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Sommet du Conseil de l’Entente : La « doyenne » se refait une nouvelle jeunesse

Publié le mardi 6 décembre 2011 à 08h31min

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Le sommet des chefs d’Etat du Conseil de l’Entente s’est ouvert le 5 décembre 2011 au palais des Congrès de Cotonou. En présence des cinq chefs d’Etats dont les pays constituent la plus vielle des organisations sous-régionales. Les ambitions d’une organisation qui se donne une nouvelle vision.

Annoncés, les cinq chefs d’Etat, Blaise Compoaré du Burkina, Yayi Boni du Bénin, Alassane Ouattara de Côte d’Ivoire, Mahamadou Issoufou du Niger, Faure Eyadéma du Togo étaient effectivement présents. Les présidents du Mali et de la Guinée Conakry, au titre de pays observateurs se sont faits représenter l’un par Harouna Cissé, ministre du Développement, de la Solidarité et des Personnes âgées et l’autre par Saïd Fofana, Premier ministre.

C’est le secrétaire général du Conseil de l’Entente, Magloire Kéké Téti qui d’abord a prononcé son discours dans lequel, après l’hommage rendu aux chefs d’Etat, il a indiqué qu’après le sommet de Yamoussoukro en Côte d’ivoire en 2009, une mission lui avait été assignée. Celle de réaliser un audit institutionnel, organisationnel et de gestion, puis financier et comptable du Fonds d’entraide et de garantie des emprunts de l’institution.

Aujourd’hui, il estime que les résultats obtenus permettent d’avoir des idées claires sur le capital, la dette et les créances de l’organisation. En même temps, ces audits offrent l’occasion de redynamiser l’organisation sur des bases plus solides et saines. Les ambitions clairement affichées étant de faire du Conseil de l’Entente un « instrument de paix et d’intégration entre les pays membres et l’ouvrir à d’autres pays ».

Le président Yayi Boni, président en exercice du Conseil depuis 2006 a d’abord rappelé les actions fortes menées par l’organisation depuis sa création le 29 mai 1959 avant de tomber dans « la léthargie dans les années 1980 ». Suite à des crises économiques et sociopolitiques qui ont secoué certains des pays membres. Heureusement, « il a fallu du sursaut et de la détermination » en janvier 2008 à Ouagadougou au cours d’un sommet extraordinaire et à Yamoussoukro un an après pour « ouvrir la voie à des reformes en profondeur » après l’évaluation des activités opérationnelles et l’audit institutionnel, organisationnel et de gestion. Ces « initiatives courageuses prises ensemble ont permis de donner un souffle nouveau à la première des institutions d’intégration régionale en Afrique de l’Ouest ». Son aboutissement, pour Yayi Boni permettra « de réaffirmer et renforcer son rôle dans les domaines politique, d’entraide, de solidarité et de développement pour une plus grande intégration régionale et sous-régionale ».

Mais pour le président béninois, il faut aller au-delà. « Quelle vision pourrions-nous aujourd’hui donner à la coopération au sein du conseil de l’Entente ? Quel ancrage institutionnel et opérationnel ? Quels axes prioritaires définir dans une sous-région aux défis et enjeux de développement multiples à côté de l’UEMOA… », s’est-il interrogé.
Yayi Boni a tout de suite tracé la voie car si la fraternité et la solidarité continueront de constituer le socle sur lequel seront écrites les nouvelles pages de l’histoire du Conseil de l’Entente comme vu par les pères fondateurs, il convient de se demander « où voulons-nous conduire nos peuples frères ? N’attendent-ils pas de nous, leurs leaders d’aujourd’hui, réformateurs et refondateurs du Conseil de l’Entente de leur proposer plutôt un espace communautaire sans clivage, unifié et pacifié, un espace de plus grande liberté garanti par un environnement plus sécuritaire, de mutualisation des forces économiques, des énergies et des potentialités, un espace plus porteur de développement ? ».

Yayi Boni a résumé sa pensée en évoquant l’adage populaire qui dit que « l’union fait la force ».
Puis il a ajouté que dans le combat actuel pour la paix et le développement,… « la renaissance du Conseil de l’Entente doit être une priorité portée par une nouvelle vision, celle d’un Conseil de l’Entente des peuples plus intégrés, plus solidaires et plus fraternels, parlant d’une seule voix dans les questions de gouvernance sous-régionale et mondiale et entretenant la culture de la paix et de la sécurité en leur sein ».

Les axes prioritaires de la coopération économique, pourraient être définis selon lui autour des infrastructures socioéconomiques, de transport routier et ferroviaire, d’environnement, de communication et de télécommunication, ainsi que de gestion des ressources en eau. Car pour Yayi Boni, « l’heure est venue de faire du Conseil de l’Entente un espace de dialogue sur des questions de géopolitique, de paix, de sécurité, de développement, de gouvernance et de démocratie ». Aussi, dans la refondation du Conseil de l’Entente, afin de le rendre plus opérationnel dans sa nouvelle vision, un projet de charte a été soumis aux chefs d’Etat pour remplacer l’acte du 29 mai 1959 portant création du conseil de l’Entente. De même, un projet de convention révisé sur le Fonds d’entraide et de garantie des emprunts a été examiné.

