LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

FPI : Comment survivre hors du Parlement ?

Publié le lundi 14 novembre 2011 à 02h07min

PARTAGER :                          

Le Front populaire ivoirien (FPI, ex-parti au pouvoir) sera le grand absent des élections législatives du 11 décembre prochain en Côte d’Ivoire. A la clôture de la réception des candidatures, ce parti n’a présenté aucune liste selon le constat fait par la Commission électorale indépendante (CEI). Pourtant, on a espéré jusqu’au dernier moment que le parti créé par Laurent Gbagbo serait dans les starting-blocks pour l’élection des futurs députés. Hélas ! Les frontistes n’ont pas bougé malgré les efforts et les concessions du pouvoir en place pour que leur parti, qui a géré le pouvoir d’Etat pendant 10 ans, soit représenté à l’Assemblée nationale.

Le réaménagement fait à la CEI pour accorder au FPI le poste de vice-président de même que la libération conditionnelle de certains de ses militants emprisonnés pour des crimes ou des infractions relatives à la crise postélectorale n’ont pas suffi à décider le parti à se lancer dans la compétition électorale. Même les conseils du chef de l’Etat Alassane Dramane Ouattara, recommandant au parti de ne pas commettre l’erreur que lui-même a commise dans les années 2000 en boycottant à l’époque les législatives, n’ont pas eu l’effet escompté. Le FPI a décidé de boycotter et y a tenu mordicus.

« On ne peut faire le bonheur de quelqu’un contre son gré », dit un adage. Toutefois, tout démocrate sincère devrait avoir un pincement au cœur devant cette attitude de l’ex-parti présidentiel même si, par ailleurs, comme tous les partis, le FPI est pleinement souverain quant à sa participation ou non à une élection donnée. Au regard de la cour assidue qui leur a été faite, il était de bon ton que les frontistes mettent un peu d’eau dans leur vin. Malheureusement, ils ont été capricieux jusqu’au bout avec des exigences et des revendications dont certaines étaient difficiles à satisfaire. C’est le cas par exemple de la libération de Laurent Gbagbo et de certains caciques du FPI emprisonnés dans le cadre de la crise postélectorale.

Finalement, on s’est fait à l’idée que les dirigeants intérimaires de ce parti se sont réfugiés derrière cette exigence pour ne pas dire haut et fort qu’ils ne sont pas partants pour le scrutin. Ils ont tout fait pour présenter leur non participation comme étant le fait du pouvoir en place qui n’a rien fait pour qu’ils soient sur la ligne de départ. Pourtant, ce serait malhonnête de dire que Alassane Dramane Ouattara n’a pas oeuvré pour une participation du FPI aux élections. Par moment, on a même eu l’impression que le camp d’en face faisait du chantage en refusant de faire des concessions pour trouver un terrain d’entente.

En décidant de se mettre volontairement hors course, on se demande maintenant comment le parti de Laurent Gbagbo va survivre en n’étant pas à l’Assemblée nationale. Une chose est au moins sûre : les lendemains ne seront pas enchanteurs pour un parti qui était au pouvoir et dominait aussi la vie parlementaire. Ce n’est ni plus ni moins que de passer de la lumière à l’éteignoir. En effet, le risque est grand de devenir atone, aphone et invisible sur l’échiquier politique national. Il faut bien que le FPI donne de la voix de temps en temps pour faire savoir qu’il existe. Mais, question : comment va-t-il le faire ? Par la voix de … « Notre Voie », son journal, ou par d’autres méthodes qui pourraient rappeler sa période de clandestinité ? On est vraiment curieux de le savoir.

Séni DABO

Le Pays

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique