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Démonétisation : Les autorités monétaires appellent au calme

Publié le samedi 9 octobre 2004 à 12h27min

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Après les deux rencontres qu’ils ont eues avec les opérateurs économiques, le gouvernement et l’Agence nationale de la BCEAO étaient face à la presse le 8 octobre 2004. L’objectif était de faire le point de la démonétisation des billets de la gamme 92 afin de combler l’insuffisance de communication constatée jusque-là.

Une fois de plus le gouvernement burkinabè et l’Agence nationale de la BCEAO sont montés au créneau pour parler de l’opportunité et de la transparence de l’opération de démonétisation entreprise officiellement depuis mi-septembre. Les raisons évoquées par le ministre des Finances Jean-Baptiste Compaoré et le directeur national de la BCEAO, M. Célestin Zallé, sont de trois ordres : rationaliser la circulation fiduciaire, contenir les faussaires et traquer les auteurs des attaques de la Banque centrale en Côte d’Ivoire.

Ils soutiennent que les mesures prises dans ce cadre ne sont pas spécifiques au Burkina Faso, mais applicables à tous les pays de l’espace UEMOA. Même si le voisinage du Burkina d’avec la Côte d’ivoire rend les opérations plus exigeantes.

Sur le terrain, des obstacles sont observables. Ceux-ci donnent naissance parfois à une psychose au sein des populations. Il y a eu une "insuffisance de communication," reconnaissent MM. Compaoré et Zallé. Et pour remonter la pente, des instructions ont été données pour un renforcement de l’information et plus de diligence dans le traitement des cas suspectés. Des journalistes ont suivi avec intérêt les déclarations du ministre des Finances et du directeur national de la BCEAO. Ils ont ensuite exprimé leurs préoccupations.

Elles ont porté sur l’attitude à observer lorsqu’on est possesseur d’un "billet suspect", l’existence déjà de faux billets de la gamme 2003, le risque d’une dépréciation du F CFA suite aux différentes attaques des agences BCEAO et au faux monnayage, l’ampleur de cas suspectés au Burkina, l’état d’avancement de l’opération... Faisant un bilan à mi-parcours, le ministre Jean-Baptiste Compaoré évalue les retraits effectués à 47,6 % à la date du 5 octobre dernier soit environ 486 milliards de F CFA.

Concernant les cas suspectés, il affirme que des évaluations sont faites. Toutefois, il a évité de donner des précisions compte tenu des "enquêtes en cours." A l’attention d’éventuel détenteur des billets incriminés, la BCEAO recommande le sang-froid. "Si un commerçant refuse par exemple de prendre un billet, il faut s’adresser aux guichets de la BCEAO", a conseillé M. Compaoré. Au directeur national de préciser qu’un "suspect n’est pas automatiquement un coupable".

C’est à la justice de trancher. Le porteur de billets recherchés peut simplement être un indice pour remonter aux coupables. Par ailleurs, M. Célestin Zallé reconnaît que des faux monnayeurs se sont déjà essayés aux billets émis en 2003. Il s’agit, dit-il, d’une "imitation grossière". Par rapport à l’avenir du F CFA, il se veut optimiste : "le F CFA ne court aucun danger de dévaluation et va préserver toute sa notoriété", a-t-il défendu avec énergie.

A l’issue des explications, M. Zallé a appelé à "une adhésion totale à l’ opération de démonétisation". Les populations doivent accepter les billets de la gamme 92 dans les transactions et aller les échanger dans les points que sont la BCEAO, la Sonapost, les Banques commerciales et le Trésor... Et cela jusqu’au 31 décembre de cette année. Ces institutions également doivent " faire preuve de courtoisie, de patience et de compréhension à l’égard de la clientèle"

Alassane KARAMA
Rabankhi Abou-Bakr ZIDA
Sidwaya

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