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SARKOZY EN LIBYE : La France tente de confirmer son leadership

Publié le vendredi 16 septembre 2011 à 02h53min

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Le président français, Nicolas Sarkozy et David Cameron, le Premier ministre britannique, sont donc les premiers dirigeants étrangers à avoir foulé jeudi dernier le sol libyen depuis la chute de Mouammar Kadhafi. Placée sous très haute sécurité, la visite s’est déroulée à Tripoli et à Benghazi sous la protection d’environ 160 policiers français acheminés sur place. En bon parrain de la nouvelle Libye, Nicolas Sarkozy est arrivé accompagné de son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. Une bravoure qui peut rapporter gros, car la visite intervient dans un contexte encore trouble. En effet, la situation n’est pas encore totalement maîtrisée par le Conseil national de transition (CNT), au pouvoir à Tripoli.

Que vient donc faire Sarkozy dans la fournaise libyenne ? Confirmer les allégations de ceux qui estiment qu’il veut, et doit défendre les intérêts français ? Pour certains, le passé semble relégué aux oubliettes. Nul ne verra au grand jour une conférence de Berlin bis. Désormais, il faut être en pôle position pour pouvoir bénéficier des retombées des conflits auxquels on a pris part. Assurément, il s’agit aujourd’hui pour Sarkozy d’un véritable coup médiatique et diplomatique. On pourrait lui reprocher de ne pas agir de même en Syrie où un parallélisme des formes existe bel et bien. Mais cette visite n’a rien de philanthropique.

Loin d’être naïfs, les membres du CNT savent bien que cette première visite d’un chef d’Etat occidental, va au-delà de l’amour pour le peuple libyen. Un gain est en vue et on ne peut l’ignorer : la chance est donnée au peuple libyen de se libérer définitivement et de construire une démocratie vraie. Mais Sarkozy ne vient pas avec des milliards. S’il peut en trouver sur-le-champ, il prendra bien soin de remplir ses coffres. Il a des élections à préparer, un électorat à reconquérir et donc un bilan à présenter à ses concitoyens. Ce n’est pas la même chose en Afrique où le contenu des programmes et les performances des candidats comptent si peu. Sur le continent noir, le candidat-président est toujours réélu cinq ans avant, au lendemain d’une victoire qui n’étonne que ceux qui osent se refuser à se résigner.

La question se pose néanmoins de savoir si Paris n’en ferait pas de trop. En fait, le temps presse. Bientôt, l’Europe se trouvera aux portes de l’hiver. Or, en France, le climat d’avant les élections est peu reluisant pour Sarkozy. Au plan politique, l’actuel chef de l’Etat a du souci à se faire tellement les adversaires portent des coups. Au plan social, rien de réconfortant : ça grogne de plus en plus dans les rangs des travailleurs. L’élection présidentielle de mai 2012 n’est pas si loin. Entre-temps, l’hiver aura pris place avec son grand froid. De quoi faire évoluer les sondages dans un sens comme dans l’autre. En effet, parmi ceux qui votent en France, figurent de nombreux citoyens vieillissants. Leurs voix comptent beaucoup. Il faut donc s’assurer qu’ils seront au chaud cette année, pour espérer recueillir leurs suffrages.

Le gaz, le pétrole, entre autres, peuvent aider à réchauffer le cœur de bien des électeurs indécis. Quoi de plus normal d’aller récolter des dividendes…sulfureuses. C’est dans l’ordre normal des choses, devrait-on dire. Au CNT de faire preuve d’un peu plus de reconnaissance envers son principal soutien. Surtout quand les vieux amis de ce dernier, notamment les Algériens, se font prier tant du côté français (hydrocarbures et géopolitique face à AQMI) que libyen (soutien politique). Le moment est d’autant plus opportun que la guerre n’est pas encore terminée. Kadhafi en cavale, constitue toujours une menace pour le CNT qui tente de chercher sa voie, tout en travaillant à renforcer sa cohésion interne. Les nombreux courants qui le composent, vont devoir s’affronter de plus en plus ouvertement. Il faut veiller au grain et donc faire en sorte que les courants islamistes ne l’emportent pas sur les modérés pro-occidentaux.

Chef de guerre aux accents triomphalistes, Sarkozy arrive donc au bon moment. Loin d’être inopinée, la visite a donc été bien préparée. Une visite de repositionnement qui permettra à Paris de marquer son territoire. Et Sarkozy n’a pas si tort de venir confirmer son option et clamer son assistance au peuple libyen en apparence esseulé. Certes, peu de Libyens pourront lui serrer la main. L’actuel occupant de l’Elysée n’en est pas moins dans sa logique : il ne veut ni se laisser distancer, ni se voir dicter des choses après ce qu’il a fait. Sarkozy tient surtout à renflouer les caisses de l’Etat français, à soutenir les grandes corporations et à se faire réélire.

