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Assemblée générale des Nations-Unies : Le Burkina partage son expérience en matière de négociation de paix

Publié le jeudi 29 septembre 2011 à 11h04min

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Le mardi 27 septembre 2011, le Chef de la Diplomatie burkinabè, Son Excellence Monsieur Djibrill Bassolé, était à la tribune des Nations Unies, à l’occasion du débat général de la 66ème session ordinaire de l’Assemblée Générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU). Il a partagé avec l’ensemble des pays du monde la vision du Burkina Faso sur la marche actuelle du monde ainsi que les efforts déployés par le Gouvernement et le peuple burkinabè afin de relever les multiples défis de développement. Nous vous proposons l’intégralité de la déclaration.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation,
Monsieur le Secrétaire général,
Distingués délégués,
Mesdames et Messieurs,

Les sessions annuelles de l’Assemblée générale des Nations Unies sont toujours l’occasion pour la communauté internationale de se pencher sur l’état du monde par la réflexion et par des échanges, afin de mettre en commun des idées novatrices à même de conforter notre volonté de création d’une communauté de destin porteuse de lendemains meilleurs.

C’est toujours avec un grand intérêt que le Burkina Faso participe à ce rendez-vous du partenariat mondial.

Monsieur le Président,

Permettez-moi, avant de poursuivre, de vous adresser les sincères et chaleureuses félicitations du gouvernement et du peuple burkinabè pour votre élection à la présidence de la 66ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies, que vous avez choisi de placer sous le thème du renforcement de la Médiation comme moyen de prévention et de résolution des conflits.

Le Burkina Faso adhère pleinement à ce choix et s’engage à partager avec la communauté internationale son expérience en matière de négociation de paix, en particulier, au regard du rôle de Médiateur de la CEDEAO que le Président Blaise COMPAORE a joué dans la résolution de la crise en Cote d’Ivoire et en Guinée.

Je voudrais féliciter votre prédécesseur, Monsieur Joseph Deiss, pour l’efficacité avec laquelle il a dirigé les travaux de la 65ème session.

A Monsieur le Secrétaire Général, Ban Ki-moon, j’adresse mes sincères félicitations pour sa brillante réélection à la tête de l’Organisation des Nations Unies. Je formule à son endroit des vœux de santé et de réussite durant ce deuxième mandat.

Je salue l’accession de la République du Soudan du Sud à l’indépendance et à la souveraineté internationale, et lui souhaite la bienvenue au sein de la grande famille des Nations Unies. Aux autorités et au peuple sud soudanais, le gouvernement burkinabè exprime sa volonté de coopération sincère.

Monsieur le Président,
Distingués délégués,

Depuis notre dernière session, beaucoup d’évènements ont marqué l’évolution du monde et de nos Etats. Certains pays ont été victimes de catastrophes naturelles, d’autres ont connu des crises financières, politiques et sociales.

Mon pays, le Burkina Faso, a lui aussi été confronté, au début de cette année, à des revendications sociales du fait de la conjoncture économique nationale et internationale difficile. Ces revendications suivies de troubles sociaux ont heureusement trouvé une solution grâce à un dialogue soutenu et inclusif initié par Son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso.

Ce dialogue qui a concerné toutes les catégories sociales du pays a permis au gouvernement d’échanger avec toutes les composantes de notre société autour de leurs préoccupations en vue d’y apporter des solutions idoines.

En outre, le gouvernement burkinabè, dans le cadre de la consolidation de l’Etat de droit, du perfectionnement et du renforcement de notre système de gouvernance politique et institutionnelle, a mis en place un Conseil Consultatif sur les Réformes Politiques dans le but de poursuivre les réformes politiques et institutionnelles déjà engagées depuis plusieurs années.

Sur le plan économique et social, en application de la Stratégie de croissance accélérée et de développement durable (SCADD), le gouvernement du Burkina Faso, en dépit de la modicité de ses moyens et de nombreuses autres contraintes et priorités, à poursuivi ses efforts d’édification d’une économie performante, en mettant un accent particulier sur le renforcement des secteurs clés que sont notamment l’éducation, la santé, l’eau, la formation, l’emploi des jeunes ; en améliorant les infrastructures sociaux économiques, en particulier le réseau routier, et en favorisant le climat des affaires.

Naturellement, ces progrès ont été possibles aussi grâce à la coopération et au soutien de nos partenaires bilatéraux et multilatéraux.

