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Démonétisation : la BCEAO rassure

Publié le lundi 11 octobre 2004 à 07h10min

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A propos des billets de la série A, "il faut éviter de faire peur aux gens". Jean- Baptiste Compaoré, ministre des Finances et du budget et Célestin Zongo ont, au cours d’une conférence de presse, tous abondé dans le même sens. Ils ont adressé un appel au public pour une adhésion totale à l’opération de démonétisation en acceptant les billets de la gamme 1992 et en allant opérer les transactions auprès des guichets de la BECEAO, du Trésor, des banques et de la Société nationale des postes (SONAPOST).

L’opération de retrait de la circulation des billets de la gamme de 1992 durera du 16 août au 31 décembre 2004. Tous les détenteurs de ces billets (série A) sont priés de se présenter devant les guichets de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest BCEAO/ Burkina, du Trésor, des banques commerciales et de la SONAPOST. Les points d’échange seront multipliés pour que tous ceux qui veulent échanger ces billets puissent le faire sans grand déplacement. A ce propos, il n’y a pas d’inquiétude à se faire si, bien entendu, on est "porteur de bonne foi", c’est-à-dire si on a acquis le ou les billets de façon honnête. C’est dire que le détenteur du billet n’est pas a priori accusé.

Des indices pour rémonter la filière

Il peut tout simplement constituer un indice pour rémonter la filière des auteurs des casses des agences BCEAO de Côte d’Ivoire. L’enquête est fonction de la quantité de billets échangés. En rencontrant la presse le 8 octobre 2004, Jean-Baptiste Compaoré, ministre des Finances et du budget et Célestin Zongo, directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), ont voulu tranquilliser le public et le rassurer quant aux objectifs poursuivis par l’opération de démonétisation. "Si vous êtes porteur de bonne foi et si vous ne vous présentez pas d’ici le 31 décembre pour échanger votre billet de type A, vous serez perdant" de toute façon, relèvent les conférenciers.

Ils affirment qu’il y aura un traitement diligent des dossiers suspects afin qu’en une ou deux semaines, le détenteur honnête soit lavé de tout soupçon.
Si les conférenciers reconnaissent qu’il y a eu des difficultés dans la mise en oeuvre de l’opération, étant donné que les billets de la série A sont rejetés par certains commerçants ; ils relèvent toutefois que ces difficultés ne sont pas spécifiques au Burkina.

Et quand certains lient ces difficultés à un déficit de communication, les conférenciers, eux, pensent plutôt qu’il s’agit là d’une insuffisance de communication. De toute façon, indiquent-ils, l’opération date seulement du 16 août, ce qui est assez récent. Toujours selon eux, l’information et la communication seront renforcées. Déjà, dans 17 localités, les objectifs de la démonétisation ont été expliqués.

Pas d’informations dans les provinces

Quelles leçons tirer de ce qu’il convient d’appeler insuffisance de communication ?

"Après les tournées que nous avons effectuées dans les provinces, nous nous sommes rendu compte que l’information ne circule pas dans les provinces parce que la radio nationale n’atteint pas les confins du pays, explique Célestin Zallé. Cela nous a amené à comprendre pourquoi les précédentes opérations ont été recommencées.

Nous allons donc mettre l’accent sur les radios locales et pourquoi pas faire recours à des crieurs". Quatre mois ! Ce délai n’est-il pas court pour la présente opération de démonétisation ? Non, estiment-ils. Un niveau appréciable de rachat des billets a été atteint. Rien qu’à à la date du 5 octobre, souligne Jean-Baptiste Compaoré, 47,6 % de signes monétaires dans toute la zone UEMOA ont été retirés. Lors de la conférence, il a été question de ce que certains détenteurs des billets gomment la lettre A pour la remplacer par une autre lettre.

Inutile de se livrer à de tels actes. Il faut tout simplement déposer le billet en question à BCEAO pour l’échanger, rassure Célestin Zallé. Notons que dans le cadre de la mise en oeuvre de l’opération, il a été créé, au niveau de chaque pays membre de l’UEMOA, un comité national de surveillance, qui aura la charge d’organiser et de suivre les opérations d’échange.

Par Cheick Beldh’or SIGUE
Le Pays

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