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MARTIN SAWADOGO, DIRECTEUR TECHNIQUE NATIONAL EN CYCLISME : "Le Burkina sera très bien classé au niveau de l’UCI"

Publié le jeudi 10 novembre 2011 à 02h15min

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Professeur d’éducation physique et sportive des lycées et collèges, Martin Sawadogo a su se forger une personnalité dans le domaine du cyclisme, surtout au niveau du Tour cycliste international du Faso. Ayant débuté dans ce Tour en tant qu’officier technique et ensuite commissaire de course, il est actuellement le Directeur technique national (DTN) de la Fédération burkinabè de cyclisme. Ses bonnes consignes et ses tactiques ont sans doute contribué à la victoire des Etalons cyclistes au Tour du Faso 2011. Dans une interview qu’il a bien voulu nous accorder, il revient sur les techniques qu’il a enseignées à ses poulains, sur les raisons des absences de l’équipe du Maroc, du cycliste Abdoul Wahab Sawadogo et Laurent Bezault au Tour du Faso 2011.

"Le Pays" : Depuis combien de temps vous êtes Directeur technique national de la Fédération burkinabè de cyclisme ?

Martin Sawadogo : Je suis Directeur technique national depuis 2008. Avant d’occuper cette fonction, j’ai d’abord été officier technique et ensuite commissaire de course.

Depuis que vous êtes DTN, c’est la première fois que le Burkina remporte le maillot jaune, quels ont été vos techniques pour en arriver-là ?

Effectivement, la plus grande victoire des performances sportives depuis que je suis DTN est la présente victoire des Etalons cyclistes à la 25e édition du Tour cycliste international du Faso. Je peux vous assurer que je suis un homme heureux d’autant plus que le Burkina n’a plus gagné le Tour du Faso depuis 2005. Vous savez, depuis que je suis arrivé, j’ai élaboré un plan d’action qui a consisté à faire une certaine restructuration et un rajeunissement de l’équipe conformément, bien sûr, au programme d’activités de la Fédération. Toute chose qui a permis de créer une certaine philosophie au niveau de ces Etalons cyclistes, l’esprit d’équipe et la défense de l’intérêt national et non individuel.

Pendant ma deuxième année, nous avons essayé de rester dans la même dynamique tout en confortant notre vision de la relève. Ce travail nous a permis d’être au Tour de 2010 deuxième au classement général au temps. Cette année, la chance nous a souri et nous avons pu remporter le maillot jaune. Cette victoire a été possible grâce au travail de tous les acteurs intervenant dans le cyclisme, notamment à la bonne compréhension de l’esprit d’équipe par les cyclistes qui ont suivi nos consignes à la règle.

On se rappelle qu’à la 2e étape et surtout à la dernière étape, le maillot jaune a failli échapper aux cyclistes burkinabè tout simplement, ont-ils dit, parce qu’ils étaient fatigués. N’est-ce pas parce qu’ils n’ont pas reçu une bonne préparation ?

Les Etalons cyclistes ont eu une très bonne préparation. Vous savez, la préparation ne se limite pas à un regroupement d’une ou de deux semaines des cyclistes. C’est un travail qui doit se faire tout au long de l’année. Toute chose que nous avons faite en participant à plusieurs compétitions aussi bien nationales qu’internationales. Le regroupement, c’est juste pour rappeler aux cyclistes ce qu’il faut faire et ce qu’il faut éviter pendant la course. Le regroupement permet également aux cyclistes de se frotter et de mieux se connaître avant le début de la compétition. C’est la phase pendant laquelle il faut travailler la tactique, la psychologie des cyclistes, l’entretien des engins. Donc, le regroupement n’est pas pour encore mettre les cyclistes en jambe. Je peux ainsi dire que la préparation était assez bonne. Pour revenir un peu aux deux étapes dont vous parlez, effectivement, nous avons failli perdre le maillot jaune. Des consignes ont été données avant le départ de ces étapes tout comme avant les autres étapes. Mais dans le cyclisme, une fois que le top départ est donné, les cyclistes deviennent leur propre entraîneur. Je peux dire qu’à ces étapes, c’est la vigilance qui a manqué à nos cyclistes.

Surtout à la dernière étape, on a remarqué que les Etalons cyclistes ont abandonné le porteur du maillot jaune à son sort, que s’est-il passé au juste ?

