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Le ministère de l’Agriculrure du Ghana à Bobo-Dioulasso

Publié le mardi 12 octobre 2004 à 07h28min

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En séjour dans notre pays depuis le vendredi 08 octobre 2004, le ministre ghanéen de l’Agriculture, le major Courage Quashigah a effectué un déplacement à Bobo-Dioulasso le samedi 09 octobre 2004, où il a visité la plaine rizicole de la Vallée du Kou, la SOPROFA et la SOFITEX.

Accueilli à l’entrée de la ville de Sya par le haut-commissaire du Houet, M. Jean de la Croix Pooda et les autorités provinciales, M. Quashigah qu’accompagnait le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, de l’Hydraulique et des Ressources halieutiques, lbrahima Kaboré, a aussitôt mis le cap sur le village de Bama situé à une vingtaine de km à l’est de Bobo.

Cette localité abrite la plaine rizicole de la Vallée du Kou, vaste de 1240 ha dont 1100 exploités par 1250 coopérateurs. C’est le quartier 4-2 (l’un des 8 quartiers de Bama) qui a eu l’honneur d’accueillir l’hôte ghanéen pour sa visite. Les 263 producteurs, organisés au sein de la coopérative du quartier, exploitent 214 ha, selon deux techniques culturales de riz.

L’une appelée GIPR (Groupement intégré des producteurs du riz) est un paquet technologique amélioré permettant de récolter 6,5 tonnes de riz à l’hectare, contre 5 tonnes/ha pour l’autre, désignée par PP (Pratiques Paysannes) ;

Au cours des entretiens directs et pragmatiques, qu’il a eus avec les coopérateurs, M. Courage Quashigah a salué ceux-ci pour leur capacité d’analyse de l’agro écosystème, leur idée géniale d’alevinage des plans d’eau permettant de produire 70 kg de poisson aux 500 m2 et la réalisation des fosses fumières.

Dans l’après-midi, c’est la Société de Promotion des Filières Agricoles (SOPROFA) qui a d’abord ouvert ses portes à un ministre ghanéen de l’Agriculture, visiblement impressionné par les objectifs de cette structure en pleine restructuration aujourd’hui. La SOPROFA assure la promotion des filières des céréales, des oléagineux, des fruits et légumes, en amont par l’appui à la production et la formation, l’appui/conseil aux producteurs, et en aval par la
collecte des céréales. Dès sa première année d’exercice, (2001-2002), elle a injecté 13,5 milliards en achats directs auprès des producteurs, et plus de 4 milliards en préfinancement d’intrants au cours de la deuxième année (2002 -2003). La visite s’est poursuivie à l’usine Savana, la société de traitement des fruits et légumes, dont les activités reprennent en janvier 2005. Cette usine qui n’emploie que des femmes dans sa chaîne de production, est un exemple exceptionnel de promotion de l’emploi féminin. Elle s’attelle actuellement à la sensibilisation des producteurs afin qu’ils améliorent la qualité de la tomate locale dont la teneur en matière sèche est très élevée. A titre d’exemple, il faut 12 à 15 kg de tomate locale pour produire 1kg de concentré, alors que le seuil de rentabilité se situe à 6 kg de tomate fraîche pour obtenir un kg de concentré.

A l’usine SOFITEX -Bobo III où il s’est enfin rendu, M. Courage Quashigah s’est dit impressionné de l’équipement de pointe de cette manufacture d’égrenage de coton, avec ses laboratoires stratégiques d’où sortent des semences certifiées améliorées. Ces laboratoires, qui assurent également le contrôle de qualité de la fibre exportée, ont mis au point 3 variétés de semences certifiées de cycle pluvial, correspondant aux trois zones climatiques du pays, avec une productivité de 1,8 à 2,3 tonnes de coton graine à l’hectare. Le visiteur était séduit par la démarche consistant à intégrer les besoins des producteurs et les exigences du marché mondial dans la recherche.

A toutes les structures visitées, le ministre ghanéen de l’Agriculture a prodigué des conseils et encouragements pour l’excellence du travail accompli. Il a insisté sur la nécessité pour les pays africains de maîtriser l’ensemble de la chaîne de transformation de leurs matières premières pour en tirer le maximum de valeur ajoutée. Il fait de l’objectif zéro pour cent d’exportation de matières premières brutes son cheval de bataille. Le temps est venu pour nous, dit-il, de maîtriser tout le processus de production dans la transformation de nos produits, du début à la fin. Il nous faut imposer un label industriel qui prenne en compte l’emballage. Un bon emballage est un élément important de marketing qui renforce l’image du produit sur le marché.

Déplorant le faible niveau de collaboration entre pays africains dans le domaine de l’agriculture, il a promis une intensification des échanges entre le Burkina Faso et le Ghana dans ce domaine, et plus particulièrement celui de la maîtrise des eaux de surface et des eaux souterraines. En plus du fait que les deux pays ont en commun le partage du bassin de la volta, cet immense chantier des années à venir, notre pays pourrait bénéficier du transfert de technologies des moulins à vent que fabrique le Ghana. En effet, ce pays a une longueur d’avance dans la maîtrise de l’énergie éolienne pour le pompage d’eau sur les périmètres irrigués. Autant de sujets que M. Quashigah comptait aborder avec les autorités burkinabè pendant son séjour.

La DCPM du MAHRH

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