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CELEBRATION DE LA FETE NATIONALE DE L’ARMEE : La Grande muette, vraiment muette

Publié le mercredi 2 novembre 2011 à 00h36min

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Hier, mardi 1er novembre, a été célébré le 51e anniversaire de l’armée nationale burkinabè. Habituellement, pareil rendez-vous immanquable était célébré avec faste par les hommes en treillis sur toute l’étendue du territoire. Mais cette année-là, l’événement est passé presque inaperçu, car sans tambour ni trompette : pas de prise d’armes ni de décoration encore moins de nuit au flambeau qui, à l’accoutumée, donnait à l’événement tous ses lauriers. Et, cerise sur le gâteau, ce 51e anniversaire intervient à un moment où la Grande muette opère sa mue. Car tous les chefs intérimaires militaires nommés à la faveur de la grave crise sociopolitique qu’a connue le pays, ont été balayés.

Un seul miraculé en la personne du colonel Noaga Ouédraogo a été confirmé à la tête du Groupement central des armées (GCA). Selon toute vraisemblance, l’armée burkinabè veut changer de visage. C’est sans doute pour cela qu’elle cherche à se débarrasser de ses oripeaux pour pouvoir soigner son image sérieusement entamée. C’est donc de bon aloi, qu’après avoir fait le show en se donnant en spectacle avec en sus tant d’excentricités, qu’elle se résolve à célébrer en discrétion son 51e anniversaire. La Grande muette est vraiment restée muette lors de ce 51e anniversaire. Ce serait une goguenardise de trop que d’exhiber des parades militaires devant des populations civiles qui vivent encore la hantise des dernières mutineries. Peut-être que certains citoyens se seraient terrés chez eux de peur d’être pris dans une souricière, tant la situation leur paraît encore délétère.

Le peuple burkinabè, disons-le clairement, a besoin d’être rassuré. Le secret espoir que nourrit chaque Burkinabè est de voir reconstruite une armée républicaine respectueuse de la personne humaine, débarrassée de ces soldats d’opérette qui, sans pudeur aucune, s’adonnent à des actes répréhensibles, ternissant ainsi l’image de toute l’institution. Pour réussir pareil exploit, il faudra se montrer ingénieux et faire preuve de dextérité dans le management des hommes, pour que plus jamais, les mêmes causes ne produisent les mêmes effets. En tout cas, on espère que, en choisissant de célébrer sobrement son anniversaire, l’armée burkinabè, aujourd’hui en quête de Rédemption, saura se remettre en cause. Cet anniversaire doit constituer une occasion pour elle de faire son autocritique pour repartir du bon pied. Car, dès qu’un soldat porte un treillis (ce qui lui confère d’ailleurs ce nom), tout acte qu’il viendrait à poser engagerait toute l’armée, et partant le pays tout entier.

Boundi OUOBA

Le Pays

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