Dans la société contemporaine effectivement, du fait du développement des technologies de l’information et de la communication(TIC) tout se sait et se vit quasiment à l’instant « T », en temps réel. Dans ce contexte, l’information et la communication acquièrent une importance stratégique. Elles sont au cœur de la nouvelle compétitivité. Ce sont des éléments de pouvoir. Qui détient l’information et qui maîtrise la communication possède aujourd’hui de puissants gisements entre les mains. Il nous est donc apparu extrêmement important, au regard de notre background académique et de l’expérience professionnelle que nous avons en matière de sciences et techniques de l’information et de la communication, de nous intéresser davantage sur la manière de faire de l’information et de la communication, de véritables catalyseurs de développement.

L’information et la communication demeurent le ciment, le fondement de tout lien social. Il ne s’agit pas simplement d’outils mais de véritables leviers sur lesquels les individus, les organisations, les Etats… peuvent asseoir une politique de développement durable. Comme le soutient Dominique WOLTON, « L’information et la communication ne sont pas seulement des processus techniques. Elles sont également des valeurs fondamentales de l’émancipation individuelle et collective ».

Au Burkina Faso, de nombreux efforts sont faits pour améliorer l’information et la communication, mais la dynamique peut être encore renforcée. Après avoir analysé l’environnement sociologique et communicationnel national en ses forces, faiblesses, opportunités, menaces et ayant à l’esprit les nouveaux enjeux qui se rapportent aux sphères de l’information et de la communication au niveau international, nous avons, dans une logique proactive, officiellement créé le Groupe d’Etudes et de Recherches en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication (GERSTIC) le 1er janvier 2010.

Nous disons « officiellement » car avant cette date, nous menions des recherches dans la perspective de la création du GERSTIC. Le GERSTIC, en son identité et en son champ d’action, est légalement reconnu par l’Etat burkinabè à travers le récépissé N° 2011-800/MATDS/SG/DGLPAP/DAOSOC du 20 juin 2011. C’est un Groupe à la vocation à la fois académique et professionnelle. Les membres du GERSTIC sont des chercheurs associés.

L’une de vos missions consiste à faire des STIC, de puissants leviers de transformation sociale positive. Concrètement, comment cela se passe-t-il ? Quels sont les objectifs qui sou tendent votre démarche ?

Comme je vous le disais tantôt, le GERSTIC est à la fois une structure académique et professionnelle. Nous n’entendons point être des théoriciens de l’information ou verser dans la spéculation communicationnelle. Nos recherches doivent être expérimentées sur le plan professionnel au sein du GERSTIC même ou dans d’autres organisations. Cette démarche est conforme à notre vision qui est d’être un « Groupe ingénieux, dynamique et performant en matière d’information, de communication et de développement ». Suivant cette vision, nous poursuivons 03 principaux objectifs :

 Promouvoir les Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication comme outils de développement.
 Mener et promouvoir des recherches dans le domaine des STIC
 Valoriser l’expertise de nos compétences internes sur le terrain de la recherche et de l’innovation professionnelle.
Comme vous le constatez, ces 03 objectifs s’imbriquent dans une logique systémique et structurante. Au jour le jour, nous tâchons de nous y conformer.

Aujourd’hui, de nombreuses structures de jeunes se créent à l’improviste ou sur un coup de tête, sans réelle orientation. Le GERSTIC dispose-t-il d’un cadre de référence pour ses actions et activités ?

Nous avons longuement mûri la réflexion avant de lancer le GERSTIC. Comme dit l’adage, « il n y a pas de vent favorable pour celui qui ne sait où il va ». La planification est donc pour nous un outil de management qui nous permettra d’avoir plus d’impacts sur le terrain. Le 27 septembre 2011, au terme d’un atelier à Kombissiri, lequel atelier lui-même faisait suite à plusieurs autres rencontres, nous avons validé et adopté le plan opérationnel 2011-2012 du GERSTIC. Ce document est désormais le vade mecum de nos actions.

Pour l’année 2011-2012, notre objectif général est d’assurer l’encrage institutionnel et de renforcer les capacités techniques et opérationnelles du GERSTIC. Pour y parvenir, le plan opérationnel comporte cinq (05) axes : Relations publiques et lobbying, Communication, Management de Projets, Marketing, Formation. Des activités bien ciblées sont contenues dans chacun de ces axes. Une revue à mi-parcours du Plan aura lieu en décembre 2011 pour réorienter éventuellement les actions de terrain.

Nous ne voulons pas évoluer à vau-l’eau ou au petit bonheur la chance avec un bréviaire de déclarations d’intentions. Avec l’implication et l’aide de tous, nous espérons pouvoir aller loin. « Le plus grand voyage commence toujours par le premier pas. » Nous sommes sur le chemin.

Lorsqu’on observe l’environnement dans lequel vous évoluez, on se rend compte d’une multiplicité de structures : réseaux, associations, … Le GERSTIC ne court-t-il pas le risque d’être noyé et de finir par être une structure de plus ?

