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Armand Béouindé (ASFA-Y) : « Des lépreux veulent enterrer le club »

Publié le vendredi 14 octobre 2011 à 01h44min

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Ça sent le roussi chez le champion en titre, l’ASFA-Y, qui traverse en ce moment une zone de turbulences : un bras de fer entre le Conseil d’administration et le comité central que dirige Armand Béouindé. Celui-ci, dans un entretien qu’il nous a accordé, parle sans fard. A-t-il des ambitions pour la Fédération burkinabè de football ? Sur cette question et bien d’autres, suivez le de bout en bout.

L’ASFA-Y, depuis trois saisons, règne en maître absolu sur le Faso foot. Est-ce à dire qu’en face il n’y a rien ?

A l’ASFA-Y, nous ne voyons pas les choses de cette façon, et nous ne pensons pas qu’il n’y a rien en face. Nous respectons tous nos adversaires parce que, souvent, rien n’est gagné d’avance. Cependant, nous pensons que le travail soutenu en cours produit des effets de constance dans l’effort, et cela donne assurément des résultats.

Ce nouveau titre vous ouvre encore, l’année prochaine, les portes de la ligue des champions. Pensez-vous faire mieux que les années précédentes ?

Je crois que cela a toujours été l’une de nos ambitions. Mais il arrive que l’ambition ne suffise pas, même si le courage vous anime. On n’entre pas dans la cour des grands avec seulement la volonté. Et puis, dans l’organisation actuelle de notre football, sans un accompagnement financier conséquent des équipes à ce stade de la compétition par la Fédération burkinabè de football et le ministère des Sports et des Loisirs, il sera difficile à une formation de s’éclater dans les coupes africaines.

Une telle compétition demande des joueurs aguerris et de haut niveau. Qu’est-ce qui vous empêche d’étoffer votre effectif en allant faire la pêche dans la sous-région ?

La fin justifie les moyens ; et je pense avoir répondu en partie à cette question.

Mamadou Zongo dit Bebeto, que vous avez fait venir de son « exil et que vous avez présenté avec grand bruit au début de la saison, semble ne pas répondre aux attentes de vos supporters. Partagez-vous aussi leur sentiment ?

C’est à moitié que je partage ce que pensent nos supporters. Comme vous le savez, Zongo est un joueur talentueux, qui a fait ses preuves au Burkina avant d’aller à l’ASEC d’Abidjan et ensuite à l’extérieur où il a réalisé de bonnes choses avec des clubs européens. Quand il voulait rentrer au pays, nous avons saisi l’occasion de lui donner une chance afin qu’il rebondisse. Je crois qu’au cours de cette saison il a donné la preuve de son talent, même si ses jambes ne sont plus celles d’il y a dix ans. Je crois qu’il a servi le club dignement, dans la limite de ses possibilités et de son âge. Aujourd’hui, la page est terminée.

Est-ce à dire que, pour la saison 2011-2012, il ne fera plus partie de l’effectif des Jaune et Vert ?

A dire vrai, Zongo le sait lui-même ; et il pense aujourd’hui à faire son jubilé pour mettre fin à sa carrière. Nous sommes en train de voir à notre niveau ce qu’il faut faire pour l’aider dans ce sens. C’est un joueur qui a brillé avec des clubs de même qu’avec la sélection nationale du Burkina. Nous ne devons pas l’abandonner, et nous pensons l’aider à embrasser une carrière d’entraîneur. Après le foot sur le terrain, on peut continuer une autre vie sur le banc de touche ; et on le voit sous d’autres cieux. C’est un meneur d’hommes et il a des prédispositions pour jouer ce rôle.

Il est donc possible que Bebeto se retrouve un jour entraîneur de l’ASFA-Y ?

C’est un de nos grands rêves ; et nous souhaitons qu’il ait suffisamment de compétences pour assumer cette fonction. Il faut aussi donner la chance aux anciens joueurs d’apporter leur savoir-faire aux plus jeunes.

Plusieurs écrits parus ces temps-ci dans des journaux de la place font état de dissensions au sein de la famille ASFA. Sont-ils fondés ? si oui, comment vivez-vous cette situation ?

