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LUC ADOLPHE TIAO DANS LA RÉGION DU NORD : Discussion à bâtons rompus sur divers sujets

Publié le mercredi 21 septembre 2011 à 02h31min

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De passage à Ouahigouya, dans le cadre de sa tournée de suivi de la campagne agricole, le Premier ministre Luc Adolphe Tiao a rencontré, le dimanche 18 septembre 2011, les producteurs et les agents travaillant avec le monde rural de la région du Nord.

Les échanges que le Premier ministre et les autres membres du gouvernement ont eus avec les producteurs et les acteurs du suivi de la campagne agricole 2011-2012 à Ouahigouya, ont permis de toucher du doigt les réalités du terrain. En effet, trois communications ont été livrées au cours de la rencontre, avant que les acteurs ne passent aux échanges proprement dits. Dans son exposé, le Directeur régional (DR) de l’Agriculture et de l’hydraulique du Nord, Auguste Tapsoba, a fait un bilan succinct des activités de sa structure, ainsi que l’état actuel de la campagne agricole dans ladite région. Il en ressort que la présente campagne a connu des difficultés dans son démarrage. Cela est dû à une pluviométrie très capricieuse et à une mauvaise répartition des pluies dans le temps et dans l’espace dans une région où les conditions climatiques sont défavorables. Néanmoins, a noté M. Tapsoba, la situation phytosanitaire reste calme.

Selon lui, la campagne agricole est jugée globalement, passable dans trois provinces de la région et bonne, dans le Passoré. La faible utilisation de la fumure organique, le manque de formation des producteurs et l’insuffisance d’équipements agricoles sont, entre autres, difficultés qui entravent le développement de l’agriculture au Nord.

Quant au DR des Ressources animales, Dominique Ilboudo, il a reconnu l’importance de l’agriculture et de l’élevage qui constituent les principaux maillons de l’économie burkinabè. C’est pourquoi, il a souligné que sa direction déploie de multiples efforts pour l’accroissement de la production animale et des dérivés, tels que le lait, les œufs, etc. « L’élevage contribue pour 12% au produit intérieur brut (PIB) du Burkina Faso (……). Il est un secteur pourvoyeur d’empois », a indiqué M. Ilboudo.

En outre, a-t-il mentionné, le secteur rencontre d’énormes difficultés. Il s’agit de la réduction accélérée des pâturages, de la dégradation continue des terres, de l’absence de zones pastorales aménagées, de l’assèchement des points d’eau, etc. La troisième communication a été faite par le DR de l’Environnement et du développement durable, Attina Lankoandé. Pour lui, plusieurs actions ont été menées par sa structure pour une protection plus renforcée de l’Environnement.

Cependant, a reconnu M. Lankoandé, le problème foncier se pose toujours avec acuité dans la région, avec une forte pression démographique, sur le couvert végétal, hypothéquant du même coup la régénération naturelle.

Les doléances des acteurs

La rencontre a été également une opportunité pour les producteurs et les acteurs du suivi de la campagne de formuler quelques doléances aux membres du gouvernement. Les acteurs souhaitent notamment, le renforcement de leur capacité technique de production agrosylvopastorale, financière et matérielle, en vue de pouvoir agir efficacement, sur le terrain. Ils ont aussi demandé au gouvernement un appui conséquent à la production laitière. Et le ministre des Ressources animales, Jérémie Ouédraogo, de préciser que la filière lait fait partie des priorités de son département.

Selon lui, il est prévu la création de laiteries et leur équipement dans un proche avenir dans les régions. Pour le problème des zones pastorales, le ministre Ouédraogo a signalé que la question est très sensible et que d’ici à la fin de l’année 2011, son département tiendra les états généraux de l’élevage. Le ministre en charge de l’Agriculture, Laurent Sédogo, a, quant à lui, salué le dynamisme et l’ingéniosité des producteurs du Nord, en dépit des difficultés qu’ils rencontrent. A l’entendre, des efforts ont été consentis, mais beaucoup reste encore à faire, notamment la maîtrise de l’eau et l’utilisation de la fumure organique pour l’atteinte des objectifs.

Pour sa part, le Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, a félicité l’ensemble des acteurs et les a exhortés à plus de courage et de détermination dans le travail. Tout en déplorant les perturbations sur le plan pluviométrique, le chef du gouvernement a assuré que l’espoir est permis pour peu que « la pluie ne nous lâche pas ». Répondant aux inquiétudes des uns et des autres par rapport à la présente campagne, il a signalé que des dispositions ont déjà été prises pour parer à toute éventualité, au cas où la situation viendrait à s’aggraver. Les questions foncières étant devenues récurrentes, Luc Adolphe Tiao a souhaité qu’elles soient définitivement résolues, afin que le monde paysan puisse se développer durablement. « Nous allons résoudre aussi la question de l’eau et mettre l’accent sur la sensibilisation, car il faut résolument nous tourner vers la modernisation du développement rural », a-t-il déclaré. En tous les cas, le Premier ministre et son gouvernement se sont dit disposés à accompagner les producteurs.

Mady KABRE

Sidwaya

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