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Tan-Aliz : Les travailleurs dénoncent le chômage technique de leurs camarades

Publié le lundi 19 décembre 2011 à 03h08min

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Les travailleurs de la société de cuir Tan-Aliz sont mécontents de leurs responsables. Pour cause, 68 employés de cette société ont été mis en chômage technique à compter du 1er décembre 2011. Pour exprimer leur mécontentement, ils ont donné une conférence de presse le samedi 17 décembre dernier.

Selon les conférenciers, l’administration de la société a évoqué des raisons financières. « La direction nous a dit qu’il manque de matière première de qualité, qu’il y a une mévente des produits, des déficits accumulés et que la société est endettée », a précisé Jean Félicien Kafando, délégué général du personnel. De 72 au départ, ce sont 68 personnes qui sont finalement placées en chômage technique. Pour les conférenciers, les quatre employés qui ont été retirés de la liste seront admis à la retraite à la fin du mois de décembre 2011.

Réunis au sein d’un groupe, les employés affirment avoir l’impression d’être abandonnés à leur sort. « Nous avons interpellé les autorités politiques et continuons de le faire. Mais nous avons l’impression de ne pas être entendus. Je demande au président du Faso de s’impliquer personnellement afin qu’une solution soit trouvée à notre problème », a dit Madi Kaboré, l’une des victimes de la mesure. Parmi les personnes concernées par la décision de la direction de Tan-Aliz, se trouvent des employés qui comptabilisent plus de 20 ans de service. « Tenez ! L’un d’entre nous devait aller à la retraite en 2012. Mais il est mis en chômage technique comme nous », a déploré Madi Kaboré.

Pour sa part, le délégué général du personnel, Jean Félicien Kafando, dénonce la manière dont ses collègues ont été choisis. « Selon les termes de la loi, l’effectif du personnel concerné par le chômage technique partiel doit être déterminé en collaboration avec les délégués du personnel. Mais tel n’a pas été le cas », a ajouté M. Kafando.

Pour le futur, les syndicats des employés de Tan-Aliz prévoient d’arrêter les machines pour exiger que la direction revienne sur sa décision et qu’elle propose des conditions acceptables au personnel. « Nous avons proposé que la direction soumette aux travailleurs les conditions d’un départ volontaire. Il s’agit notamment de 18 mois de salaire comme mesure d’accompagnement, un congé payé, le versement du reste des cotisations à la CNSS pour les employés proches de la retraite, un certificat de travail, un examen médical de fin de contrat très poussé parce que les travailleurs utilisent des produits chimiques », a indiqué Jean Félicien Kafando.

En attendant que la direction se prononce sur ces propositions, les travailleurs seront en justice le 6 janvier prochain, face à leur employeur, pour exiger les augmentations de salaire de 2008 qu’ils n’ont toujours pas perçues.

Jacques Théodore Balima

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 19 décembre 2011 à 09:56, par sal En réponse à : Tan-Aliz : Les travailleurs dénoncent le chômage technique de leurs camarades

    Vous osez vous affronter a la belle mere nationale ? cest peine perdue car dans ce pays cest eux les decideurs. bon courage a vous mais vous etes bal barres

    • Le 19 décembre 2011 à 17:46, par De La Sagesse En réponse à : Tan-Aliz : Les travailleurs dénoncent le chômage technique de leurs camarades

      Du courage à tous les employés concernés par cette mesure. Sachez que seule l’union fait la force et que seule la lutte paie. Je souhaite donc que les employés non concernés par cette décision, se joignent aux autres pour mener le combat. Aujourd’hui c’est eux,demain ça peut être vous

    • Le 19 décembre 2011 à 18:12, par tinto En réponse à : Tan-Aliz : Les travailleurs dénoncent le chômage technique de leurs camarades

      les travailleurs savent qu’il s’agit de la belle mère et ce que tout cela sous entend. Mais s’ils en arrivent là, c’est que trop c’est trop ! je crois que le temps qui nous séparent de 2015 sera vraiment le procès du régime de Compaoré ! Comment pourront-ils expliquer qu’après tous les faveurs accordés à cette unité, on en arrive là !

  • Le 19 décembre 2011 à 23:00, par KallyJO En réponse à : Tan-Aliz : Les travailleurs dénoncent le chômage technique de leurs camarades

    Quand un business ne fait pas assez de profit, il compresse ou met tout simplement les clés sous le paillasson.

    Et ce qui arrive aux travailleurs apres compression est avant tout l’affaire de l’Etat, des politiciens et des legislateurs, qui votent des lois et gerent les structures d’assistance et de protection sociale. Parce qu’il faut toujours trouver le juste equilibre entre proteger le travailleur et encourager le business.

    Dans ce cas precis, je pense que des lois de travail et les structures de couverture sociale existent deja.
    Donc, s’il y a quelque chose qui cloche au regard de la loi, la seule alternative legale pour ces travailleurs est de prendre de bons avocats. Ce n’est pas a TAN-ALIZ de creer ou d’inventer, pour eux, de meilleures conditions de sortie.

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