Il faut dire effectivement que le navire ASFA-Y traverse une zone de turbulences mais, par la grâce de Dieu et la magnanimité de plusieurs vieux supporters émérites et des sages du club, nous sommes en train d’en sortir. En attendant, nous vivons difficilement cette situation qui est d’ordre organisationnel et de principe. Croyez-moi, tout le monde n’a pas la même lecture des textes ; mieux il y a des gens qui ne savent même pas que l’ASFA-Y a des statuts et un règlement intérieur.

A qui faites-vous allusion ?

A certains membres du Conseil d’administration et à des supporters, qui ne savent même pas sous quelle coupe ils travaillent. Pire, ils ne savent même pas quel est le rôle de chacun ; et tout a cela créé un certain cafouillis qui met mal à l’aise les hommes de bonne volonté.

Il paraît qu’un bras de fer s’est s’installé à l’ASFA-Y entre le Conseil d’administration et le comité central à propos de la tenue d’une assemblée générale prévue pour le 15 octobre 2011. Qu’en est-il exactement ?

C’est vrai, nous avons reçu une correspondance aujourd’hui même (NDLR : le mardi 11 octobre 2011) nous informant de cette AG. Mais j’ai l’impression que certains membres du Conseil d’administration font un peu dans la précipitation. Je ne sais pas quels intérêts les guident. En tout cas, nos textes sont clairs comme l’eau de roche. Avant la tenue de l’AG, il doit d’abord se tenir un conseil d’administration, lequel est constitué de l’ensemble du comité central, du bureau du Conseil d’administration sortant, des sponsors et des membres d’honneur. Il faut convoquer une réunion de cette instance, qui va statuer sur les rapports d’activités du club avant d’aller en assemblée générale. Or ce qui n’est pas le cas, et ce n’est pas en AG qu’il faut préparer les dossiers pour les présenter à un grand public. Nous devons d’abord en parler entre administrateurs, et le reste suivra. Le comité central a demandé cela au Conseil d’administration qui ne l’a pas voulu. Nous sommes informés de la date du 15 octobre, mais j’espère que la sagesse l’emportera sur toute autre considération afin que les textes soient respectés.

Apparemment, le Conseil d’administration tient à cette date avant le début de la saison 2011-2012.

Je vous informe que la correspondance a été signée par le président du Conseil d’administration, Antoine Zoungrana, sans même que certains membres du bureau en soient saisis. Une réunion prévue auparavant pour statuer sur les rapports d’activités du club devait être reportée compte tenu de nos activités familiales. Mais elle a néanmoins eu lieu ; pourtant, la majorité des participants avaient demandé le report de cette réunion. C’est après que le président du Conseil d’administration et quelques membres qui lui sont dévoués nous ont adressé une lettre pour la convocation d’une assemblée générale. Je pense que cette AG est complètement illégale.

En un mot, cette AG ne figure pas dans le calendrier du Comité central…

Je ne saurais vous le dire au moment où nous nous entretenons.

On parle aussi d’un fameux compte Coris Bank qui aurait été ouvert par le comité central et qui fait aussi l’objet de mésentente au regard de l’unicité des recettes.

Vous savez, l’ASFA-Y a le mérite d’avoir des textes, même s’il y a des points à revoir. Normalement, c’est le Conseil d’administration qui doit mobiliser les ressources et gérer un compte pour pouvoir alimenter le fonctionnement du club. Mais le bureau dudit Conseil n’arrive pas à le faire ; la preuve, les millions de FCFA que nous avons été obligés de préfinancer attendent toujours d’être remboursés. Je dois vous dire que nous avons été guidés par cette démarche compte tenu de la situation. Quand nous avons constaté à un certain moment des difficultés concernant la mobilisation des ressources, nous avons, au niveau du Comité central, adressé une correspondance au président du Conseil d’administration lui demandant l’autorisation d’ouvrir un compte.

Tout cela pour mobiliser, par nos propres moyens, des ressources que nous allons justifier après. En fait, nous voulions avoir une flexibilité de fonctionnement ; mais cela nous a été refusé. Vous rendez-vous compte ? Quand on finit un match que les joueurs viennent de gagner, ils attendent leurs primes et ne sont pas prêts à traîner deux ou trois semaines pour passer à la caisse. Au même moment, il y a un autre match qui est programmé le week-end. Je comprends bien que le Conseil d’administration n’ait pas les moyens pour réagir tout de suite.

