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NOUMOUTIE HERBERT TRAORE, (Premier président de la Cour des comptes) : "Le Trésor public ne doit pas se confondre à la cassette du roi"

Publié le jeudi 3 novembre 2011 à 01h04min

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La Cour des comptes continue la normalisation dans son administration. Le 2 novembre 2011 à Ouagadougou a eu lieu une cérémonie de prestation de serment de trois agents pour le compte de cette juridiction. Solennelle et dans les règles de l’orthodoxie judiciaire, la cérémonie a été présidée par le Premier président de la Cour des comptes, Noumoutié Herbert Traoré, et a connu la présence de nombreuses personnalités nationales et sous-régionales. Les prestataires ont juré devant la Cour de s’acquitter de leur fonction et de se conformer aux lois et règlements en vigueur.

Ils sont trois inspecteurs du Trésor : Rahamata Ouédraogo, nommée Payeur général, Santéré Celestin Sanon nommé Receveur général et Naby Abraham Ouattara nommé Agent comptable central du Trésor à avoir été appelés le 2 novembre 2011 à la barre afin de prêter serment devant les membres de la Cour des comptes. Présidée par le Premier président de la Cour des comptes, Noumoutié Herbert Traoré, l’audience a été empreinte de solennité devant des autorités nationales du monde judiciaire et de la finance, du secrétaire général de la Cour des comptes de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), du Procureur général du Togo ainsi que des parents et amis.

Après la lecture des décret et ordonnance portant programmation puis modification de la date de l’audience de prestation de serment des trois comptables principaux de l’Etat, le Commissaire du gouvernement, Christophe Compaoré, a fait des réquisitions à l’endroit des trois "gardiens" du Trésor public. Pour lui, l’audience du jour part du postulat que "le comptable ne peut être installé dans ses fonctions qu’après avoir justifié, entre autres, de la prestation de serment". A défaut, celui-ci se comporterait en comptable de fait, d’où l’importance que revêt l’audience pour les intéressés. Mais, poursuit le Commissaire du gouvernement, au-delà de la solennité et de la gravité de la formule que les comptables sont appelés à prononcer, le serment ne saurait être relégué au rang de simples voeux ou de slogans creux.

Il est une affirmation solennelle faite par une personne de se conduire en digne, fidèle et loyal serviteur du peuple, a confié Christophe Compaoré. Il s’est ensuite adressé aux prestataires en leur faisant comprendre que leur serment devrait leur rappeler la nécessité de rendre régulièrement compte. Du fait de ce serment en sus, les comptables principaux s’interdisent tout comportement de nature à les décrédibiliser et au-delà de leur personne, le symbole qu’ils incarnent. Dans ce sens, Christophe Compaoré leur a fait comprendre que les Burkinabè s’offusquent lorsque les deniers publics sont mal gérés, et citant le Premier ministre Luc Adolphe Tiao, "lorsque l’on s’amuse avec l’argent du contribuable." Il faudrait en somme éviter, selon le Commissaire du gouvernement, "que la rue recouvre ses droits pour briser le voile de l’impunité."

Place a ensuite été faite à la prestation de serment des trois comptables principaux de l’Etat. Tour à tour, il ont juré de s’acquitter de leurs fonctions et de se conformer aux lois et règlements relatifs à l’inviolabilité et au bon emploi des deniers publics. Le Premier président de la Cour des comptes leur a ensuite prodigué des conseils aux fins de réussir chacun sa mission. Si la nomination puis la prestation sont le fruit d’abnégation et de confiance des supérieurs, cela devrait se mériter. Pour Noumoutié Herbert Traoré, la prestation de serment revêt une responsabilité lourde de conséquence et cela nécessite la mise en place sinon le renforcement de procédures de contrôle interne permettant de prévenir les dérapages. Outil de sécurisation des deniers publics, la Cour des comptes assure la protection de la société et de l’économie nationale, a confié Noumoutié Herbert Traoré.

Les comptables principaux devront se souvenir, soutient le Premier président de la Cour de comptes que "le Trésor public ne se confond pas avec la cassette du roi." Avant de renvoyer Rahamata Ouédraogo, Santéré Celestin Sanon et Naby Abraham Ouattara à leurs fonctions, Noumoutié Herbert Traoré les a rassurés de sa disponibilité et de celle de ses collaborateurs qui, malgré leurs comptes qu’ils jugent, ont l’obligation de rendre compte au peuple de la gestion de leur patrimoine.

Aimé NABALOUM

Le Pays

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