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Transport aérien en Afrique : Air Ivoire se prépare à voler de nouveau selon Moussa Diabaté, ex-PCA Air Ivoire

Publié le mardi 29 novembre 2011 à 00h34min

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Exploitation aérienne dans l’espace européen, création du Fonds de développement aéronautique, libéralisation du transport aérien, ce sont les points abordés par la réunion des ministres en charge de l’aviation civile des Etats africains membres de l’ASECNA, sur les problèmes du transport aérien en Afrique. Cette rencontre à l’issue de laquelle un cadre permanent de réflexion présidé par le Burkina Faso a été mis en place, a connu la participation de plusieurs responsables en charge du Transport aérien de leur pays. Est de ceux-là, l’ex-Président du Conseil d’administration d’Air Ivoire, Dr. Moussa Diabaté. Il y a un bon moment que la compagnie aérienne ivoirienne a cloué ses ailes au sol. Et depuis lors, c’est le silence. Dr. Diabaté, par ailleurs Directeur de Cabinet adjoint du ministre des Transports, confie au journal Le Progrès ce qui se prépare derrière ce silence.

L.P : Quel bilan faites-vous de la rencontre de Ouagadougou, objet de votre présence ?

M.D : Les Etats africains ont décidé de se mettre ensemble, de mettre ensemble leurs moyens pour faire face aux autres entités concurrentes. Faire en sorte à parler d’une seule et même voix et le Burkina Faso a été choisi pour porter notre voix et nous avons confiance au ministre Gilbert Noël Ouédraogo pour porter la voix de l’ASECNA aux chefs d’Etat africains dans ce cadre. Je suis très satisfait et nous allons faire le point de l’évolution dans quelques mois en Mauritanie.

L.P : Le secteur de transport aérien ivoirien traverse des difficultés depuis un certain moment. Quelles sont les initiatives en cours pour remettre les choses sur les rails ?

M.D : Les problèmes que nous vivons dans ce secteur sont les mêmes qu’ont les Etats africains. C’est pour cela d’ailleurs que nous nous sommes retrouvés ici pour discuter de ces problèmes liés à nos compagnies aériennes et à l’organisation de notre aviation civile. Pour le cas particulier de la Côte d’Ivoire où il y a eu la crise avec ses nombreuses conséquences, le pays était devenu infréquentable et le secteur a donc subit la situation. Mais aujourd’hui nous sommes en train de remonter la pente tout doucement. Notre compagnie aérienne nationale qui a cessé de voler a été liquidée et une autre est entrain d’être constituée à la place de la défunte « Air Ivoire ». Cette nouvelle compagnie va s’appeler « Air Côte d’Ivoire ». Et nous espérons que dans le mois de janvier 2012 cette compagnie va commencer ses activités. C’est une volonté du chef de l’Etat, Dr. Alassane Dramane Ouattara et du ministre des Transports, M. Gaoussou Touré.

L.P : Quelle sera la différence entre les deux compagnies ?

M.D : L’ancienne compagnie avait un capital majoritairement détenu par le secteur privé. Cette fois-ci, la nouvelle compagnie va avoir un capital majoritairement détenu par l’Etat de Côte d’Ivoire à hauteur de 51% et notre partenaire technique et financier qui est Air France aura 35% et les privés ivoiriens auront 14%. Cette différence est déjà fondamentale et avec le soutien du chef de l’Etat et du gouvernement, cette nouvelle compagnie, qui sera l’emblème national, l’emblème de notre souveraineté à travers le monde, est très importante et tout le monde est mobilisé pour sa création.

L.P : L’expérience a souvent montré que lorsque le public domine dans de telles affaires on fini par assister à une gestion un peu laxiste, nuisible au bon fonctionnement du bien commun. Avez-vous des garanties que le nouveau-né fera exception à cette règle ?

M.D : Effectivement, les gens ont souvent des réserves quand les compagnies ont un capital majoritairement détenu par l’Etat. Mais il faut d’abord constater une volonté politique de faire démarrer cette compagnie où l’Etat va être majoritaire dès le départ. Cet engagement de l’Etat va nous permettre d’avoir une très bonne gestion de la compagnie, pour que, dans 2 à 3 ans, elle vole de ses propres ailes. L’Etat envisagera certainement de se retirer à ce moment. Mais pour le moment, il est important que l’Etat s’investisse, qu’il appuie fortement cette nouvelle compagnie pour qu’elle puisse exister.

L.P : La Côte d’Ivoire est un pôle stratégique dans la sous-région et on sait que la compagnie Air ivoire a cessé de voler... Quelles seront les stratégies qui seront mises en place pour reconquérir le marché où la concurrence est de plus en plus coriace ?

M.D : Effectivement, la défunte Air ivoire a laissé une place vide que les compagnies concurrentes ont occupée, mais quand Air Côte d’Ivoire va commencer nous allons chercher d’abord à avoir des assises au niveau régional à travers des vols régionaux. Nous allons réoccuper tous nos plans de vols régionaux. Avec une gestion saine de cette compagnie accompagnée par une volonté politique ferme, nous allons prendre ce qu’il faut.

La concurrence ne nous fait pas peur et nous allons travailler pour que les gens viennent vers la compagnie en proposant des services de qualité (il faut que nos avions soient à l’heure, les services à bord de qualité, etc.), le ministre des Transports y tient beaucoup et je pense que cette compagnie a beaucoup de choses pour prendre la place qui est la sienne dans le ciel africain.

L.P : Votre clientèle fait face actuellement à un vide, quel message avez-vous à leur endroit ?

M.D : Je dis à nos clients que bientôt ils vont encore profiter des meilleurs services en matière de voyage aérien…

Entretien réalisé par Kader PALENFO

Journal Le Progrès : www.le-progres.net

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