C’est pourquoi nous avons ouvert ce compte pour régler ces détails en attendant que le Conseil nous rembourse. Ce sont les membres du comité central qui ont pris cette initiative et nous sommes trois à signer : le président, le secrétaire général et le premier vice-président. Nous tenons régulièrement nos réunions avec un procès-verbal bien clair. La réponse du Conseil d’administration ne venant pas, nous avons conclu que qui ne dit mot consent. Comme nous ne pouvons pas mettre en danger le fonctionnement du club sur la base des humeurs des uns et des autres, nous avons pris nos responsabilités en ouvrant ce compte.

Ce compte est alimenté par qui ?

Il est alimenté par nos propres ressources pour avoir une transsabilité dans son fonctionnement. Des sponsors et des mécènes interviennent en fonction de leur disponilité. En fait, ce compte n’a que trois mois d’existence et on déjà fait du bruit là-dessus. C’est grâce d’ailleurs à ce compte que nous avons pu contracter un crédit pour payer les primes de signature des joueurs qui tardaient depuis plus de deux ans. Si on ne l’avait pas fait sur la base de nos relations avec les responsables de Coris Bank, on n’aurait jamais eu la trésorerie nécessaire pour honorer nos engagements.

Quel est son état. Certains disent qu’il est au rouge ?

Ce compte est garanti par nos biens personnels et, aujourd’hui, il est au rouge effectivement puisque nous avons pris un crédit pour faire fonctionner le club. Mais nous attendons des recettes pour régulariser la situation. Ce que beaucoup de gens ne savent pas, dans la famille ASFA-Y, c’est que nous avons pour la saison qui vient de s’achever travaillé seuls pour la réussite de la section football. Après le titre gagné, nous avons, au niveau du comité central, organisé une grande fête le jour du dernier match. Le président du Conseil d’administration et des membres ne sont pas venus après avoir bien sûr reçu des invitations. Ils ont non seulement boycotté la fête, mais ils ont poussé l’outrecuidance jusqu’à aller harceler la Fédération et récupérer le chèque de 7 millions qui représentait le prix du championnat national.

Je trouve que c’est inadmissible ; et j’estime que ce n’est pas normal qu’une poignée de personnes prenne en otage un club, qui fonctionne sur la base de textes. Ce n’est pas parce qu’on est membre du conseil d’Administration qu’on a droit de vie ou de mort sur le club. Il y a une poignée de personnes qui sont instrumentalisées pour nuire au club parce que la réussite est là. C’est ce que nous appelons communément les lépreux peuhls (NDLR : en référence à Jo Weder) ; c’est-à-dire ils sont prêts à renverser la calebasse de lait, mais ils ne savent pas traire la vache. Ils ont tué le club avant nous, et il a failli tomber en deuxième division. C’est notre comité qui a relevé l’équipe qui a remporté le titre trois fois de suite. Ça ne plaît pas aux diviseurs du club qui veulent nous barrer la route. Mais nous restons vigilants.

A vous entendre, on a l’impression qu’entre le Conseil d’administration et le comité central on se regarde désormais en chiens de faïence ?

Comme ce n’est pas un problème de personnes, je ne parlerai pas de divorce. C’est tout simplement une question de lecture des textes. Si certains membres du bureau du Conseil d’administration décident de revenir à la raison, acceptent de s’assoir pour qu’on lise ensemble les textes, on pourra alors travailler, puisque chacun saura qui fait quoi. Nous ne voulons pas que des gens pensent qu’ils ont une immanence de pouvoir sur l’ASFA-Y. Nous sommes tous issus de cette famille Jaune et Vert, et nous avons adhéré à ce club par conviction, par amour. Travaillons donc sans gêner les autres à son succès.

Quel est le budget d’un grand club comme celui de l’ASFA-Y ?

Vous savez, l’ASFA-Y est un club omnisports, qui regroupe le football, le volley-ball, le hand-ball et le basket-ball. Pour faire fonctionner autant de disciplines sportives dans un seul creuset, il faut beaucoup d’argent. Je ne trahirais pas un secret en disant que notre budget varie entre 250 et 300 millions de FCFA par an si on veut que ça marche comme sur des roulettes. Mais le football engrange à lui seul plus de 50% de ce budget. Vous le savez aussi bien que moi puisqu’il coûte cher. Quand j’apprends que le Conseil d’Administration a mobilisé un budget de 105 millions de FCFA, je pense que les gens ne savent pas vraiment de quoi ils parlent. Au début de la saison 2010-2011, nous avons présenté un budget prévisionnel de 233 millions de FCFA au Conseil d’administration. Sur celui-ci, il nous a laissé entendre qu’il était élevé pour sa capacité de mobilisation des ressources.

