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Assises nationales : Des participants font leur bilan

Publié le mercredi 14 décembre 2011 à 00h48min

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Les Assises nationales sur les réformes politiques n’ont pas permis, contrairement à ce que certains Burkinabè attendaient, de régler définitivement la question de l’article 37 relative à la limitation à deux le nombre des mandats présidentiels. C’est un fait. Mais, en ne se focalisant pas sur le fameux article, le bilan de la rencontre est loin, à entendre des participants, d’avoir été négatif sur toute la ligne. Bref, chacun en fonction de ses attentes spécifiques où des circonstances, a son bilan au sortir des assises.

Ainsi, le ministre d’Etat en charge des Réformes politiques et des Relations avec le Parlement, Dr Bongnessan Arsène Yé, s’est dit très satisfait des résultats des Assises nationales, évoquant les propositions de réformes consensuelles (création du sénat, vote des Burkinabè de la diaspora, etc.). Le ministre d’Etat a aussi un autre motif de satisfaction, celui d’avoir réussi à mobiliser des centaines des Burkinabè pour parler des réformes politiques. « Je suis très satisfait. Réussir à rassembler 1500 Burkinabè de toutes les composantes de la vie sociale, surtout après tout le processus que nous avons eu (le recueil de propositions de réformes, la session du CCRP, les rencontres régionales), je ne peux qu’être très satisfait de cela.

Le fait d’avoir pu pendant trois jours échanger sur les points consensuels issus des travaux du CCRP et que nous ayons proposé de modalités de mise en œuvre, convenez avec moi, si vous étiez à ma place, ministre en charge des réformes, vous serez très content », s’est-il expliqué.

Ram Ouédraogo, président du Rassemblement des Ecologistes du Burkina (R.D.E. BF) est presque sur la même longueur d’onde que Dr Yé quant à l’appréciation des acquis des assises et n’attend maintenant que l’application des propositions consensuelles pour en juger. Pour lui, il ne faut plus parler de l’affaire de article 37 qui semble désormais enterrée.

Le Larlé Naba, lui aussi est satisfait des conclusions des présentes assises. Raison de sa satisfaction : la constitutionnalisation du statut de la chefferie traditionnelle et coutumière. Mais, qu’est-ce que cela va changer à leur situation ? « C’est une reconnaissance de la part de la République de notre rôle dans la société, de ce que nous faisons en tant que chef coutumier. Nous n’allons plus travailler dans l’anonymat. Nous jouons par exemple un rôle important sur des questions comme la lutte contre les mutilations génitales féminines mais cela n’est pas vraiment reconnu et traité comme tel. Alors que des particuliers qui interviennent sur les mêmes questions sont considérées et rémunérées. Nous espérons qu’avec la constitutionnalisation de notre statut, les choses vont changer à notre faveur ».

Dr Mamounata Belem/Ouédraogo était des assises nationales. En y allant, elle avait quelques appréhensions, craignant que l’acquis obtenu au CCRP et relatif à la constitutionnalisation du genre ne soit remis en cause. Mais, sa peur s’est vite estompée avec la confirmation par les membres des assises de la constitutionnalisation du genre. Naturellement, elle salue, en tant que représentante de la société civile, les résultats de la rencontre.

Adam Boris Ouédraogo, président du conseil national de la jeunesse, fait également partie de ceux qui voient le verre à moitié plein au sortir des assises nationales sur les réformes politiques. Il est vrai, comme il l’a souligné, le fait de noyer la jeunesse dans le grand ensemble « société civile » n’a pas toujours favorisé une meilleure défense des intérêts des jeunes au présent forum. Mais, les représentants des jeunes ne sortent pas bredouille des assises nationales, avec la confirmation de l’institutionnalisation du Conseil national de la jeunesse qui va servir de véritable tremplin pour traiter des problèmes des jeunes. « L’on ne saurait rêver d’une meilleure tribune que ce cadre », a-t-il indiqué.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 14 décembre 2011 à 03:48, par Tasuma En réponse à : Assises nationales : Des participants font leur bilan

    Pour Ram Ouédraogo, l’article 37 semble désormais être enterré.Espérons qu’il en soit ainsi !

    La création du sénat est un luxe pour un pays en difficulté économique, encore des postes budgétivores.

    La reconnaissance de la chefferie traditionnelle comme l’entend le Lalé Naba est discréditant du moment où les chefs coutumiers font de la politique et pire quand il s’agit de réclamer des rançons pécuniaires pour des services rendus à leurs sujets.Qu’en serait-il de leur impartialité dans la vie politique, que resterait-il de leur honneur quand il s’agit de le vendre ?

    Je ne doute pas l’article 37 sera proposé à un référendum, Wait and see.

  • Le 14 décembre 2011 à 07:38 En réponse à : Assises nationales : Des participants font leur bilan

    Il n’y a pas de quoi pavoiser. 6 mois perdu pour un maigre bilan car on a rien résolu dont le fameux article 37 qui pose problème. Blaise, comme d’habitude, a botté en touche en nous demandant encore de réfléchir sur ces questions non consensuelles. Nous avions tout compris dès le début que toutes ces grandes messes ne visaient qu’à débloquer l’article 37 pour que Blaise rebelote en 2015. Décidément, tous ces politiciens à la solde de Blaise vont nous mettre dans le mur bientôt.

  • Le 15 décembre 2011 à 08:18, par mackiavel En réponse à : Assises nationales : Des participants font leur bilan

    cette histoire de chefferie traditionnelle va nous pousser vers l’éclatement. Imaginez un président du Faso élu qui devient Naba de son village ! ou un Naba qui arrive à se faire élire président du Faso. Ce-ci est un sujet de philosophie politique pour jeunes démocrates.

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