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ECOLES CORANIQUES : Des recommandations pour une meilleure organisation

Publié le mardi 6 décembre 2011 à 00h51min

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L’association Développement sans frontière (DSF) a organisé, le 23 novembre 2011, un atelier de vulgarisation des conclusions et recommandations du premier Forum national sur la réforme des écoles coraniques au Burkina Faso. Des responsables d’écoles coraniques et d’associations partenaires ont pris part à la rencontre de Ouahigouya.

Conduits par Salif Sodré, coordonnateur national de DSF, les travaux se sont focalisés sur le processus de mise en œuvre de la réforme des écoles coraniques dans notre pays. Les conclusions du forum ont été présentées par Mahomet Ouédraogo, coordonnateur du Projet talibé de la Fondation pour le développement communautaire Burkina Faso (FDC/BF). Le projet d’éducation de base et de promotion des droits des enfants talibés a une année de vie. Il vise à faire des talibés des acteurs incontournables de l’éducation de base. Le projet prône aussi un accompagnement indéfectible de l’Etat à la communauté musulmane dans l’organisation et surtout dans la réglementation des écoles coraniques.

Le forum national tenu à Ouagadougou a plaidé pour une prise en compte de toutes les préoccupations liées à l’insertion sociale de ceux qui s’adonnent à la mendicité. L’appel a été lancé aux leaders religieux d’intensifier leurs efforts pour le respect des droits de l’enfant talibé soumis parfois à des corvées presqu’inhumaines. A l’issue du Forum de Ouagadougou, il a surtout été question de rénover un tant soit peu la chaîne des écoles coraniques en misant sur la proximité desdites écoles. En outre, les conclusions ont fait ressortir la primauté de la responsabilité des parents, des communautés, des organisations islamiques ainsi que l’Etat dans la prise en charge des enfants talibés. Dans la même dynamique, les participants se sont mis d’accord sur l’approche "une mosquée-une école coranique".

Aussi, la résolution la plus importante porte sur la sensibilisation des parents. Il est demandé aux géniteurs de prendre sérieusement conscience des droits de l’enfant et d’assumer leur responsabilité dans l’éducation de leur progéniture. Ceci éviterait, selon les participants, le déplacement des enfants vers d’autres horizons lointains de leurs familles initiales. Au regard de tous ces engagements, les participants se sont réjouis de quelques avancées. De nos jours, il est à noter que dans 10 villes du Burkina, un peu plus de 15 000 enfants se retrouvent dans les écoles dites coraniques. Au plan national, la satisfaction est de taille : 140 000 enfants talibés vont à l’école. Toutes ces informations portées à la connaissance des acteurs de Ouahigouya ont été appréciées à leur juste valeur. Les concernés, après avoir remercié DSF pour son initiative, ont pris l’engagement d’œuvrer pour une école coranique respectée et respectable.

Les sentiments de quelques participants


Salif Sodré, coordonnateur national de DSF

"Il s’agissait pour nous de faire un travail de dissémination du Forum national de Ouagadougou. Cet atelier a regroupé une centaine de participants venus s’imprégner des conclusions de la rencontre de Ouagadougou. A travers cette communication, les uns et les autres ont posé des questions d’éclaircissement. Chacun repart chez lui avec un bagage d’informations sur les écoles coraniques. En ce qui nous concerne, nous sommes heureux d’avoir organisé un tel atelier."

Moumouni Nacanabo, maître coranique

"Nous remercions DSF qui a eu l’idée d’organiser cet atelier à notre profit. Ce fut un cadre qui nous a permis de nous rendre à l’évidence sur la problématique des écoles coraniques. Il est clair que certains d’entre nous utilisent des talibés à des fins mercantiles. Ceux-là ne respectent pas les lois coraniques et c’est déplorable. Au sortir de cette rencontre, je pense que tout devrait changer chez certains pour le bien-être des talibés. Nous demandons aussi à l’Etat d’être regardant sur le fonctionnement de nos écoles. Il y va de notre crédibilité."

Hamed NABALMA

Le Pays

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