C’est l’occasion pour moi de leur exprimer notre reconnaissance et notre gratitude pour leur engagement constant à nos côtés, et pour leur soutien à nos efforts en vue d’atteindre les Objectifs du Millénaire pour le Développement.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,

Au niveau sous-régional et continental, le Burkina Faso, dans le cadre de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA), de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’Union africaine (UA), continuera de s’investir de manière constructive dans le renforcement du processus d’intégration.

Tout en proclamant notre foi et notre profond attachement aux processus d’intégration régionale en cours sur le continent africain, nous restons convaincus que l’intégration régionale doit être pragmatique et qu’elle doit être basée sur des réalisations concrètes, seules à même de nous permettre de réaliser les aspirations légitimes de nos populations.

Au niveau régional, nous saluons à leur juste valeur, toutes les initiatives prises par l’Union africaine dans la gestion et le règlement des conflits en Afrique. Le Burkina Faso réitère son entière disponibilité à y apporter toujours sa contribution pour la préservation de la paix, de la sécurité et de la stabilité partout en Afrique.

Monsieur le Président,
Distingués délégués

Le monde traverse actuellement des moments de grandes incertitudes et d’inquiétudes résultant de l’instabilité économique et financière internationale, de l’accentuation de la pauvreté, de la dégradation continue de l’environnement et de la multiplication des catastrophes naturelles.

En particulier, les récentes crises financières internationales compromettent dangereusement l’équilibre de nos économies, mettant à rude épreuve la cohésion de nos sociétés. Elles nous interpellent tous et recommandent de notre part une vigilance constante et une solidarité soutenue.

Les effets néfastes des changements climatiques n’épargnent aucun pays, les catastrophes naturelles notamment ont compromis et ébranlé les fondements de développement de nombreux d’entre eux, et plus particulièrement vulnérables, les Pays les Moins Avancés qui sont plus durement éprouvés.

Face à ce fléau, une attention particulière, une mobilisation accrue de la communauté internationale sont plus que requises sur la question du climat ainsi que toutes les autres préoccupations environnementales. Le Burkina Faso à cet égard salue entre autres initiatives, celle de Madame Hilary Clinton, Secrétaire d’Etat, sur l’Alliance mondiale pour les foyers améliorés dont des pays comme le Burkina pourrait tirer grand profit.
La tenue au cours de la présente session, de la réunion de haut niveau sur la lutte contre la désertification, ainsi que la signature par plusieurs pays dont le Burkina Faso, du protocole de Nagoya à la convention sur la diversité biologique, constituent également des évènements à saluer à leur juste valeur.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,

Le Burkina Faso attache une importance particulière à toutes les questions liées à l’épanouissement de la femme, et à cet effet, n’a ménagé aucun effort pour améliorer le statut social et juridique de la femme burkinabè.

C’est pourquoi, nous nous félicitons du lancement par notre organisation de l’entité ONU-Femmes. Nous fondons l’espoir que ce nouvel organe qu’il convient de doter de moyens adéquats, sera un véritable catalyseur des activités des Nations Unies visant la défense des droits de la femme.

Plus particulièrement, nous attendons de cet organe un soutien renforcé aux politiques de promotion de la femme dans les pays en voie de développement.

Nous nous réjouissons de ce que lors de la présente session, le Groupe africain introduira un projet de résolution visant à interdire au niveau mondial les mutilations génitales féminines. Nous espérons qu’il recevra l’adhésion de toute la communauté internationale.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation,
Monsieur le Secrétaire général,
Distingués délégués,
Mesdames et Messieurs

Depuis plus d’une décennie, nous nous sommes engagés dans un processus de réforme des Nations Unies, afin de lui permettre d’être en phase avec les exigences d’un monde en pleine mutation.

Hélas, malgré les avancées significatives enregistrées, beaucoup reste encore à faire.

Pour le Burkina Faso, la réforme doit prendre en compte les intérêts de tous les Etats membres et accroître l’efficacité de notre organisation dans la gestion de la paix et la sécurité, la stabilité et le développement de toutes les parties du monde.

Monsieur le Président,

Avec l’avènement du troisième millénaire, nous avions espéré et souhaité que ce millénaire nous réconcilierait avec nous-mêmes, et qu’il serait porteur de paix, de sécurité et de stabilité. Malheureusement, notre planète continue toujours d’être endeuillée par de nombreux conflits dont beaucoup portent la marque du terrorisme international que le Burkina Faso, faut-il le rappeler, condamne fermement sous toutes ses formes et manifestations.

C’est pourquoi le Burkina Faso, qui milite ardemment pour la prévention et le règlement des conflits, essentiellement par le dialogue, salue l’adoption par l’Assemblée générale de la résolution A/RES/65/283 sur le règlement des différends par des moyens pacifiques. Nous nous félicitons que cette résolution ait été initiée par le groupe des amis de la médiation dont le Burkina Faso est membre.

