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AU COIN DU PALAIS : Fatokê, un médicament qui soigne tout

Publié le mercredi 26 octobre 2011 à 01h49min

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Quinze prévenus, vendeurs de médicaments de rue, ont été condamnés par la chambre correctionnelle de Bobo-Dioulasso, vendredi 21 octobre 2011, à six mois de prison assortis de sursis. Dans le lot de produits vendus par ces derniers, les noms de certains produits sont étonnants, et du même coup inquiétants. C’est par exemple le cas de « Fatokê », de l’avis d’un des prévenus, qui soignerait le mal de tête. Et pourtant, « Fatokê » dans la langue dioula signifie tout simplement un fou. Il y a aussi « Regina », qui soignerait les plaies, selon un autre prévenu. Le comble, c’est quand ils affirment que ces médicaments soignent la tête et tout le corps, comme s’ils avaient fait des études de médecine.

C’est ainsi que le procureur leur a fait savoir qu’il faut faire au moins sept ans d’études, avant d’espérer exercer le métier de pharmacien. Aussi, a-t-il demandé aux prévenus d’indiquer leur source d’approvisionnement : dans des établissements chinois, ont-t-ils rétorqué. Pour ces quinze prévenus, c’est dans la vente de médicaments qu’ils espèrent avoir leur pain quotidien. Avant de prononcer la peine contre eux, le procureur et les juges les ont sensibilisés sur les méfaits des médicaments de la rue. Ils leur ont fait comprendre que leur métier est non seulement illégal, mais surtout dangereux, dans la mesure où les produits entraînent la mort des patients, au lieu de les soigner. La cour a donc requis six mois assortis de sursis contre eux. Dans sa cellule en prison, l’un d’entre eux semble avoir trouvé Dieu, car il ne cessait de caresser son chapelet durant le procès.


Pressé de devenir un commerçant, il vole un bœuf

« Qui vole un œuf volera un bœuf » dit un adage. Souleymane n’a peut-être pas volé un œuf (à prouver) mais il a volé un bœuf, appartenant à Seydou, son frère. Il a reconnu les faits, au cours du procès du vendredi 21 octobre 2011, devant les juges de la chambre correctionnelle de Bobo-Dioulasso. En effet, c’est le 9 septembre 2011 que Souleymane a été interpellé par la gendarmerie, sur requête de son grand frère. A la barre, il dit avoir commis l’infraction, dans le but de se procurer de l’argent pour se lancer dans le commerce. Selon ses propos, son grand frère lui avait dit de patienter ; mais comme il était pressé, il a soustrait frauduleusement un taureau de labour dans le troupeau de son aîné, gardé par un peulh. Il va ainsi s’acheter une charrette avec l’argent de la vente de l’animal. Après son arrestation, le bœuf a été restitué, selon le prévenu. La cour l’a qualifié de délinquant primaire, pour n’avoir jamais fait la prison, mais l’a néanmoins condamné à 12 mois de prison assortis de sursis. N’avait-il jamais entendu la maxime qui dit que la patience est un chemin d’or ? On espère en tout cas qu’il la fera vienne, après sa comparution devant la chambre correctionnelle.


Des beaux frères voleurs

A Z et AAS, des beaux-frères ont écopé de 24 mois de prison ferme pour avoir volé une moto de marque Yamaha Crypton appartenant à MT. Récidivistes tous les deux, ils semblent avoir affermi leur conviction de voleur derrière les barreaux. En 2010, AZ était incarcéré, de même que AAS en 2009, pour des faits similaires : vol de moto. Pour le cas-ci, c’est AAS qui a volé la moto Crypton de MT, après avoir été assuré par son beau-frère AZ, qui lui avait promis de trouver un acquéreur. « J’ai trouvé la moto garée devant la porte. Comme il n’y avait personne, j’ai pris la moto et je suis parti », c’était le 3 août 2011, explique AAS devant les juges. AZ a été condamné pour complicité de vol. Pour les juges, sa culpabilité est liée au fait qu’il était informé de l’infraction ; pire il a promis de trouver un acquéreur. Les deux beaux-frères ont été condamnés à 24 mois de prison ferme et une amende de 300 000 F CFA.

Rassemblés par Rabalyan Paul OUEDRAOGO (ouedraogorabalyan@yahoo.fr)

Sidwaya

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