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Rasmané Ouédraogo, promoteur des Journées économiques et de développement de la filière cuirs et peaux du Sanmatenga : « Pour la 2e édition, nous attendons au bas mot 500 exposants »

Publié le mardi 22 novembre 2011 à 00h47min

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Economiste-planificateur de formation, et expert en commerce de produits locaux au CILSS, Rasmané Ouédraogo est aussi le promoteur des Journées économiques et de développement de la filière cuirs et peaux et des pôles d’entreprises de la province du Sanmatenga (JEDES). Dans cet entretien, il nous donne plus de détails sur cette initiative dont la 2e édition est prévue du 25 au 27 novembre 2011 à Kaya, chef-lieu de la région du Centre-Nord.

Sidwaya (S) : Vous êtes le promoteur des JEDES. Quel est le contenu de cette manifestation ?

Rasmané Ouédraogo (RO) : Pendant les journées, nous avons essentiellement les contacts d’affaires et la rue marchande qui sont les activités-phares de ces journées. L’ensemble des acteurs retenus viennent présenter leurs créations. Nous avons initié une compétition pour stimuler les productions et les créations. Il y a une cinquantaine de prix qui sont mis en jeu pour l’ensemble des créations. Sur le plan de la manifestation, il est prévu une nuit culturelle qui va regrouper des artistes de la région du Centre-Nord et ceux des autres régions du pays. Pour appuyer la création au niveau des jeunes, nous avons prévu une nuit des jeunes artistes, qui sera organisée en marge de cette activité. Il y a les opérations d’achats-ventes qui se poursuivent au-delà de ces journées.

S : Quel bilan dressez-vous de la première édition ?

RO : Le bilan technique, moral et financier est édifiant. Dans le cadre de la préparation de la deuxième édition, nous avons fait une auto-évaluation assistée. Ce qui veut dire que nous avons identifié une personne-ressource externe, qui a été accompagnée des acteurs sur le terrain pour faire un regard rétrospectif sur les retombées de la première édition.

Nous avons quelques indications en termes de bilan. Sur le plan technique, l’ensemble des prévisions en termes de programme, tout ce qui a été prévu a été respecté. Sur le plan des attentes à savoir l’augmentation du revenu des acteurs, le développement des partenariats économiques et financiers, nous avons pu constater sur la base des déclarations, un chiffre d’affaires journalier moyen de 3 millions FCFA. Nous avons également noté des contacts d’affaires avec les contacts sur le terrain pour la suite des opérations. Il ressort de l’auto-évaluation assistée, qu’effectivement, depuis la première édition à maintenant, il ya une augmentation des commandes institutionnelles, en moyenne par trimestre.

Les acteurs ont pu avoir des partenaires qui sont devenus plus ou moins des fournisseurs de matières premières ou de produits chimiques à partir de Kaya ; que ce soit au niveau de la transformation de l’arachide ou du cuir et de la boucherie. Il y a même des bouchers qui sont appelés et sollicités à partir de Ouagadougou pour la réservation du cuir.

S : Quel est le thème de cette deuxième édition ?

RO : La deuxième édition est prévue pour se tenir du 25 au 27 novembre 2011. Bien avant, c’est-à-dire le 24 novembre 2011, il est prévu un panel sur le thème de cette édition qui est « Artisanat des cuirs et peaux et exigence du marché ». Ce panel va regrouper des experts de la filière et aussi des acteurs pour trouver les voies et moyens de répondre aux exigences du marché.

S : Comment justifiez-vous le choix de ce thème ?

RO : Nous sommes aujourd’hui dans un monde de consommation où le client doit être au cœur de toute production et de toute activité marchande. Pour que nous puissions répondre aux exigences de cette clientèle, il y a lieu de faire des réflexions croisées pour s’interroger : quelles sont les exigences du client en matière de cuirs et peaux ? Cela permettra à nos acteurs locaux de mieux s’outiller et de répondre au mieux aux exigences du marché. Nous voulons être en phase avec la demande ; nous voulons être sûrs que ce que nous allons produire sera vendu, que nous serons compétitifs ou pris en compte sur le marché.

Cette deuxième édition est placée sous la présidence du ministre des Ressources animales, et de celui du Commerce. Elle est également placée sous le parrainage de Gaspard Ouédraogo, vice-président de la Chambre de commerce. Le lien qu’il y a entre le thème et le parrain est pour dire que la Chambre de commerce pour nous, est la structure de référence pour les opérateurs économiques et pour le marché. C’est ce qui justifie le choix de M. Ouédraogo comme parrain de la deuxième édition. Le parrain est également un fin connaisseur de la filière et qui a un penchant pour la gestion de la qualité. Nous avons voulu reconnaître les mérites et l’intérêt de ce monsieur pour la filière.