C’est juste. Effectivement, Bangba Zidwemba a été obligé à la fin de l’étape de prendre ses responsabilités pour sauver le maillot. Pourtant, nous leur avons donné de bonnes consignes. Précisément, après l’étape de Ziniaré, nous avons attiré leur attention et nous leur avons dit de rester toujours attentifs et concentrés. A la dernière étape, nous leur avons conseillé de conduire le porteur du maillot jaune jusqu’à bon port. Mais, il y a eu des défaillances qui nous ont créé une peur bleue. Heureusement qu’on a pu garder le maillot ! Je peux vous dire que ce n’est pas parce qu’ils n’ont pas respecté nos consignes mais c’est parce qu’ils n’ont pas été vigilants.

Le Burkina a remporté le maillot jaune, qu’est-ce-que les cyclistes et le Burkina gagnent en fin de compte ?

Nous gagnons surtout au niveau du classement Africa Tour au niveau de l’Union cycliste internationale (UCI). Vous verrez que le Burkina sera très bien classé parce que le Tour du Faso est classé en 2 points 2 UCI. Au niveau des cyclistes, Bangba Hamidou qui a remporté le maillot sera très bien classé sur le plan UCI. En dehors de cela, les cyclistes auront des primes. Au niveau de la Fédération burkinabè de cyclisme, le classement sera également très positif parce que nous avons remporté le Tour et ensuite, nous avons pu organiser successivement 25 éditions du Tour du Faso.

Le Maroc qui avait confirmé sa participation à la 25e édition n’est finalement pas venu. Pourquoi ?

Personnellement, je ne connais pas les vraies raisons de l’absence de l’équipe du Maroc au Tour du Faso de cette année. Tout ce que je sais, c’est qu’après la 24e édition à laquelle il n’a pu prendre part, nous avons maintenu de très bonnes relations. Nous avons même participé aux tours cyclistes que le Maroc a organisés cette année. Le Maroc est un pays qu’il faudra féliciter dans la mesure où Salfo Bikienga et Seydou Bamogo qui ont brillé pendant la course ont bénéficié de trois mois de stage au Maroc. Vraiment, je n’ai pas compris pourquoi l’équipe n’est pas venue.

D’aucuns disent que l’absence du Maroc est due à la présence de l’Algérie. Partagez-vous cet avis ?

Non, je ne pense pas que c’est cela la raison dans la mesure où les Marocains invitent les Algériens pendant leurs compétitions.

L’absence de Abdoul Wahab Sawadogo ainsi que celle de Laurent Bezault ont été constatées pendant cette édition. Les raisons ?

Abdoul Wahab Sawadogo est un coureur que je respecte personnellement parce qu’il a honoré le Burkina Faso avec ses performances sportives. Il est actuellement le champion national. Mais vous savez, au niveau du cyclisme, les périodes et les objectifs dans le temps et dans l’espace ne sont souvent pas les mêmes. Notre objectif cette année était de remporter le maillot jaune. Pendant la préparation de l’équipe, Wahab et deux autres coureurs ont eu des comportements qui n’ont pas plu à l’encadrement technique. Je suis d’accord qu’un cycliste n’arrive pas à respecter les consignes que lui donne son entraîneur mais ce que je ne peux pas tolérer, c’est qu’un cycliste refuse de faire ce que son entraîneur lui demande.

Cela est une indiscipline. Et c’est ce que Wahab et les autres ont fait, ce qui leur a valu leur expulsion au niveau des équipes pour la 25e édition du Tour. Pour Laurent Bezault, je pense que c’est par manque de temps. Son calendrier était trop chargé pendant le déroulement du Tour.

Avant le tour, vous avez été en France pour une formation, c’était dans quel cadre ?

C’était pour un stage de perfectionnement de haut niveau dans le cadre de la formation des cadres. Ceci est né de la volonté de la Fédération burkinabè de cyclisme et du ministère des Sports et des loisirs. Avant, ce sont les cyclistes qui sont partis se former et maintenant, c’est le tour des cadres. Au cours de ma formation, j’ai travaillé directement avec la Fédération française de cyclisme, notamment la direction technique. J’ai pu apprendre par exemple comment élaborer un projet fédéral au niveau de la technique, comment diriger les courses. Egalement, j’ai eu à participer à Paris Tour comme officiel. Donc, c’est un stage qui m’a permis d’acquérir beaucoup d’expériences.

Propos recueillis par Yannick SANKARA

Le Pays

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