunal a estimé que l’abus de confiance porte sur 2 chèvres et par conséquent a condamné les prévenus à 12 mois de prison, assortis de sursis et à payer solidairement 50 ?000F de dommages et intérêts.


Une amende de 150 ?000F pour homicide involontaire

NB est un agent de police judiciaire au commissariat central de police de Kaya. Il a comparu pour répondre des faits d’homicide involontaire sur la personne de Ouédraogo Daouda et de défaut de maîtrise dans les mêmes circonstances. Les faits datent du 14 juillet 2011. En sortant de son service sur sa moto de marque Yamaha et s’apprêtant à traverser la voie, il provoqua la chute de deux jeunes apparus sur une moto et roulant à vive allure. L’un d’eux mourra plus tard sous l’effet du choc. «  ?Nous avions quitté l’école et roulions à vive allure vers le secteur n° 4 ? » a reconnu le camarade de la victime, visiblement encore sous le choc de la mort de son ami.

Pour le parquet, la voie est suffisamment dégagée pour que NB ne prenne pas les mesures nécessaires avec sa moto pour éviter les obstacles. Il a douté également que le prévenu ait marqué l’arrêt obligatoire qui est la règle minimale en matière de circulation. Pour lui, les infractions d’homicide involontaire et défaut de maîtrise sont établies. C’est pourquoi il a requis et obtenu les amendes de 150 ?000f et de 6 ?000f respectivement pour les infractions commises. Le père de la victime a été débouté de ce qu’il ne se constitue pas partie civile.

Augustin Irwaya OUEDRAOGO : AIB/Sanmatenga

Sidwaya

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