Tout comme il l’a fait en Guinée, en Côte d’Ivoire, au Togo, au Darfour, le Burkina Faso reste disposé à apporter sa contribution partout où il sera sollicité pour la médiation, la préservation et la consolidation de la paix.

L’organisation d’élections libres et transparentes en Guinée et en Côte d’Ivoire a marqué le succès de la facilitation conduite par son Excellence Monsieur Blaise COMPAORE, Président du Faso.

En ce qui concerne la Côte-d’Ivoire, la mise en œuvre de l’Accord Politique de Ouagadougou a permis à ce pays de sortir de la crise. Il lui faut à présent consolider la paix et la réconciliation. Nous saisissons l’occasion pour remercier le Secrétaire général des Nations Unies qui a soutenu efficacement les efforts de la CEDEAO et du Facilitateur du dialogue direct inter-ivoirien.

Au delà de la facilitation, le Burkina Faso est disposé à assister l’ensemble des pays en situation de post conflit dans notre sous-région, dans leur quête de paix et de stabilité.

Il lance un appel à la communauté internationale, pour qu’elle soutienne les efforts de consolidation de la paix, en particulier en Côte-d’Ivoire et en Guinée.

Au Darfour, le Burkina Faso participe à la force conjointe Nations Unies/Union Africaine avec un contingent de huit cents (800) hommes. L’adoption, le 14 juillet 2011, du Document de Doha pour la paix au Darfour entre le Gouvernement du Soudan et le Mouvement pour la Libération et la Justice, constitue une avancée significative dans la restauration de la paix globale et définitive.

Grâce à la confiance placée en nous par l’Union africaine et les Nations Unies, nous avons pu apporter notre concours au processus de paix, et convions toutes les parties au conflit à consolider le Document de paix de Doha.

Le Burkina Faso exprime sa reconnaissance et sa profonde gratitude à l’Emir du Qatar, Son Altesse Cheikh Hamad bin Khalifa al-Thani pour son soutien déterminant au succès du processus du Darfour.

Dans le cadre du comité de suivi, mon pays continuera à contribuer à la consolidation de la paix. Nous exhortons le Mouvement pour l’Égalité et la Justice (JEM), le Mouvement de Libération du Soudan (SLM) et le Gouvernement du Soudan, à conclure dans les meilleurs délais, les modalités d’un arrêt complet des hostilités au Darfour.

Monsieur le Président,
Mesdames Messieurs

En Afrique du Nord, une volonté de changement s’est concrétisée en Tunisie, en Egypte et en Libye. Le Burkina Faso exprime sa solidarité avec ces pays dans leur quête de liberté et de démocratie et leur réitère sa volonté de renforcer des liens de coopération fructueux.

A cet effet, le Burkina Faso réaffirme sa reconnaissance du Conseil National de Transition de la Libye et l’encourage dans sa volonté de promouvoir la démocratie, la cohésion nationale, la stabilité et la sécurité pour toutes les personnes vivant en Lybie.

Au Moyen Orient, nous suivons avec une attention particulière l’évolution de la question palestinienne. Nous soutenons la demande d’adhésion de la Palestine à l’Organisation des Nations Unies en tant qu’Etat membre et réitérons notre appel à l’instauration d’une paix durable et globale dans cette région ; paix durable qui garantit la liberté et l’autodétermination du peuple palestinien et la sécurité de l’Etat d’Israël.

Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Chefs de délégation,
Monsieur le Secrétaire général,
Distingués délégués,
Mesdames et Messieurs,

Le Burkina Faso a foi au multilatéralisme, en la solidarité entre les peuples et aux vertus du dialogue entre les Nations.

A cet égard, ma délégation note avec une grande satisfaction le climat apaisé qui règne actuellement dans leurs relations entre la République de Chine Taïwan et la République Populaire de Chine. Cela milite en faveur de l’octroi à la République de Chine de la place qui est la sienne dans le concert des Nations, y compris par sa participation significative aux activités des organisations internationales telles que l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale et la Convention des Nations Unies sur les Changements climatiques.

Pour terminer, Monsieur le Président, je formule le vœu que les vertus de la solidarité internationale et du dialogue entre les nations continuent d’inspirer l’Organisation des Nations Unies, cadre d’excellence du multilatéralisme, afin qu’ensemble nous relevions les défis auxquels notre monde en pleine mutation est confronté.

Je vous remercie.

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