Nous avons demandé à ses membres de faire un arbitrage et, à la date d’aujourd’hui, il n’y a eu aucune réponse. Nous avons donc fonctionné sans que ce budget ne soit validé. Au niveau du Comité central, nous avons dépensé 153 millions de FCFA à peu près. C’est vous dire donc qu’aux 105 millions que le Conseil d’administration dit avoir mobilisés, il a fallu ajouter plus de 50 millions de FCFA que nous avons trouvés par nos propres moyens. Et quand je vous dis que nous sommes au rouge, nous le sommes réellement. Des membres du comité central ont même mis la main à la poche. La banque nous a aussi avancés de l’argent et, aujourd’hui, les résultats parlent d’eux-mêmes avec les titres qui font la fierté du club. Il y a donc un bureau du Conseil d’administration qui n’a pas une capacité de mobilisation, et un Comité central qui peut aider à la mobilisation et dont on ne veut pas. Vous comprenez pourquoi l’entente est difficile.

Sur le budget prévisionnel, vous avez reçu combien ?

En début de saison, nous avons passé 4 mois sans recevoir un seul kopeck du Conseil d’administration. Nous avons été obligés, sur nos deniers propres, de faire des avances en attendant que le bureau du Conseil puisse réunir les fonds nécessaires. Il a fait ce qu’il pouvait malgré le difficile environnement économique. Ce n’est plus comme avant, et les mécènes se font rares. Les événements du mois d’avril 2011 ont compliqué les choses ; et ce n’était pas facile. Notre principal sponsor, le Groupe Fadoul, à qui je rends un grand hommage, a tenu ses engagements. Mais cela n’a pas suffi, et c’est à nous d’entreprendre d’autres démarches pour la bonne marche du club. La dernière AG du club, tenue il y a deux ans, avait recommandé la refonte des textes pour une plus grande mobilisation des ressources. On s’adressait au Conseil d’administration et au comité central. Mais nous n’avons jamais eu le temps de nous asseoir pour en parler.

On vous reproche aussi d’avoir viré l’ancien coach, le Malien Cheick Oumar Koné, sans motif valable…

Le mot est un peu fort. Celui dont vous parlez avait été recruté pour un contrat de 2 ans. Après expiration dudit contrat, nous ne l’avons pas renouvelé. Pour quelle raison ? Je vous demande de poser cette question au président du Conseil d’administration. Ce sont les membres dudit conseil qui devaient nous donner des indications pour le renouvellement de son contrat. Nous n’avons jamais reçu d’instructions, il y avait un vide et nous avons fait ce que nous devions faire.

Pourtant, Koné avait donné deux titres à l’ASFA-Y et une coupe nationale. Un bilan on ne peut plus positif. Que lui reprochez-vous exactement ?

Il est arrivé au moment où l’ASFA-Y avait un effectif de haut niveau. En outre, il y avait un certain volontarisme au niveau des dirigeants. Un environnement a été créé autour de lui pour atteindre les objectifs que nous connaissons tous. Koné a certes du mérite, mais un coach seul ne fait pas des résultats. La preuve, après son départ au Mali où il a pris un club, ils ont terminé avant-derniers du championnat national. Ne me dites donc pas que Koné, même s’il est vrai qu’il fut un bon entraîneur pour nous, n’est pas un magicien. Il faut qu’il soit dans un bon environnement pour faire des résultats. L’ex-entraîneur ne peut pas dire qu’il a été viré. Il s’est auto-disqualifié lui-même en ne produisant pas un rapport comme tout coach le fait en toute saison. Cela est même vérifiable.

Décidément, le comité central est spécialisé dans le limogeage des entraîneurs. Après Koné, c’est le Congolais Kigoma qui vient de faire ses valises. Pourquoi cette instabilité chronique ?