S : combien d’exposants sont attendus ?

RO : Nous avons prévu 160 stands. Mais comme il y a des acteurs qui s’unissent souvent à deux ou à trois pour prendre des stands, nous estimons au bas mot, 500 exposants.

S : Y aura-t-il des exposants étrangers ?

RO : Oui ! Cette année, nous avons innové en matière de participation. Nous avons invité le Niger, la France et la Mauritanie qui ont répondu favorablement et qui ont commencé à faire leurs inscriptions.

S : Quel est l’état des préparatifs ?

RO : A l’heure actuelle, sur le plan technique, nous sommes fin prêts sur la conception d’un certain nombre de supports. L’organisation pratique sur le terrain accuse un léger retard sur notamment le processus de sélection des acteurs locaux. Parce que ce sont les groupements qui font cette présélection à la base et qui les amènent au niveau régional pour la liste finale. Mais les artisans qui sont en compétition ont commencé à déposer leurs œuvres. Un autre élément à souligner, c’est que c’est maintenant que les partenaires se manifestent. Globalement, nous pouvons dire que les préparatifs se déroulent bien, avec quelques petits retards au niveau des inscriptions et des partenaires potentiels.

S : Avez-vous le soutien de l’Etat burkinabè ?

RO : Nous avons eu le soutien de l’Etat dès la première édition avec la participation du Premier ministre de l’époque, Tertius Zongo à l’ouverture. Pour cette année, nous avons deux ministres qui co-président la cérémonie. C’est la preuve tangible que l’Etat burkinabè nous accompagne. Sans oublier les facilités que nous avons de la part des ministères concernés pour nous accompagner dans l’organisation de cette activité.

S : Qu’est ce qui est fait en dehors de ces journées pour la promotion des acteurs de la filière cuirs et peaux ?

RO : Nous avons dès le début accompagné la filière avec quelques supports ou quelques opportunités. Sont de ceux-là le site web que nous avons créé pour les journées où les acteurs peuvent continuer à entretenir des relations en dehors des journées. Il y a aussi que les commandes institutionnelles passent par nous. Nous avons quatre groupes sur le terrain qui s’occupent de la répartition des commandes entre les acteurs selon le volume. Nous avons également des projets que nous allons dévoiler lors des deuxièmes journées.

S : Comment les acteurs eux-mêmes apprécient ces journées ?

RO : Je dois avouer que j’avais une appréhension à la première édition. Parce que nous venions de sortir des inondations du 1er septembre 2009, de la crise financière et alimentaire et le contexte général n’était pas favorable à ce genre de manifestation. Aussi, c’est une activité délocalisée. Ce qui n’était pas évident en termes de participation et d’assiduité aux manifestations. Enfin c’était une première. Notre appréhension était que l’on abandonne les acteurs avec leurs stands. Mais la surprise a été belle et agréable. Car il y a des acteurs qui ont épuisé leurs stocks le jour de l’ouverture. Les acteurs sont bel et bien intéressés et ils exigeaient même cette édition. Chacun trouve son compte et c’est du concret.

S : En termes de perspectives, comment voyez-vous l’avenir de ces journées ?

RO : Nous voyons les perspectives à deux niveaux. La première se situe au plan institutionnel. Parce que l’organisation est informelle ; ce n’est pas une structure qui l’organise. Dans le moyen terme, c’est d’arriver à une structure institutionnelle pour crédibiliser l’initiative et permettre aux partenaires d’avoir un interlocuteur fiable juridiquement.
La seconde perspective se situe au niveau des investissements ou des projets. Nous avons quelques projets en faveur de la filière et nous sommes en train de travailler en collaboration avec certains services techniques, notamment au niveau de la Chambre des métiers. Nous pensons que ces deux perspectives jumelées peuvent offrir de meilleures opportunités de développement de la filière au niveau régional, voir national.

S : Qu’est-ce que vous attentez des ressortissants de la région ?

RO : L’initiative est concertée et inclusive. Ce que nous souhaitons c’est davantage l’implication des fils et filles de la région et l’ensemble des acteurs de la région pour que l’initiative dépasse le cadre du promoteur ou des initiateurs. Sinon, l’élan est là et a été porté à bras le corps par l’ensemble des filles et fils de la région.

Entretien réalisé par Gabriel SAMA

Sidwaya

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