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Visite du Pape Benoît XVI au Bénin : L’Evangélisation, une urgence 150 ans après l’arrivée des missionnaires au pays du vaudou

Publié le mercredi 23 novembre 2011 à 00h07min

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Une nouvelle étape de l’annonce de la parole de Dieu s’ouvre sur le continent africain. Le pape Benoît XVI, en visite au Bénin du 18 au 20 novembre 2011, a remis les documents de l’exhortation post-synodale qu’il vient de signer, aux présidents de conférence épiscopale des pays d’Afrique et de Madagascar. C’était au cours d’une grande messe célébrée, le 20 novembre 2011, au stade de l’Amitié de Cotonou, en présence du premier ministre, Luc Adolphe Tiao, représentant le président du Faso.

Paix, justice et réconciliation, ces trois valeurs, d’après le Saint Père, s’imposent comme un idéal évangélique fondamental pour la vie baptismale et requièrent une sainte acceptation de l’identité des Chrétiens par eux-mêmes. …« Le devoir d’annoncer la bonne nouvelle du salut apporté par Jésus-Christ est toujours urgent après 150 ans d’évangélisation ». Tel est l’aveu de Sa Sainteté, le pape Benoît XVI, toujours solide et foulant le sol africain pour la deuxième fois, la première fois s’étant déroulé en 2009 au Cameroun et en Angola. C’était au cours de la messe d’action de grâce pour les cent cinquante ans d’évangélisation du Bénin .

Dans son homélie, le Saint Père a soutenu qu’il faut une nouvelle évangélisation en Afrique. Selon lui, le chrétien ne doit pas se désintéresser de ses frères et sœurs puisque cela est paradoxal au comportement de Jésus-Christ. C’est à ce prix que tout chrétien peut contribuer au salut de l’humanité. Aussi a-t-il exhorté les troupeaux du Seigneur dont il a la charge, à s’engager sur une nouvelle évangélisation, en parlant de l’exhortation post-synodale "Africae Munus" qu’il vient de mettre à la disposition des Eglises catholiques d’Afrique. Ce document offre à l’Eglise en Afrique, un guide pratique pour les activités pastorales des prochaines décennies. Le Pape a particulièrement invité les prêtres et les fidèles catholiques à être les artisans de la réconciliation, justice et paix et surtout à poursuivre l’œuvre missionnaire, à en faire une priorité : « Que le Christ vous donne la force de vivre en chrétien », a-t-il souhaité.

Ce deuxième déplacement papal en Afrique s’inscrit dans la droite ligne du deuxième synode des évêques pour l’Afrique, tenu en 2009 sous le thème : « Eglise d’Afrique au service de la réconciliation, de la justice et de la paix ».

La nécessité d’un nouveau départ pour l’Afrique

Ce sont les conclusions de ces travaux contenues dans l’exhortation apostolique post-synodal que le Pape a remis à chacun des présidents de conférence épiscopale, réunis au Bénin pour la circonstance . La visite du Pape au Bénin lui a permis de saluer la mémoire de Mgr Cardinal Bernandin Gantin, le premier évêque béninois, qui de son vivant, a été l’un de ses proches collaborateurs.

De l’avis du Premier ministre burkinabè, Luc Adolphe Tiao qui a représenté le président Blaise Compaoré à cette messe, la visite d’un pape dans un pays est toujours impressionnante. Le document post-synodal que le Pape a signé et remis aux présidents des conférences épiscopales des différents pays d’Afrique et de Madagascar, indique les grandes lignes de la nouvelle évangélisation. « Nous étions contents de voir que tous nos évêques ont fait le déplacement. Le Saint-Père a apporté des bénédictions à toute l’Afrique. Le Pape a vu dans notre continent, la flamme vivante du Christ.

Il a fait cas de l’importance de l’Eglise en Afrique. C’est un temps fort que nous avons vécu au cours de la messe », a indiqué Luc Adolphe Tiao. Tout comme le Premier ministre burkinabè, l’ambassadeur du Burkina Faso auprès du Ghana, du Togo et du Bénin, Sini Pierre Sanou, est heureux d’avoir assisté à cette messe car dit-il, « Le Pape a dit que l’Afrique est un pays d’espérance. Il nous invite à promouvoir la réconciliation, la justice et la paix et en tant que croyant, ce message nous interpelle tous. Il faut savoir se pardonner et aller à la réconciliation dans la paix et la justice » .

