Cela fait exactement 10 ans que Deborah, fille de Nazi Boni, un monument de la littérature burkinabè (voltaïque à l’époque) et grand homme politique a été rappelé à Dieu. Enseignante de profession, elle fut la première femme à avoir à avoir annoncé publiquement son intention de prendre part à la course au fauteuil présidentiel. Le mérite lui a été reconnu à l’époque, même si elle n’a pas pu aller jusqu’au bout de son aspiration, pour diverses raisons. Ce fait inédit jusqu’à ce jour au Burkina Faso constitue une des preuves de la grandeur de la battante qu’a été Dame Déborah Nazi Boni. Elle faisait également partie du cercle restreint des écrivains qui ont innové par l’art de transmettre les contes.
De ce fait, une soirée hommage lui a été rendue par ses enfants, ses sœurs et ses amis. Pour Norah et Brice, les enfants de la disparue, cette soirée du souvenir est un moyen pour eux, de montrer à leur maman qu’ils ne l’ont pas oubliée, et qu’ils ne l’oublieront jamais. « Maman, tu es partie pendant qu’on était encore jeunes. Ça n’a pas été facile pour nous d’accepter ta mort, mais Dieu en a décidé ainsi. Merci pour ton affection, merci de nous avoir guidés vers le droit chemin ». Pour ses sœurs, « Deb » comme elles l’appelaient affectueusement, était une femme charitable, autoritaire, et sensible qui s’occupait de ses frères dès sa 6ème. « Elle nous a appris les bonnes manières, et également à coudre, ce qui nous a beaucoup servi.
Deb a toujours laissé ses problèmes personnels pour s’occuper de nous. Elle a toujours souffert, mais elle s’est toujours tu », ont tenu à rappeler les sœurs de « Deb ». Pour Moustapha Thiombiano, directeur de la chaîne Horizon Fm/TVZ, Deborah était une femme battante et très belle. « Pour moi, elle était comme le président libérien Ellen Johnson Sirleaf ». L’Abbé Dominique est également allé de son petit témoignage, opposant l’amnésie à l’anamnèse. Et c’est ce refus d’oublier qui est à l’origine cette soirée du souvenir. Une pièce de théâtre intitulée « Les murs transparents », adaptation du conte de Deborah Nazi Boni « La petite fille et l’étoile » a été montée par la compagnie théâtrale Le Roseau.
Madina Belemviré (Stagiaire)
Fasozine