L’ASFA-Y, qui est un club structuré, a été créée en 1947. Ses statuts ont été adoptés le 11 septembre 2003. C’est bon à savoir par ceux qui ne connaissent pas les textes. L’instabilité des coaches, elle, est dû seulement au fait que nous n’avons pas encore trouvé notre voie. Vous l’avez sans doute remarqué, depuis trois ans les coachs adjoints sont d’anciens joueurs du club qui sont sous notre responsabilité. Il y a eu Gabriel Ggnimassou, Assimi Zerbo et aujourd’hui Albert Bambara. C’est donc dire que nous sommes en train de travailler à créer une race de coaches qui pourront, dans un proche avenir, assumer des responsabilités au niveau des clubs de D1. C’est cette vision que nous avons pour l’avancée du club. En ce qui concerne Kigoma, il a été recruté pour un an. Après le départ précipité de Cheick et le climat délétère qui a suivi, il fallait trouver quelqu’un. Et quand nous avons fait appel à Kigoma, on lui avait prédit tous les insuccès possibles. Dieu merci, il a remporté le titre. Aujourd’hui, nous avons un grand projet pour ce club. Il nous a fallu trouver un nouveau coach et il est déjà là.

Comment s’appelle-t-il ?

C’est un Ghanéen et il répond au nom de Nii Adu Saky. C’est un ancien joueur qui a évolué avec les Black stars. Il a de l’expérience pour avoir dirigé l’école de Feeynord au Ghana. Il a même entraîné en Europe et je pense qu’il peut faire de bonnes choses avec nous.

Avant de le recruter, en avez-vous informé le Conseil d’administration ?

Nous avons écrit une lettre au président du Conseil pour l’informer du recrutement d’un nouvel entraîneur en précisant même son salaire.

Combien perçoit-il mensuellement ?

Nous respectons le contrat de chaque entraîneur que nous tenons à ne pas divulguer. Vous savez, les textes nous donnent le droit de recruter un entraîneur, de même que des joueurs. Au hand et au basket, on a changé les coaches sans que cela émeuve qui que ce soit. Je ne sais pas pourquoi on fait grand bruit de cela au football. Je souhaite qu’on nous juge aux résultats. Quand Cheick est parti, nos avons écrit au Conseil pour lui présenter les CV des entraîneurs. On nous a répondu qu’aucun des CV ne répondait à la carrure de l’ASFA-Y. Voyez-vous, quand des gens n’ont pas la volonté de faire quelque chose, on n’y peut rien. Je crois que si vous voulez réussir, vous devez persévérer. Le nouvel entraîneur est bel et bien là et il a commencé à travailler depuis cinq semaines, à la grande satisfaction des joueurs et des supporters. Le terrain d’entraînement ne désemplit pas parce qu’on se rend compte d’une nouvelle manière de travailler. J’espère que les graines qu’il est en train de semer vont porter des fruits.

C’est le comité central qui assure sa paie pour le moment ?

Vous comprenez alors pourquoi nous avons ouvert un compte ? Nous assumons. La saison sportive s’ouvre dans un mois et nous n’allons pas passer notre temps à palabrer alors qu’il y a des joueurs à recruter. Si nous ne sommes pas là l’année prochaine, il faut que ceux qui prendront la relève trouvent une structure vivante. Si on aime l’ASFA-Y, c’est ce qu’on doit faire.

Dans un grand club, ce sont les petites catégories qui constituent la relève. Comment expliquez-vous votre absence au tournoi Airtel jeunes talents qui s’est déroulé à Ouaga, Bobo, Ouahigouya et Fada ?

On s’est inscrit pour ce tournoi Airtel où il y avait beaucoup d’autres clubs. Airtel ne pouvait pas prendre tout le monde et on n’a pas été retenu, comme d’autres équipes. Mais ce n’est que partie remise et vous savez que nous avons aussi organisé un camp vacances foot qui a connu un engouement. Cela entre effectivement dans le projet que nous avons pour l’ASFA-Y. La détection des jeunes talents est aussi l’une de nos priorités pour en faire des athlètes de demain.

C’est d’ailleurs dans ce souci que nous travaillons de concert avec le centre de Feeynord au Ghana et qui est dirigé par Broeken Nous l’assistons dans le recrutement de jeunes footballeurs au Burkina. Ils sont formés et après ils nous rejoignent. Vous avez connu des joueurs comme Mandela et Ggnimassou. Cette année, on aura deux ou trois joueurs qui viendront de ce centre.

Mais que devient Mandela, qu’on dit parti jouer en Côte d’Ivoire ?

