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SAHEL : Des récoltes moyennes attendues

Publié le jeudi 22 septembre 2011 à 01h52min

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Selon ce préavis sur les perspectives agricole et alimentaire au Sahel et en Afrique de l’ouest, des "récoltes moyennes" sont attendues à la fin de cette campagne agropastorale.

La campagne agropastorale 2011/2012 au Sahel et en Afrique de l’Ouest tire à sa fin. Elle est caractérisée par une installation de pluies irrégulières, précoces ou tardives selon les cas, puis suivies de périodes sèches localisées, mais souvent prolongées jusqu’à la première décade d’août. A partir du 10 août 2011, le retour à la normale des pluies a permis l’installation définitive des cultures. Les zones les plus touchées par les irrégularités pluviométriques sont l’Ouest du Mali, l’Est et le Nord du Sénégal, le Sud de la Mauritanie, l’Ouest du Niger, la bande sahélienne du Tchad et le Nord-Nigeria.

Dans ces zones, les semis ont connu des retards de plus d’un mois. Cependant, des conditions végétatives favorables ont été observées dans les régions centrales du Niger (Maradi, nord Zinder et centre Tahoua) et dans les régions de Gao, Mopti, Tombouctou, centre Ségou et sud Koulikoro au Mali. Si cette tendance se maintient, on pourra s’attendre à de bonnes récoltes dans ces régions. Globalement, la plupart des cultures sont actuellement au stade de montaison à épiaison et dans certains cas des récoltes en vert ont déjà commencé. La situation phytosanitaire est relativement calme, mais des ennemis de cultures (criquets, sautériaux, chenilles mineuses, etc.) ont été signalés dans différents pays. Ces attaques ont été circonscrites, mais la vigilance et la surveillance doivent être maintenues, surtout dans les zones de reproduction du criquet pèlerin. Les pâturages sont relativement bons et la situation zoo-sanitaire est calme même si des cas isolés de peste porcine ont été relevés. Sur le plan hydrologique, l’analyse des débits montre que les apports cumulés en fin août sont déficitaires pour la majeure partie des stations suivies, à l’exception de Niamey qui enregistre un volume d’eau cumulé excédentaire.

En cas d’arrêt précoce des pluies, le risque d’étiage sévère est réel. Les niveaux d’approvisionnement des marchés sont en général normaux, malgré la soudure et l’installation difficile de l’hivernage. Les tensions localisées sur les prix entre juin et juillet 2011 consécutives à l’installation difficile de l’hivernage se sont progressivement estompées avec la reprise des pluies. Avec les offres de céréales relativement importantes consécutives aux records de productions 2010/2011, l’impact de la hausse des prix mondiaux sur les produits agricoles a été relativement limité en Afrique de l’Ouest même si les prix restent élevés par rapport à la normale saisonnière.

Pour les céréales, les prix pourraient continuer à baisser jusqu’en décembre 2011 sauf si la campagne agricole est compromise avec un arrêt précoce des pluies. Cependant, l’augmentation du prix du riz sur le marché mondial aura des incidences négatives sur les niveaux d’importation en riz et probablement les prix en Afrique de l’Ouest. Cela pourrait rendre difficile l’accès aux aliments pour les ménages les plus pauvres. A la lumière du déroulement de la campagne agricole, les tendances de production céréalière pour l’ensemble des pays de la région sahélienne et ouest-africaine se situeraient entre 43 et 52 millions de tonnes. Pour les pays du CILSS, elles seraient de l’ordre de 15 à 17 millions de tonnes, pour ceux de l’UEMOA entre 16 et 17 millions de tonnes et ceux de la CEDEAO entre 41 et 50 millions de tonnes.


Recommandations

Compte tenu de tout ce qui précède, il est recommandé :

. Aux pays de :
- Prendre les dispositions nécessaires pour assurer un bon déroulement des missions conjointes d’évaluation de la campagne agropastorale ;
- Diminuer les interventions sur le fonctionnement des marchés et les échanges transfrontaliers ;
- Assurer la veille sur les marchés de céréales et de bétail afin de détecter à temps les signes précurseurs de dysfonctionnement.
- Assurer le suivi de la situation des populations déplacées du fait des crises sociopolitiques.

. Aux dispositifs régionaux d’information et d’alerte rapide (CILSS/FAO/FEWS NET) de :
- Assurer un suivi rapproché des zones clairement identifiées comme à risque de production et à déficit fourrager ;
- Renforcer les capacités des structures étatiques dans la collecte et l’analyse des données ;
- Renforcer le suivi de la situation alimentaire et nutritionnelle ;
- Maintenir la surveillance du criquet pèlerin. Cet avis est issu de la concertation régionale sur les perspectives agricoles et alimentaires au Sahel et en Afrique de l’Ouest tenue à Banjul (Gambie) du 14 au 16 septembre 2011. La concertation a regroupé les délégués des pays membres du CILSS, de la CEDEAO et de l’UEMOA, les systèmes régionaux et internationaux d’information sur la sécurité alimentaire (CILSS/AGRHYMET, FAO/SMIAR, FEWS NET) et des acteurs humanitaires (PAM, ECHO, FFP/USAID, OCHA, OXFAM) et les partenaires techniques et financiers (ACDI, BCEAO, Union européenne).

Fait à Banjul (Gambie), le 16 septembre 2011

La rencontre

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 22 septembre 2011 à 11:02 En réponse à : SAHEL : Des récoltes moyennes attendues

    Rien sur le Burkina !Un autre son de cloche venant d’organismes régionaux plus ou moins indépendant sur la campagne agricole nationale nous situerait mieux que les tournées aux relents électoralistes de nos autorités nationales.
    Dans tous les cas,ce que nous avons vu ici au Burkina en termes de pluviométrie est plus qu’inquiétant et il faut que le discours de nos autorités change et aille au délà des affirmations du genre"les mésures ont été prises pour renforcer nos stocks de sécurité" ou " nous mettrons des céréales à prix sociaux à la disposition des populations vulnérables" ou pire " nous surveillerons les marchés ou contolerons les prix".La pauvrété est telle que dans certains milieux ruraux meme le sac à 1000 F,certains ne pourront pas l’acquérir. Comment le pourraient-ils si le déficit pluviométrique n’a pas permis de faire des productions de rentes pour avoir des revenus ?
    En réalité,il faut tout faire pour permettre aux paysans d’avoir une seconde campagne agricole en disponibilisant les moyens pour produire en saison sèche. Il faut ouvrir au paysannat le pétit crédit pour subvenir à leurs besoins les plus pressés.Si rien n’est fait dans ce sens,la crise socio-politique se doublera d’une crise économique et humanitaire.

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