Le Cap-Vert, avant la venue des Etalons, avait joué deux fois à domicile. D’abord contre l’Ouganda, qu’il avait battu par 1 but à 0 le 19 juin 2004 ; un mois plus tard, il avait été tenu en échec par la RD Congo (1-1).

Pour leur troisième sortie, à domicile, les Cap-Verdiens avaient à cœur de rebondir et de quitter la cinquième place, qu’ils occupaient après la 4e journée. Et ils ont réussi à atteindre leur objectif, ce qui leur permet tout naturellement de faire un bond au classement.

Dans un stade d’une capacité de 10 000 places, tout acquis à sa cause avec la présence du président de la République, Pedro Pires, le Cap-Vert, comme on le pressentait, a attaqué à tout va dès l’entame.

Il ne mettra pas du temps pour prendre ses aises. Après un corner en forme d’alerte à la première minute, il revient à la charge. Sur une balle en profondeur, la défense tergiverse, et oblige Mohamed Kaboré à sortir en catastrophe. Très sûr de lui, il contrôle la balle de la poitrine, mais ne sait quoi en faire et Cafu, le sociétaire du Boavista de Lisbonne, surgit et, du pied droit, envoie le ballon dans la cage vide.

C’est l’ouverture du score, et comme il fallait s’y attendre, le public ne se fait pas prier pour exulter dans les tribunes. Ce but, venu très tôt, coupa les jambes aux nôtres, qui semblaient avoir pris un coup au moral.

Incapables de réagir, les Etalons faisaient étalage de leur impuissance. Les Cap-Verdiens en profitent pour densifier leur attaque en se montrant de plus en plus menaçants. Faisant preuve d’un bel état d’esprit, ils utilisaient de façon excellente la largeur du terrain, qui n’était pas ce qu’on croyait, mettant l’équipe burkinabè dans un profond embarras.

A la 9e minute, ils sèment encore la panique dans le camp adverse grâce à la vivacité de Lito et aux accélérations de Calon, leur capitaine. Les Etalons, qui n’arrivaient pas à aller chercher l’adversaire haut, éprouvaient des difficultés à trouver leurs repères.

C’est à la 13e minute qu’ils riposteront par Dagano, dont le tir lointain est passé au-dessus. Ballottés dans tous les sens, il manquait des ressources morales aux hommes de Todorov pour oublier qu’ils étaient menés au score.

La défense, à l’image de Lamine Traoré, a souvent repoussé les chaudes actions. Mahamoudou Keré tout comme Soumaïla Tassembédo étaient présents dans le jeu et montraient du cœur et du caractère. Le milieu a surtout déçu avec Rahim Ouédraogo et Amadou Touré, qui ont montré leur incapacité à orienter le jeu et à trouver des espaces pour changer la physionomie de la partie.

Wilfried Sanou, lui, semblait avoir bu de l’huile avant le match et n’était pas dans le coup tant sur les plans de l’activité que de la créativité.

Quant à Dagano, il était, comme d’habitude, esseulé en attaque et battu dans tous les duels aériens, par Duco, un défenseur teigneux. Etouffés par la défense féroce pratiquée par la défense Cap-Verdienne, les nôtres n’avaient pas les moyens de faire jeu égal avec les locaux, plus entreprenants.

Leur deuxième occasion, c’était à la 38e minute quand Dagano, déporté sur le flanc droit, déclencha un tir puissant détourné en corner par Veiga. A six minutes de la pause, Madi Panandetiguiri remplace Amadou Touré, qui a eu beaucoup de déchet dans l’utilisation du ballon.

Une deuxième mi-temps encore décevante A la reprise, Allasane Ouédraogo cède sa place à Hermann Ouédraogo. On attend le réveil des Etalons, mais leur jeu ne rassure toujours pas. Madi a occupé le couloir gauche, et Tanguy Barro, qui a été prêté cette saison à Besançon, est monté pour essayer d’appuyer l’attaque.

En cette deuxième période, la rencontre suivait le même cours : la bonne organisation aux locaux, les poussées désordonnées aux visiteurs. Sans un milieu de terrain plus précis et rigoureux, on voyait mal les Burkinabé s’en sortir. Mais leurs difficultés étaient largement à mettre au compte d’une équipe adverse bien en place, organisée, solide à la récupération.

Cafu, Lito et Calon ont constitué un poison permanent pour la charnière centrale. A la 66e minute, sur un corner joué à la rémoise, Mohamed Kaboré, d’un arrêt réflexe, empêche Edmerson d’inscrire le deuxième but. Cinq minutes plus tard, Calon s’échappe et se présente seul face au portier burkinabé, qu’il ne peut battre. Les sifflets du public se font entendre et peut-être qu’on réclame un changement.

Peu de temps après, Puma prendra le relais de Calon (le dossard 18, dont Todorov avait parlé en bien dans l’entretien qu’il nous a accordé dans notre édition du jeudi 7 octobre 2004). Avant le temps additionnel, Mohamed Kaboré s’aventure loin de sa cage, mais se ressaisit à temps et évite un autre but. Les Etalons n’ont pas eu de quoi se mettre sous la dent bien qu’ils aient tenté de réagir.

Quand Dagano est sorti sur blessure (88e) et a été remplacé par un défenseur (Abdramane Ouattara), on a compris que la défaite était consommée. Samedi à Praia, les poulains de Todorov ont tout simplement démissionné. Après une telle prestation, on ne peut que ressentir forcément la déception quand on voit le jeu produit.

Mais mathématiquement, rien n’est encore joué dans ce groupe 2. Il n’y a donc pas péril en la demeure. Avant de recevoir le Cap-Vert en mars 2005, il faut vite se remettre au travail pour trouver une certaine cohésion. L’adversaire ayant du répondant, les joueurs doivent se ressaisir.

De notre envoyé spécial à Praia ,
Justin Daboné
L’Observateur

La composition des équipes

Cap-Vert :

1. Veiga 14. Fanicio 15. Duco 3. Piguita 5. Nelson Veiga 16. Sandro 17. Emerdson 18. Calon (capitaine) 7. Nene 11. Lito 9. Cafu Réservistes 20. Ernest 13. Puma 10. Mateus 4. Loloty

Burkina Faso :
1.Mohamed Kaboré 5.Lamine Traoré 14.Soumaïla Tassembédo 12.Tanguy Barro 3.Salif Nogo 6.Rahim Ouédraogo 8.Mahamoudou Keré (capitaine) 9.Moumouni Dagano 7. Wilfried Sanou 18. Amadou Touré 11. Allasane Ouédraogo

Réservistes

16.Siaka Coulibaly 2.Madi Panandetiguiri 13.Abdramane Ouattara 10.Mamadou Zongo 11.Issouf Sanou