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Libye, les bonnes affaires de la reconstruction

Publié le lundi 24 octobre 2011 à 03h23min

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Après six mois de guerre, la reconstruction ouvre d’immenses marchés pour les entreprises étrangères, particulièrement dans le secteur de l’énergie.
« En Libye, une population civile pacifique qui ne réclame rien d’autre que le droit de choisir elle-même son destin se trouve en danger de mort. [… ] Si nous intervenons aux côtés des pays arabes, ce n’est pas au nom d’une finalité que nous chercherions à imposer au peuple libyen, mais au nom de la conscience universelle ». Ainsi s’exprimait le président français, Nicolas Sarkozy dans son discours sanctionnant le sommet international sur la Libye tenu à Paris le 19 mars dernier, quelque heures avant que les avions français ne commencent à pilonner les troupes de Kadhafi qui tentaient de reprendre Bengazi contrôlée par ses opposants.

Difficile cependant de croire que le soutien militaire décisif apporté aux insurgés libyens soit totalement dénué de toutes considérations économiques. Après six mois de combat, de bombardements qui ont détruit une bonne partie de l’infrastructure pétrolière et routière, la reconstruction de la Libye, 12e pays producteur de pétrole avec des réserves prouvées de 44 milliards de barils, loin devant le Nigeria (37,2 milliards de barils) et l’Algérie (12,2 milliards de barils) attise bien des appétits. Les entreprises originaires des pays qui ont activement participé aux opérations militaires seront certainement les grands gagnants : Total, BP, Shell, Wintershall.

Le 1er septembre, le quotidien français Libération a ainsi révélé qu’un accord secret avait été signé début avril entre le Conseil national de transition (CNT) et la France, « attribuant 35% du total du pétrole brut aux Français en échange du soutien total et permanent à notre conseil ». En attendant une possible redistribution des cartes, c’est la société italienne ENI qui se taille pour l’instant la part du lion, en raison des liens historiques qui existent entre les deux pays, avec une production de 116 000 barils/jr en 2010, tandis que Total, l’américain ConocoPhilipps, l’espagnol Repsol-YPF se content de 40 à 55 barils/j. Pour Total, cela ne représente que 2,6% de sa production totale, loin derrière l’italienne ENI avec 14% et des contrats qui courent jusqu’en 2042 !

Le Qatar, qui a été l’un des premiers pays à reconnaitre le CNT et qui a fourni une aide logistique pour assurer l’exploitation du pétrole durant le conflit, espère également en tirer les dividendes via sa société Qatar Oil. Les grands perdants pourraient bien être les entreprises chinoises, russes et brésiliennes, ces pays ayant trainé les pieds à reconnaitre la légitimité du CNT quand ils n’étaient pas carrément opposés à la guerre. « Nos entreprises vont tout perdre car l’OTAN les empêchera de travailler en Libye », s’inquiète un chef d’entreprise russe.

Par ailleurs, après avoir obtenu le dégel et le déblocage de plus de 4 milliards de dollars afin de couvrir les besoins d’urgence et assurer les dépenses courantes, les nouvelles autorités entendent rapatrier les avoirs de Kadhafi, estimés à 115 milliards de dollars planqués dans de nombreuses banques occidentales.

Certes, la situation sécuritaire reste encore précaire, mais les employés des groupes pétroliers qui avaient quitté le pays au début du conflit sont déjà de retour. La production nationale de pétrole qui était en moyenne de 1,6 million de baril/j, a chuté à 50 000 après l’éclatement de la guerre.

Joachim Vokouma

Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 24 octobre 2011 à 14:56, par Alexio En réponse à : Libye, les bonnes affaires de la reconstruction

    PS:L entreprise petroliere norvegienne STATOIL manque dans votre liste.

  • Le 24 octobre 2011 à 15:43, par Roug be beeng ! En réponse à : Libye, les bonnes affaires de la reconstruction

    Dès le départ c’était clair, l’intervention de l’OTAN( Organiation du Traité de l’Atlantique Nord) en Lybie est loin d’être de la philantropie ! Les pays de cette Organisation avaient en arrière pensée l’exploitation du pétrole.La France pour avoir trainé le pas avant de s’engager en Irak s’est contenté de la portion congrue de part de marché de reconstruction de ce pays.Maintenant elle est "chef de file". C’est indécent de signer des contats avec une rebellion. en d’autrs temps on dirait que l’impérialisme est le stade suprême du capitalisme. L’Occident revient avec de nouvelles ruses pour perpétuer son hegemonie par le vol des ressources de l’afrique. Le CNT par qui cette ces rapaces exploiteront le peuple lybien répondra.
    Kadhafi, tu es mort en martyr, que la terre libre d’Afrique te soit légère !

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