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Fichier électoral biométrique : 18 à 30 milliards pour sortir des contestations électorales

Publié le vendredi 16 décembre 2011 à 00h09min

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La classe politique burkinabè dans sa presque totalité s’est accordée à adopter la biométrie dans le système électoral. Moyen selon elle d’assurer la transparence des scrutins. Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a convié les acteurs politiques et la société civile pour un dialogue démocratique sur la question. « L’introduction de la biométrie dans le système électoral burkinabè : enjeux, opportunités et défis », ce fut le thème abordé ce mercredi 14 décembre à Ouagadougou.

Les lendemains des consultations électorales donnent souvent lieu à des contestations. Contestations des résultats, critiques sur le fichier électoral. Les inscriptions et votes multiples, fraudes sont généralement les arguments avancés par ceux qui se sentent gruger. Le fichier électoral alphanumérique (enrôlement sur la base des documents comme la carte nationale d’identité, passeport, carte militaire…) a montré ses limites. « La biométrie permet l’identification ou l’authentification d’une personne sur la base de données reconnaissables et vérifiables qui lui sont propres » note Aimé Ilboudo, ingénieur informatique qui a présenté le système biométrique. Toute personne est identifiée à partir de ce qu’il possède (badge, carte d’identité…) de ce qu’il sait (nom, mot de passe…) ou de ce qu’il est (empreinte digitale, visage).

Le fichier biométrique électoral en vue au Burkina sera réalisé à partir des empreintes digitales et de l’imagerie faciale, des données non falsifiables. Ces informations sont les plus éprouvées techniquement, plus connues du public et permettent un traitement rapide des données selon M. Ilboudo. Même les jumeaux les plus parfaits n’ont pas les mêmes empreintes digitales. Chaque personne devient une clé biométrique, une immatriculation unique inscrite dans le fichier électoral biométrique. La fraude électorale est donc minimisée voire éradiquée.

A quand le début des enrôlements biométriques ?

« Le plus tôt possible » a indiqué le président de la CENI (Commission électorale nationale indépendante), Me Barthélémy Kéré, présent à la rencontre. Le hic de la biométrie c’est son coût exorbitant. Il faudra entre 18 et 30 milliards pour un fichier électoral. L’Etat est encore en discussions avec les partenaires techniques et financiers pour lever des fonds. M. Kéré souhaite que l’enrôlement débute avant la saison des pluies.

Selon le gouvernement, la biométrie, seulement à des fins électoralistes, avec le prix qu’il implique serait moins rentable. Mais elle sera rattachée à l’état civil et à d’autres services. Dès le bas âge, chaque burkinabè sera enregistré par la biométrie pour l’Etat civil. A l’âge de la majorité, il sera intégré automatiquement dans le fichier électoral. La biométrie a donc d’autres avantages en ce qu’elle permet de situer l’état démographique de la population selon les critères (âge, sexe, fonction, photo) en un clic.

L’adoption du système électoral biométrique est actuellement la tendance en Afrique. Des pays en Afrique de l’ouest comme Le Ghana, le Togo, la Guinée, la Sierra Leone, le Libéria, et le Sénégal s’y sont engagés. Mais la biométrie est-elle une panacée ? Elle a coûté 300 milliards dans la présidentielle de 2010 en Côte d’Ivoire mais n’a pas réussi à faire admettre les résultats des urnes par toutes les parties. Ce qu’il faut surtout, c’est la bonne foi et une culture démocratique de la classe politique.

Tiga Cheick Sawadogo (stagiaire)
Ph. Bonaventure Paré
Lefaso.net

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