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Vague de changements dans la diplomatie burkinabè : L’Ambassadeur Bruno Nongoma Zidouemba rentre d’Addis

Publié le vendredi 23 septembre 2011 à 03h55min

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Le vent de changements tous azimuts qui souffle depuis quelque temps sur la diplomatie burkinabè vient de toucher notre ambassade à Addis Abeba, d’où a été rappelé Son Excellence Bruno Nongoma Zidouemba. Il est remplacé par l’ancien ministre délégué chargé de la Coopération régionale, Minata Samaté/Cessouma, désormais Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire auprès de la République fédérale démocratique d’Ethiopie et Représentant permanent auprès de l’Union africaine et de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA). C’est ce qui ressort du compte rendu du Conseil des ministres de ce mercredi.

Sans doute, l’Ambassadeur sortant était déjà dans les secrets des Dieux lors de notre récent passage dans la capitale éthiopienne, lorsqu’il a poliment décliné une sollicitation d’interview de notre part sans toutefois aller jusqu’au bout de ses idées pour nous convaincre. A présent, tout devient clair, comme dirait l’autre.

A la différence de Salif Diallo ou de Paramanga Ernest Yonly, précédemment rappelés de leurs postes, respectivement, de Vienne et de Washington, Dr Bruno Nongoma Zidouemba (il est titulaire d’un doctorat en relations internationales de l’Institut des relations internationales du Cameroun) est un diplomate de carrière qui n’a pas exercé de fonctions ministérielles.

Le moins que l’on puisse dire de l’homme en ces instants, c’est qu’il a été l’un des artisans majeurs de la diplomatie burkinabè au cours des vingt sept dernières années, lui qui aura exercé sa profession sur trois des cinq continents : Amérique, Europe et Afrique.
De 1984 à 1985, l’ancien pensionnaire de l’Institut du développement économique de la Banque mondiale faisait déjà partie des membres de la délégation du Burkina Faso au Conseil de Sécurité des Nations unies. Il occupait alors le poste de deuxième, puis premier Conseiller à la Mission permanente du Burkina Faso auprès de l’ONU, à New York. A partir de 1986, l’ex-étudiant d’histoire de l’Université de Dakar est Ambassadeur auprès des pays nordiques, notamment le Danemark, la Suède, la Norvège et la Finlande. Il avait 37 ans, puisqu’il est de 1949.

De 1989 à 1994, le natif de Dargo cumule les fonctions d’Ambassadeur auprès de la République Italienne, de la Grèce, de l’Albanie, de l’ex-Yougoslavie et celles de Représentant permanent du Burkina auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), du Fonds international de développement agricole (FIDA) et du Programme alimentaire mondial (PAM).

Après un passage de quelques années (1994- 1997) au ministère des Affaires étrangères comme Secrétaire général, l’ancien stagiaire de l’Institut des Hautes Etudes Internationale et du Développement de Genève est de nouveau envoyé sur le front diplomatique. Notamment à Washington, où il va officier à la fois, de 1997 à 2001, en tant qu’Ambassadeur du Faso auprès des Etats-Unis d’Amérique, de l’Argentine, du Mexique et du Chili ; et de Représentant permanent auprès des Institutions de Bretton Woods (Banque mondiale et Fonds monétaire international). Et c’est de son poste de Washington qu’il a été muté à Addis Abeba.

Pendant dix ans, de 2001 à 2011, l’Ambassadeur Zidouemba aura contribué au rayonnement de sa patrie dans le pays de Hailé Sélassié. Le diplomate burkinabè en fin de mission était également Représentant permanent du Burkina auprès de l’Union africaine et de la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (CEA).
A ce titre, il aura laissé ses marques au sein de l’UA sur les questions de paix et de sécurité en Afrique , aidé certainement en cela par ses autres atouts d’homme discret, humble et polyglotte (outre le français, il parle, écrit et lit couramment l’anglais et l’espagnol, langues auxquelles il faudrait, dans une moindre mesure, ajouter l’Italien).
En sa qualité de Chef de la délégation du Burkina Faso au Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine de 2006 à 2010, Bruno Zidouemba présidera ledit Conseil en septembre 2007 et en avril 2009.

Il a dirigé des missions importantes au compte de l’Union africaine, parmi lesquelles la Mission d’Evaluation de l’UA sur la situation des réfugiés, rapatriés et personnes déplacées internes au Tchad, en RD Congo, au Congo Brazzaville et en République Centrafricaine (2004-2006), la Mission d’Evaluation de l’Union africaine sur la situation politique et sécuritaire en Guinée Bissau et en Côte d’Ivoire (avril-mai 2009) . Il fut membre en 2010 de la Mission d’observation de l’Union africaine à l’élection présidentielle en République de Guinée. Il est actuellement vice-président du Sous-comité de l’UA chargé de la réforme et des structures.

Bref, c’est un monument de la diplomatie burkinabè et africaine qui vient d’être rappelé au bercail. Son Excellence Zidouemba, marié et père de trois enfants, est par ailleurs auteur d’une publication, « La Coopération en matière de transport aérien en Afrique noire » publiée en 1976 ; ce qui lui a certainement valu d’occuper de 1976 à 1980 le poste de Chef de service de l’Aviation civile au Ministère des Travaux publics, des Transports et de l’Urbanisme.

Grégoire B. BAZIE

Lefaso.net

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