Pour lui, le Pape a lancé un message d’amour et il faut transformer ce message d’amour en acte concret au quotidien. Le directeur togolais de Radio Maria, Père Benu Epoevi, abonde dans le même sens en insistant qu’il faut faire en sorte que l’Afrique vive dans la paix, la justice. « Après cinquante ans d’indépendance, nous avons honte que l’Afrique s’entredéchire par endroits. Chacun doit savoir que tout est juste un passage sur cette terre et ceux qui sont au pouvoir doivent savoir que ça ne sert pas de vouloir s’y accrocher éternellement. Il est bon de savoir laisser la place à quelqu’un d’autre pour préserver la paix ; la paix a besoin de justice, de vérité, de solidarité et surtout du travail bien fait ».

Au cours de son séjour au Bénin, Sa Sainteté le Pape a rencontré des séminaristes qu’il a encouragés à se mettre à l’école du Christ pour acquérir les vertus dont ils ont besoin pour la pastorale : « Sans la logique de la sainteté, le ministère n’est qu’une simple fonction sociale… Après 60 ans de vie sacerdotale, je peux vous confier, chers séminaristes, que vous ne regretterez pas d’avoir accumulé durant votre formation, des trésors intellectuels, spirituels et pastoraux », a-t-il attiré leur attention. Aux religieux et religieuses, le Saint Père a rappelé que leur vie est une suite radicale de celle qu’a menée le Christ sur cette terre : « En vous laissant modeler par le Christ, vous ne substituerez jamais à la beauté de votre être sacerdotale, les réalités éphémères parfois malsaines que la mentalité contemporaine tente d’imposer à toutes les cultures », leur a-t-il témoigné.

Partant de ce cri du cœur, il leur a demandé de ne pas sous-estimer la grandeur insondable de la grâce divine déposée en eux et qui les habilite à vivre au service de la paix, de la justice et de la réconciliation . Il a invité les fidèles laïcs à faire régner dans leurs familles, le pardon et l’amour, pour contribuer à l’édification d’une Eglise forte. « Grâce à la force de la prière, la vie familiale et personnelle se transforme et s’améliore, le dialogue s’enrichit, la foi se transmet aux enfants, la joie d’être ensemble s’amplifie… le foyer se consolide sans cesse », leur a expliqué le Pape. Il a spécialement exhorté les catéchistes à offrir leur aide pour l’expansion de la foi, dans la fidélité à l’enseignement de l’Eglise catholique. A tous les fidèles catholiques du Benin et aux pèlerins venus des autres pays d’Afrique, de Madagascar et d’ailleurs, il a demandé de vivre une foi authentique et vivante, fondement inébranlable d’une vie chrétienne sainte et au service de l’édification d’un monde nouveau. Il les a particulièrement interpellés sur leur devoir de chrétien, à savoir, être le sel de la terre et la lumière du monde.

Pour le souverain Pontife, tous les baptisés doivent renouveler leur engagement pour la justice, la paix et la réconciliation. Cette mission, d’après lui, requiert d’abord une foi en la famille bâtie selon le dessein de Dieu et une fidélité à l’essence même du mariage chrétien. Elle exige aussi que les familles soient comme de véritables « églises authentiques ».Par ailleurs, il a souligné que son prédécesseur Jean- Paul II a fondé à Cotonou, il ya dix ans, une section pour l’Afrique francophone et qui porte son nom, afin de contribuer à la réflexion théologique et pastorale sur le mariage et la famille.
Accueilli et suivi par une marée humaine partout où il se rendait, il n’a cessé de bénir la foule par des signes de croix qu’il faisait de sa main en direction de tous. Des bénédictions, qui, au-delà de l’Afrique, s’étendent au monde entier.

Les relations bénino-burkinabè

Après la messe, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a été reçu, par le président béninois Yayi Boni. A sa sortie d’audience, il a soutenu qu’il est venu transmettre les salutations du président Blaise Compaoré à son homologue : « Je lui ai exprimé toute l’amitié que notre président lui porte. Nous avons également parlé de la coopération entre les deux pays . Nos compatriotes sont heureux de vivre ici et nous allons améliorer nos relations pour qu’ils soient à l’aise au Bénin », a -t-il dit .

Avant cette audience, Luc Adolphe Tiao avait d’abord rencontré les délégations et les membres du consulat pour les encourager et recueillir leurs préoccupations. A en croire l’ambassadeur, Sanou, le Premier ministre les a félicités pour leur esprit de discipline et d’intégration dont ils font preuve .Le Premier ministre a aussi réçu à sa résidence, les responsables de l’Association des Burkinabès résidant au Bénin (ABRB). Ceux-ci lui ont soumis leurs préoccupations sur le sol béninois.

Aimée Flotentine Kaboré de retour de Cotonou

Sidwaya

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