Pour réussir cette noble et exaltante mission, le président en exercice a insisté pour dire qu’il faut doter l’institution de moyens adéquats et d’outils performants en lui « assignant dorénavant en contrepartie l’obligation de résultat et de reddition de compte ».
Les chefs d’Etat, de délégations et les invités à cette cérémonie d’ouverture du sommet ont rendu un hommage aux pères fondateurs du Conseil que sont les présidents Félix Houphouët-Boigny (Côte d’Ivoire), Hubert Maga (Dahomey, actuel Bénin), Hamani Diori (Niger) et Maurice Yaméogo (Haute-Volta, actuel Burkina Faso). Ces quatre pays ont été rejoints par le Togo en 1966 et récemment par le Mali en qualité de pays observateur, puis la Guinée Conakry au cours du présent sommet.

Après la cérémonie d’ouverture, les chefs d’Etat et les ministères en charge des Affaires étrangères et de la Coopération sous-régionale et de l’intégration se sont retrouvés à huis-clos. Nous y reviendrons.

Mountamou KANI

Cotonou


Fiche technique du Conseil de l’Entente

- Date de création : 29 mai 1959
- Pays membres 5 : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Togo
- Siège : Abidjan

Historique

Au lendemain de leur indépendance, le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Togo se sont lancés dans la promotion de leurs richesses en rangs dispersés sur les marchés émetteurs de touristes.
Ils se sont finalement engagés à mettre ensemble leurs compétences et leurs efforts pour être compétitifs sur les marchés mondiaux du tourisme en mettant en valeur leurs atouts : un produit type spécifique ( paysage, faune, flore et mode de vie ) ; une gamme de produits complémentaires ; une harmonisation des diverses réglementations en ce qui concerne les formalités de douanes, de police et de chasse applicables aux touristes, une unité monétaire, le Franc CFA.

Avec pour objectifs d’offrir un cadre de concertation politique aux chefs d’Etat des pays membres ; et mettre en œuvre, dans un esprit d’entente et de solidarité, des projets en vue de promouvoir le développement des pays concernés. Cependant, le Conseil a rapidement abandonné ses objectifs politiques initiaux pour se consacrer à des projets économiques et a acquis une compétence certaine dans certains domaines : formation professionnelle, hydraulique villageoise, gestion des terroirs, PME. Au fil de l’évolution, le principal outil du Conseil est devenu le Fonds d’Entraide et de Garantie des Emprunts du Conseil de l’Entente (FEGECE) avec un spectre étendu d’activités dont l’agriculture, l’hydraulique villageoise, l’électrification rurale, l’appui aux PME et le tourisme.

Structures

La Conférence des chefs d’Etat (des 5 pays) est l’organe suprême qui définit les grandes orientations.
Le Conseil des ministres des Affaires étrangères est chargé de préparer l’ordre du jour des conférences des chefs d’Etat.
Le Secrétariat général est l’organe chargé de l’exécution des décisions des chefs d’Etat.

Le Fonds d’entraide et de garantie des emprunts du Conseil de l’entente (FEGECE) soutient l’investissement dans les secteurs du développement rural, des PME et du tourisme. Le principal outil du Conseil est le Fonds d’entraide et de garantie des emprunts ; il est géré par un Secrétaire administratif. Il existe aussi des institutions spécialisées telles :
Le Centre régional de formation à l’entretien routier (CERFER) dont l’essentiel a été transféré à la CEDEAO en 1984. Il forme dans les disciplines suivantes : mécanique, génie civil, tôlerie-soudure, gestion des pièces détachées...

La Communauté économique du bétail et de la viande (CEBV), créée en 1970 à Ouagadougou et rattachée à l’UEMOA en 1994.
Le Centre régional de l’enseignement et de l’apprentissage (Côte d’Ivoire). Le Comité supérieur des transports terrestres, créé en 1970 et transféré à la CEDEAO en 1984. Après sa nouvelle jeunesse, le Conseil de l’entente semble vouloir s’occuper davantage de questions politiques, de paix et de stabilité. Aux côtés de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UNEMOA) à laquelle nombre de ses programmes, projets et biens immobiliers ont été rétrocédés.

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 6 décembre 2011 à 10:37, par Gbabili En réponse à : Sommet du Conseil de l’Entente : La « doyenne » se refait une nouvelle jeunesse

    même si tu n’es pas vieux mon cher journaliste, sache que le conseil de l’entente est une vieille institution. De pareilles fautes d’orthographe font vieillir le français.

  • Le 6 décembre 2011 à 11:30, par S. A. Diallo En réponse à : Sommet du Conseil de l’Entente : La « doyenne » se refait une nouvelle jeunesse

    Pourquoi ne pas inscrire dans un programme d’Urgence de conseil de l’entente la création d’une compagnie aérienne qui exploiterait les droits de trafic des pays membres. Le Burkina est le seul pays membre à avoir une compagnie en exploitation à ce jour avec le mali pays observateur. Ni le Bénin ni le Togo ni le Niger ni la Guinée (pays observateur) ni la cote d’ivoire (la nouvelle Air Cote d’Ivoire est en cours de gestation) ne sont présents dans le ciel africain. Alors c’est l’occasion de combler le vide et offrir aux populations une grande compagnie aérienne fiable avec un marché conséquent. Le Sénégal qui n’y figure pas est un pays qui ne veut pas de compagnie aérienne africaine il ne croit qu’en une compagnie nationale. Alors c’est une opportunité de regroupement dans le transport aérien en réglant bien sur le cas de Air mali et Air Burkina et pourquoi pas de Asky ( un malentendue en matière de droit de trafic) qui doivent être fondues dans la nouvelle compagnie.

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