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RAPPORT SUR LE SIDA : L’équation du vaccin reste posée

Publié le mercredi 23 novembre 2011 à 00h06min

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Le rapport 2010 sur la pandémie du Sida vient de tomber. Dans ce monde de grisaille, on peut y trouver quelques motifs d’espoir ou plutôt une bonne nouvelle. La pandémie se stabilise, du moins au niveau des nouvelles infections. Malgré un record de 34 millions de personnes vivant avec le VIH cette année, les activistes de la lutte contre le Sida, sans verser dans le triomphalisme, sont en train de marquer des points dans cette lutte qui a été déclenchée il y a bientôt trente ans. Grâce à la recherche, à la sensibilisation des associations et des ONG et à l’engagement des Etats qui ont vite pris la mesure de l’ampleur de la catastrophe annoncée, si rien n’était fait, on peut désormais espérer inverser la tendance.

La hausse de 17% par rapport à 2001 des personnes vivant avec le VIH est liée au fait que les « gens vivent plus longtemps et que les décès chutent » du fait d’une meilleure prise en charge. Plus de personnes sont désormais suivies selon le rapport et l’on doit ce succès à la combinaison des actions et stratégies de prévention et à la généralisation de la prise en charge par les ARV. Trente ans après, on ne parle toujours pas de vaccin, ce sésame qui permettrait de tuer le virus. La recherche expérimente toujours la meilleure formule pour préserver définitivement l’humanité de cette peste des temps modernes. Et le monde entier prend son mal en patience. Le défi aujourd’hui et pour les années à venir, c’est de maintenir le cap de l’inversion des tendances, à un moment où les financements tarissent.

Il ne faut surtout pas baisser la garde, parce que l’expansion ou non de la pandémie est liée au comportement des personnes. Apprendre à gérer mieux, à être plus efficace avec des ressources qui rétrécissent. Le Burkina, depuis quelque temps, fait face à cette réalité. L’accès au Fonds mondial de lutte contre le Sida et le paludisme devient un parcours du combattant. Loin d’être une entrave à ce niveau de la lutte contre le Sida, cette difficulté d’accès au Fonds appelle à une meilleure définition des priorités dans chaque pays, en fonction de ses réalités propres. La baisse des ressources ou plutôt leur accès difficile sonne le glas des ventres et des villas du Sida, des associations fantoches. Ici, la stigmatisation pourrait être bénéfique.

Place désormais à l’efficacité et à l’efficience dans les programmes de lutte. Les pays en développement doivent réorienter leur approche et adapter leur programme à cette nouvelle réalité. Il faut trouver de l’argent sur place. Longtemps, en tout cas, aux premières années de la lutte sur le continent, les milliards du Sida ont fait fleurir des associations et ONG dont certaines ne sont malheureusement pas honnêtes. Au Burkina, le gouvernement a fait l’effort d’aller à la gratuité des ARV. Une action salutaire qui a sauvé bien des vies humaines. La priorité au niveau des associations de lutte contre le Sida est maintenant de lever l’obstacle des frais des analyses biologiques qui est une contrainte qui pèse sur l’efficacité de la prise en charge par les ARV. Il faut trouver une solution, et vite, pour ces personnes vivant avec le VIH.

Pour le reste, la prévention doit rester de rigueur. Les chiffres incitent certes à l’optimisme, mais le virus, lui, est toujours présent. Son expansion ne dépend que du comportement des gens : éviter de se contaminer ou de contaminer les autres. La prévention met l’accent sur les préservatifs ou bien l’abstinence. Les moyens sont donc là, connus de tous. Alors, en attendant le vaccin de la délivrance, il importe que chacun se protège et le monde s’en porterait mieux.

Abdoulaye TAO

Le Pays

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