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Présidentielle en RDC : Le mardi de tous les dangers

Publié le mardi 6 décembre 2011 à 00h52min

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A l’approche de la proclamation des résultats complets et officiels de la présidentielle du 28 novembre, le Congo de Kabila retient son souffle et redoute le pire. Conçue à la mesure de l’homme fort de Kinshasa, cette consultation à un seul tour était censée simplifier les choses dans un pays aussi vaste que pauvre. A l’usage, elle est loin d’avoir obtenu tous les suffrages et se classerait plutôt dans la catégorie des catastrophes. Organisées dans un climat chaotique, émaillées de violences et entachées d’irrégularités aussi nombreuses que variées, ces élections-là n’ont pas fini d’empoisonner le climat politique dans le pays.

Quoi de plus logique alors, qu’après des semaines de tension croissante, la cocotte soit sur le point d’exploser.
Et dans la capitale, ils sont bien nombreux ceux qui, flairant le danger imminent, ont préféré franchir le fleuve et installer leurs pénates à Brazzaville, le temps que la tempête, qui semble inévitable, s’éloigne.

Il faut dire que ces derniers temps en République démocratique du Congo, l’ambiance était délétère et la tension, palpable entre les partisans du président sortant, Joseph Kabila, et ceux de l’opposant historique, Etienne Tshisekedi, tous deux ayant revendiqué la victoire.

C’est donc au pasteur Daniel Ngoy Mulunda, président de la CENI que devrait revenir la charge de confirmer ce qui suinte déjà à travers les chiffres partiels livrés pêle- mêle et plaçant le « propriétaire de tous les dossiers » loin devant le vieux loup de la politique ; une perspective que rejettent les partisans de l’ancien premier ministre, estimant d’ores et déjà les résultats, qu’ils soient partiels ou définitifs, nuls.

Habituelle force tampon et refuge moral en cas de crise, l’Eglise catholique de RDC était perçue comme le joker de la démocratie et de la transparence dans ces élections. C’est donc en toute logique qu’elle s’était engagée a priori à donner les grandes tendances le moment venu ; engagement non tenu, car, contre toute attente, elle ne publiera pas ses résultats sachant que de quelque côté que la balance penche, elle risque de faire basculer le pays dans la violence.

Malgré une solide expérience acquise notamment dans le dialogue politique à travers l’organisation et la modération de la conférence nationale, l’épiscopat congolais ne semble pas prêt, cette fois-ci, à endosser la charge d’ultime recours, estimant que « ce n’est pas le rôle de l’Eglise de donner des résultats ».

Désormais, la seule question qui se pose reste celle de savoir comment gérer la chienlit qui s’annonce après la proclamation des résultats. Nul doute que, fort d’un appareil acquis à sa cause et de ses années d’expérience du pouvoir, Joseph Kabila prendra « sa chose »… Mais à quel prix !

H. Marie Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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