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4e Forum des leaders de médias d’Afrique : Les médias traditionnels seront toujours incontournables

Publié le lundi 14 novembre 2011 à 02h10min

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Placées sous le thème : « Renforcer les capacités des citoyens par les médias sociaux et l’adaptation des nouvelles technologies : Quel avenir pour les médias traditionnels », les discussions du quatrième forum des leaders de médias africains ont eu lieu les jeudi 10 et vendredi 11 novembre 2011, à Tunis, dans la salle de conférence de l’hôtel El Mourradi. La cérémonie d’ouverture a été présidée par le Premier ministre tunisien, Beji Caid El Sebsi et le président de la Banque Africaine de développement (BAD), Kaberuka Donald.

C’est en 2008 qu’a lieu le premier forum des leaders de médias africains avec seulement une trentaine de participants. En l’espace de trois ans, le forum n’a pris que d’engouement et, en ce quatrième rendez-vous, ils sont 350 délégués venus de 48 pays d’Afrique. Un véritable rassemblement panafricain autour d’un idéal commun : la lutte pour l’encrage démocratique, gage de développement du capital humain. Fière de cet acquis, Charlayne Hunter-Gault, membre du conseil d’administration d’African initiative medias (AMI) a martelé que : « Nous allons continuer la lutte afin de gravir les échelons ».

En effet, l’histoire retiendra, selon l’initiateur du forum, Amadou Mahtar Ba, que la terre tunisienne a abrité le quatrième forum des Leaders de medias africains, seulement 10 mois après la chute du président Ben Ali, 9 mois après celle de Moubarak et moins d’un mois après la disparition du guide libyen, Mouammar Kadhafi. Elle retiendra et jugera la sagesse de cette décision qui a été de converger les patrons de presse en ce lieu symbolique pour le monde entier. Nul ne doute que les médias existent pour les citoyens et doivent par conséquent être à leur diapason, a estimé Mahtar Ba. Ce qui semble ne plus être le cas et le peuple tunisien a donné le bon exemple en dénonçant l’injustice. On se demande alors si les citoyens ont finalement pris leur destin en main par faute de confiance aux médias.

Il est donc temps, selon Amadou Mahtar Ba, de revoir la stratégie de communication et d’information visant à promouvoir la gouvernance démocratique. Il propose alors la mise en place d’une charte qui pourra régenter les patrons et promoteurs de medias, gage de crédibilité et de respectabilité.

Le Premier ministre tunisien a tout simplement loué cette initiative avant d’inviter les hommes de medias à les accompagner dans le nouveau processus de démocratie dans lequel la Tunisie s’est engagée avec les élections des membres de l’Assemblée constituante en octobre dernier. La BAD, par la voix de son président a reconnu les nobles missions réalisées par la presse. « Il faut arriver à révolutionner les politiques pour un monde plus équitable », a-t-il rappelé.

Bassératou KINDO


Appréciations

Stéphane Bahi, Côte-d’Ivoire:Je ne crois pas que les médias sociaux pourront remplacer les médias traditionnels. Ils pourront néanmoins gagner en cherchant à s’adapter aux nouvelles techniques de ces nouveaux médias, en traitant par exemple l’actualité en temps réel. Chez nous par exemple, nous publions le journal papier, mais nous avons aussi un site internet ou on donne un bref aperçu avant que la version complète soit publiée. Je pense que les journalistes doivent s’adapter aux nouveaux médias. Il faut que chaque journalistes ait son matériels de travail, c’est-à-dire son appareil photo, sa caméra, son dictaphone..., c’est être en fait comme un communiti-manager, et lorsqu’il a une info, il peut la traité et la mettre en ligne. J’apprécie positivement le forum dont le thème est très significatif. Le besoin de partage d’expériences sur ces nouveaux médias était nécessaire. J’espère que chacun repartira avec un maximum d’informations qui permettront de consolider les acquis ou de réorienter les actions.

Antoine Nkolo Lawson , Gabon  : A mon avis, les médias sociaux ne peuvent pas remplacer les médias traditionnels dans la mesure où les derniers cités sont uniquement accessibles à des journalistes formés qui respectent un code déontologique. Pourtant, toute personne est autorisée à envoyer des informations sur les médias sociaux sans pour autant les vérifier. D’une part, la véracité et le recoupement de l’information font ainsi défaut sur ces médias. Et d’autre part, la spontanéité avec laquelle, les informations sont traitées. Il est donc indispensable pour la presse de bien occuper sa place afin qu’elle ne s’enlise dans un débat hypothétique qui ferait qu’on aurait des doutes dans la véracité des opinions. Le forum se déroule dans un pays qui a connu un soulèvement populaire qui est quand même historique, je pense que les engagements qui ont été pris par le président Amadou Mahtar Ba seront bénéfiques pour un plein épanouissement de la presse africain.

Amadou Mahtar Ba, Sénégal : Les choses sont entrain de bouger pour la presse africain. L’ensemble des patrons de presse d’Afrique se sont réunis et ont discuté pendant deux jours des problèmes profonds, mais également d’opportunités réelles. Ils ont décidé d’unir les efforts afin de consolider les acquis et relever les défis du moment. Nous, en tant qu’institution, nous allons les aider. C’est pourquoi, nous avons d’ailleurs lancé le fond d’un million de dollars pour encourager l’innovation dans les médias. Et, nous lançons également un peu partout en Afrique, des projets d’adaptation de technologies dans les médias. Toutefois, je reste convaincu que les médias sociaux ne pourront jamais remplacer les médias traditionnels. Ils auront toujours leur rôle à jouer. On avait dit que la télévision remplacera les radios, mais ça n’a pas été le cas.

L’Express du Faso

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