Chaque structure est spécifique. Le GERSTIC mène des études et des recherches dans le domaine des sciences et techniques de l’information et de la communication. C’est cela notre caractéristique sui generis, intrinsèque. Nous respectons et saluons le travail déjà abattu par les nombreuses structures que vous évoquez. Nous sommes adeptes de la dynamique inclusive. Cela veut dire que nous sommes ouverts à toute collaboration utile et crédible pour l’atteinte de nos objectifs. Dans cette action, le GERSTIC doit toutefois préserver sa « différence légitime » selon l’expression de Marie- Helène Westphalen.

Comment êtes vous organisés et quelles sont vos méthodes de travail ?

Comme toute structure qui se veut sérieuse, nous avons des textes statutaires et réglementaires, un staff et des équipes qui sont actives autant au Burkina Faso que dans d’autres pays (Afrique, Europe, Asie…) Chaque chercheur associé au GERSTIC s’efforce d’être l’ambassadeur du GERSTIC dans son pays de résidence sans avoir à présenter des copies figurées de lettre de créances (rires).

Nous canalisons les forces centripètes et centrifuges vers un même idéal : la recherche et l’innovation professionnelle. Le staff du GERSTIC travaille selon les principes de la collégialité et de la recherche continue de l’excellence.

Quelles sont les actions concrètes que vous menez sur le terrain ?

Comme notre nom l’indique, nous évoluons dans le secteur des études et de la recherche sur les STIC. En ce sens, nous faisons beaucoup de publications (articles scientifiques, études, consultations). Nous publions aussi les travaux de recherche des chercheurs associés du GERSTIC (rapports, mémoires et bientôt des thèses.)

En tant que président du GERSTIC, nous avons publié un ouvrage de 144 pages intitulé « Communication interne et management : comment optimiser la performance de votre organisation ». L’œuvre a été éditée en Allemagne en septembre 2011. De nombreux autres chercheurs associés au GERSTIC travaillent sur plusieurs projets d’édition, qui, nous l’espérons, verront le jour bientôt.

Le GERSTIC, c’est aussi des formations, la conduite de projets, des conférences…Parlant justement de conférences, en septembre 2011, nous avons organisé la toute première édition du FORSTIC, le Forum des STIC, sous le thème : « Le GERSTIC face aux défis du positionnement dans l’univers académique et professionnel : quelle dynamique d’action ? ». L’initiative du FORSTIC qui va se pérenniser et qui prendra une plus grande envergure, permettra de réfléchir sur diverses problématiques liées à l’information et à la communication dans une dynamique d’optimisation des rendements et de développement structurel.

Les chercheurs associés du GERSTIC ont des compétences pluridisciplinaires : Communication, journalisme, management, relations publiques, marketing, coaching… Toutes nos productions peuvent être consultées sur notre site web www.legerstic.com . Les étudiants, professeurs, chercheurs peuvent y télécharger gratuitement des rapports, mémoires et bientôt thèses des chercheurs associés au GERSTIC.

De quels moyens disposez-vous pour mener autant d’activités

Notre ressource fondamentale, c’est le capital humain. Le GERSTIC est animé par des jeunes qui ont du punch, de la volonté et qui sont par-dessus tout, passionnés par les sciences et techniques de l’information et de la communication. Les moyens financiers basés essentiellement sur les cotisations statutaires, viennent simplement en appoint.

Qui peut être membre du GERSTIC ?

Le GERSTIC est a priori ouvert à toux ceux qui évoluent dans le domaine des sciences et techniques de l’information et de la communication ou qui ont un intérêt certain pour les STIC. Mais comme vous le savez, la recherche a aussi ses exigences. Il faut donc un minimum d’aptitudes. Pour l’adhésion, tout aspirant chercheur associé au GERSTIC devrait entre autres avoir un niveau BAC+4 minimum en Sciences et Techniques de l’Information et de la Communication(STIC) ou dans tout autre domaine (Droit, Sociologie, Histoire, Management…) avec un intérêt avéré pour les STIC, justifier de deux (02) années d’expériences professionnelles pertinentes dans le domaine des STIC, avoir déjà produit un document de recherche universitaire dans le domaine des STIC (Thèse, mémoire, rapport). Il doit aussi être capable d’écrire des articles scientifiques de niveau académique sur les STIC, avoir un goût pour la recherche et l’innovation en matière de STIC… Toute demande d’adhésion est analysée de façon singulière.

Aujourd’hui, quels sont les principaux défis qui vous interpellent ? Quels types de leviers voudriez-vous davantage actionner ?

Nous avons tout un programme pour le renforcement des capacités techniques et opérationnelles des chercheurs associés au GERSTIC. Nous travaillons aussi à consolider notre partenariat avec des institutions nationales et internationales. Nous avons enfin des projets de journées d’études, d’olympiades… Pour tous ces défis, l’orientation est claire au GERSTIC : « L’échec n’est pas une option »

Interview réalisée par Koyir Désiré SOME

www.legerstic.com