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Législatives en Côte d’Ivoire : Casse-tête chinois pour président ivoirien !

Publié le jeudi 27 octobre 2011 à 02h16min

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Les législatives ivoiriennes approchent à grands pas ; la date prévue en est le 11 décembre 2011, et les éventuels candidats aux postes à pourvoir avaient jusqu’au 26 octobre, délai de rigueur, pour déposer leurs dossiers. Mais il se trouve qu’à la date de clôture, la Commission électorale indépendante n’avait enregistré qu’une soixantaine de candidatures ; pour un total de 255 sièges à pourvoir, la moisson est plutôt maigre.

Reste à découvrir le pourquoi de pareille disette. Et la chose est d’autant plus curieuse qu’elle se passe dans un pays qui s’illustra, lors de sa dernière élection présidentielle, par un mano a mano des plus spectaculaires mettant en scène un président sortant refusant la sortie et un candidat entrant tenant à s’installer.

Différents facteurs combinés expliquent le phénomène en Côte d’Ivoire, parmi lesquels les épineuses questions du redécoupage des circonscriptions, celles touchant à l’établissement d’un dossier fiscal jugé ardu, sans compter l’élément nouveau, qui sera la caractéristique de cette législature : chaque candidat a l’obligation, en déposant son dossier personnel, de proposer son suppléant au poste convoité.

Mais, de toute évidence, le grand hic de cette législative se trouve dans l’intention avérée des amis de Gbagbo de boycotter les élections à venir. Les revendications du FPI sont claires : il ne sera aucunement question qu’ils prennent part aux joutes futures tant que les ténors de leur parti seront, pour certains, embastillés, pour d’autres, en exil forcé ; sans compter que les membres de l’ex-parti présidentiel présents sur le territoire ivoirien ne se reconnaissent pas une véritable liberté d’action.

Du coup, la chose embarrasse au plus haut point Ado ; lui qui se présente volontiers comme le président de tous les Ivoiriens et qui a fait de la réconciliation de la nation ivoirienne son maître mot, si d’aventure il devait sacrifier au rite d’élections législatives sans la participation effective du premier parti politique d’opposition en terre ivoirienne, nul doute que la chose serait perçue comme une véritable farce.

Et la question demeure : comment persuader les partisans du président déchu de prendre part à ce crucial scrutin démocratique ? Pour l’instant, la parade trouvée réside sans doute dans la prorogation du délai du dépôt des candidatures ; on parle d’une semaine ; il se peut qu’elle se révèle insuffisante ; et alors, si tel était le cas, que ferait-on ?

Reculer les échéances à l’infini ou se résoudre à aller à des élections même boudées par une opposition qui refuse de s’en laisser conter ? Un véritable casse-tête chinois pour le président ivoirien, qui joue là une partie serrée avec pour enjeu véritable la survie de sa propre crédibilité.

Jean Claude Kongo

L’Observateur Paalga

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