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Palais de justice : Il émet un chèque de 10 millions sans provision

Publié le vendredi 2 décembre 2011 à 01h03min

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HM est un comptable dans un centre de santé de la place. Il a comparu à la barre du tribunal de grande instance de Bobo-Dioulasso pour avoir émis un chèque de 10 millions sans provision à BJ, son ex-copine. Appelé à la barre, ce lundi, il dit ne pas reconnaître ces faits à lui reprochés. Pour lui, il s’agit tout simplement d’une vengeance orchestrée par son ex-copine, car leurs relations se sont détériorées. Tout ce qu’il sait, c’est qu’il a pris la somme de plus 500 00F CFA pour effectuer un voyage sur le Niger. En effet, HM ET BJ vivaient une histoire d’amour et tout semblait se passer bien. C’est ainsi que selon les déclarations de la dame, il a demandé une première fois, la somme de 4 millions en espèces pour régler une affaire.

Ensuite la somme de 2 millions en chèque pour réparer son véhicule de transport. Et enfin 4 millions de F CFA transférés via « Money Gram » pour une affaire d’achat de matériels médicaux. Ce qui fait au total 10 millions F CFA. Mme BJ ne réclamerait la somme que lorsqu’elle aussi aura eu un projet mais qu’elle devait d’abord pré financer. C’est ainsi que HM signa un chèque de 10 millions de F CFA qu’elle devait toucher à la caisse populaire.

Mais quelle ne fut sa surprise lorsqu’on lui annonça que son souhait est irréalisable. Ce qui va l’amener à traduire son ex-chéri devant les juges. HM, qui réfute son acte, a reconnu tout de même sa signature sur le chèque remis à BJ. Il dira plus tard qu’il avait juste donné un « chèque à blanc » à la dame. C’est donc pour se venger que la dame a mis elle-même la « fameuse » somme. Avant d’ajouter encore qu’il pensait que les sommes d’argent qu’il recevait, étaient un don que lui offrait BJ.
Il faut dire que ce dossier a maintes fois été reporté, selon le conseil de la victime. « Les gens racontaient un peu partout en ville qu’il ne sera jamais jugé », ajoute-t-il.

Le conseil du prévenu, lui, tenait au renvoi du dossier afin de mieux s’en imprégner. Mais le tribunal a décidé de le retenir considérant que tous les éléments de preuve étaient réunis. Maître Bicaba s’est appuyé alors sur des relations qui existaient entre les deux ex pour justifier l’acte de son client. « Il ne s’agit pas des relations particulières qui existent entre les deux. C’est une question d’émission de chèque sans provision. Il serait donc souhaitable que vous recadrez le débat », cette observation est faite par le parquet à l’attention du conseil du prévenu. Qui reconnaît malgré tout que son client a failli. Il poursuit en disant que si réellement il s’agissait d’un chèque, Mme BJ pouvait rester à Bamako pour l’encaisser.

Elle n’avait donc pas besoin de faire le déplacement jusqu’à Bobo. Ce qui veut dire, selon Maitre Bicaba que l’ordre de payement n’était pas à son compte. D’ailleurs, dit-il : « Il s’agit d’une insuffisance de fonds et non de provision ». D’où la relaxe pure et simple de son client. Quant au conseil de la victime, il n’y pas de doute. HM savait bien qu’il n’y pas de provision dans son compte et il a signé le chèque. En se constituant partie civile, le conseil a demandé non seulement la réparation du préjudice (10 millions), mais aussi les dommages causés tout au long de la procédure (1 million).

Pour le parquet, dès l’instant qu’il y a eu émission de chèque sans provision, l’infraction est caractérisée. « Il y a bien eu une faute », a soutenu madame le substitut du procureur. Le parquet a tout simplement requis l’application de la loi. Verdict : mardi 6 décembre 2011.


18 mois fermes pour vol de portable

Amed n’a que 25 ans. Il croupit depuis le lundi 28 novembre à la Maison d’arrêt et de correction, et ce pour 18 mois. Le 31 octobre, il s’est introduit dans une maison, et pire jusque dans une chambre pour voler un téléphone portable et la somme de 32 000F CFA. Il raconte : « Il était 14h et je partais en ville. Entre temps, j’ai voulu assouvir ma soif. Je suis donc rentré dans la cour pour acheter de l’eau glacée. Lorsque j’ai tapé à la porte, personne ne répondait. Je suis rentré et une fille dormait sur le divan au salon. Je suis allé jusque dans la chambre et j’ai pu prendre un téléphone et la somme de 32 000F. A ma sortie, elle s’est réveillée ». A la barre, Amed dit ne pas reconnaître le vol de l’argent. « J’ai reconnu le vol parce que les gens voulaient me tuer.

Il a fallu même l’intervention de ma victime pour qu’on me laisse », déclare-t-il. Toujours est-il que selon le parquet, les faits sont bien établis. N’a-t-il pas été d’ailleurs pris en flagrant délit ? Avant la réquisition, le parquet s’est attardé sur la personnalité du prévenu, qui malgré son statut de délinquant primaire est un individu insolent. Il semble ne pas regretter son acte. Et lance même des menaces de représailles, une fois sorti de prison. Le ministère public a donc requis une peine de 12 mois de prison ferme. Le tribunal a opté pour 18 mois d’emprisonnement ferme et pour le payement des 32 000F CFA. Le téléphone a déjà été restitué.


Un prévenu atypique

Abdoulaye à la soixantaine. Sénégalais de nationalité, il réside au Burkina depuis près de 30 ans et est père de trois enfants. Il était devant les juges ce lundi pour répondre de faits de soustraction frauduleuse d’une caisse contenant des marchandises. Qui, après les débats ont été requalifiés en faits de destruction de biens d’autrui. Le prévenu Abdoulaye se dit commerçant au grand marché de Bobo-Dioulasso. Un jour, il rendra un service à un Nigérian en lui octroyant une partie de sa place pour son activité de réparation de montres. Les deux expatriés vont alors cohabiter pendant cinq ans. « A l’approche des fêtes, explique le prévenu, mon voisin m’a donné de la boisson. J’ai eu peur de la boire parce que je croyais qu’il y avait mis du poison ».

Le vieux Abdoulaye déclare en plus qu’après l’avoir donnée à un enfant, celui-ci a eu mal au ventre. C’est pourquoi, il s’en est pris à la caisse de son voisin en la brûlant. « Il dit qu’il y avait d’importants objets d’une valeur de 623 750F CFA. C’est faux ! Ce n’était que d’anciennes pièces de montre inutiles », a-t-il précisé aux juges. En tout cas, la victime présente à l’audience, soutient que sa caisse contenant des objets de valeur. Pour cela, il réclame la somme suscitée correspondante à titre de dommages et intérêts. Le parquet qui a trouvé le prévenu atypique a demandé au tribunal la requalification des faits de vol en dégradation volontaire. Le conseil du prévenu, après sa plaidoirie, a demandé la relaxe pure et simple puisqu’il ne jouit pas de toutes ses facultés mentales. Le tribunal a condamné le vieux Abdoulaye à 6 mois de prison avec sursis et au payement de 50 000F de dommages et intérêts.

Rassemblés par Bassératou KINDO

L’Express du Faso

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