Notre mode de fonctionnement avec Feeynord est un système de prêt. Mandela était en contrat avec nous et après trois saisons, il a décidé d’aller voir ailleurs. Il est en ballade dans la sous-région à la quête d’un club. Nous lui souhaitons bonne chance où il se trouve.

On dit qu’il a signé avec un club de l’intérieur de la Côte d’Ivoire.

Je sais qu’il a toujours un contrat avec nous et même s’il joue avec un club ivoirien, cela ne nous gêne pas. Mais jusqu’à ce jour, nous n’avons pas été sollicité pour une demande de transfert le concernant. Si les normes sont respectées, nous faciliterons son transfert.

Le bruit court que la Fédération intéresse Béouindé au cas où l’équipe de Zambendé rendrait le tablier.

Pourquoi l’équipe de Zambendé rendrait le tablier. Elle est en place et travaille. Vous savez, ce sont nos amis d’en face qui font courir ce bruit pour faire croire que je me désintéresse de l’ASFA-Y. Aujourd’hui, mes ambitions se limitent à Zempasgo. Mais j’ai quand même un intérêt pour la fédération parce que mon club est membre de cette structure sportive. Beaucoup de membres fédéraux sont mes amis et nous travaillons main dans la main. Nous faisons tout pour les aider à s’en sortir. Ce n’est pas parce qu’ils sont en difficulté qu’il faut leur jeter la pierre. Bien au contraire, quand ça ne va pas nous devons discuter. Pour l’instant, je vous dis que mes ambitions personnelles, c’est à l’ASFA-Y.

Vous n’aspirez pas à jouer un jour un rôle du côté de Ouaga 2000 où les choses vont mal avec des affaires compliquées ?

Ecoutez, qui n’aspire pas à servir son pays ? Pour le moment, ce n’est pas encore venu, mais si dans une autre vie je suis disponible, pourquoi pas.

Ah ! on voit venir…

(Rires). L’avenir nous le dira.

Entretien réalisé par Justin Daboné

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 14 octobre 2011 à 13:43, par Sabariden En réponse à : Armand Béouindé (ASFA-Y) : « Des lépreux veulent enterrer le club »

    Du respect pour les lépreux. Ce sont des malades qui n’ont pas choisis de l’être.Ils ne vous ont rien fait, alors ne les injuriez pas gratuitement.
    Si vous avez des comptes à règler à des gens, nommer-les courageusement et règlez vos comptes. Mais de grâces, un peu de respect pour les malades.

    • Le 15 octobre 2011 à 13:39 En réponse à : Armand Béouindé (ASFA-Y) : « Des lépreux veulent enterrer le club »

      La lèpre est une maladie quasiment éradiquée !
      Et puis, les citations existes depuis la nuit des temps !
      On se gène pour dire à ce monsieur que la citation est mise ente "griffes" !
      Pas de compte à régler à L’asfaY !

      Seulement un conseil d’administration ondoyant et divers !

      C’est scandaleux ! laisser travailler le comité central qui es efficace et le démontre par les excellents résultats et c’est ça qui compte !

  • Le 14 octobre 2011 à 14:28 En réponse à : Armand Béouindé (ASFA-Y) : « Des lépreux veulent enterrer le club »

    Très cool ce bordel à l’ASFA-Y.Vive l’EFO

  • Le 15 octobre 2011 à 00:52, par Fred depuis Norfolk,VA, USA. En réponse à : Armand Béouindé (ASFA-Y) : « Des lépreux veulent enterrer le club »

    Qui est cet ignart qui crie "cool ce bordel a L’ASFA et vive l’EFO" ? Je suis etoile mais je suis contre ces genres de reflexions qui ne font pas avancer le foot au Faso. Ou est l’EFO aujourd’hui ? Entrain de luter pour ne pas descendre en D2. C’est justement a cause de gens comme vous autres qui sont toujours prets a rire du malheur des autres tout en ne sachant pas tirer les lecons qu’il faut dans ce genre de situations. Que gagne l’EFO si l’ASFA-Y a des problemes. L’ASFA-Y bien organisee vous representera en campagne africaine. Si c’est bon, on va tous recolter d’une facon ou d’une autre les fruits(Etalons et hausse du niveau du jeu en championnat...). Reflechissez avant de nous ecrire des conneries. Sans rancune !!!

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