L’homme nourrit aussi beaucoup d’autres ambitions. En effet, il rêve de réaliser un grand projet de développement impliquant tous les Etats riverains de la Mer Méditerranée. Et pourquoi ne pas renforcer en même temps l’influence française qui va du Golfe du Bénin ou encore du Gabon à l’Egypte, membre de la famille francophone depuis déjà de nombreuses années ? Le CNT ayant mis le Guide libyen dehors avec l’aide de l’OTAN, il y aura de quoi alimenter les débats entre les tenants de la nécessaire assistance à apporter au peuple libyen assoiffé de liberté et de démocratie et ceux qui dénoncent ces formes d’intervention sur le continent. Sarkozy devra toutefois prendre garde à ne pas effaroucher ses amis Italiens. Comme toute ancienne puissance coloniale, Rome doit déplorer qu’une vieille rivale lui dame le pion sur sa seule possession en terre africaine : la Libye si proche de ses frontières, mais aussi si riche de ses hydrocarbures.

Par sa présence en Libye, le chef de l’Etat français tient peut-être à confirmer que l’ère Kadhafi relève du passé. Mais s’il clame que son pays se tiendra toujours aux côtés de ceux qui défendent la démocratie, jamais il n’oubliera pour autant de défendre les intérêts français. La France semble avoir trouvé sa voie. Avec les interventions en Côte d’Ivoire et en Libye, elle inscrit sa diplomatie sur le double plan de la défense de la démocratie mais aussi de ses intérêts.

"Le Pays"

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Vos commentaires

  • Le 16 septembre 2011 à 09:39, par aliende En réponse à : SARKOZY EN LIBYE : La France tente de confirmer son leadership

    Tels des vautours sur le corps encore fumant de leur victime !!!
    Ils n’aiment pas la démocratie, ils adorent le pétrole !!!

  • Le 16 septembre 2011 à 12:13 En réponse à : SARKOZY EN LIBYE : La France tente de confirmer son leadership

    Pendant que l’Afrique se prostitue aux intérêts occidentaux, voici ce que d’autres décident au regard de l’histoire et sans la débilité qui caractérise les chefs d’Etats Africains porteurs d’étron. A lire et à réfléchir :

    l’Alba demande à l’ONU
    de ne pas reconnaître le CNT

    Les pays du bloc de gauche latino-américain Alba (Alternative bolivarienne pour les Amériques) a demandé au président de l’Assemblée générale de l’ONU que « le gouvernement illégitime » du Conseil national de transition (CNT) ne puisse pas occuper le siège de la Libye.

    « Le siège de la Libye aux Nations unies ne doit pas être occupé par unefaction ou un gouvernement provisoire illégitime imposé par une intervention extérieure », demande la lettre signée aux noms des ambassadeurs de l’Alba par le représentant permanent du Venezuela auprès de l’ONU à New York Jorge Valero, et dont l’AFP a obtenu une copie.

    Le courrier, daté de mardi et adressé au président de la 66ème Assemblée générale de l’ONU, le qatari Nasser Abdulaziz Al-Nasser, recommande un « débat en profondeur » sur le sujet par le Comité des mandats qui doit se réunir mercredi à New York.

    Pour l’Alba, le Comité des mandats doit « empêcher l’occupation du siège de la Libye (à l’ONU) jusqu’àl’établissement d’un gouvernement légitime, sans intervention étrangère, d’un gouvernement qui reflète la volonté libre et souveraine de la Libye ».

    Si le bloc de gauche latino-américain persiste, cela pourrait obliger les193 Etats membres de l’ONU à voter pour savoir s’ils admettent la présence d’une représentation du CNT.

    En règle générale, le Comité des mandats émet une recommandation qui est adoptée par consensus par l’Assemblée générale.

    L’Alba est composée de Cuba, le Venezuela, l’Equateur, la Bolivie, le Nicaragua, la Dominique et les deux petits Etats caribéens de Saint-Vincent-et-Grenadines et Antigua et Barbuda.

    L’Expression in Cri du Peuple :

  • Le 16 septembre 2011 à 16:15, par Farid Mnebhi En réponse à : SARKOZY EN LIBYE : La France tente de confirmer son leadership

    L’Algérie devenue un facteur de trouble majeur
    dans la région du Maghreb et du Sahel

    Au suivi des évènements qui ont secoué la scène arabe et maghrébine ces derniers mois, il m’a été permis de constater que l’Algérie a joué un rôle pour le moins trouble et intéressé.

    Intéressé sur le plan interne, en raison de graves problèmes politico-socio-économiques et sécuritaires, mais aussi, et surtout au plan externe, du fait de ses dérapages diplomatiques à répétition.

    Je n’interviendrais que sur le deuxième point. Le premier je le laisse au peuple algérien pour en faire sa propre analyse et en tirer ses propres conclusions.

    Ci-après les éléments essentiels de mon analyse sur l’attitude des plus hautes autorités algériennes :

    1/ les évènements qui ont conduit à la chute de Kadhafi ont fait que de nombreuses armes, munitions, de toutes sortes, et véhicules militaires sont tombés entre les mains de terroristes de l’AQMI,
    2/ le laxisme des autorités algériennes en matière sécuritaire dans la région lors de ces évènements, qui s’expliquent pour des raisons de leadership régional et d’incompétence en matière de lutte anti-terroriste, a largement favorisé ce phénomène,
    3/ l’Algérie, consciente qu’elle perdait un allié stratégique dans la région, a largement contribué à activer ses réseaux touaregs au Mali, au Niger, en Libye et chez elle afin de semer des troubles dans la région du Sahel.
    Le Dernier en date est celui qui a opposé des trafiquants de drogue dure entre groupes touaregs proches d’Alger et rebelles du Polisario à la frontière malio-nigéro-algérienne pour le partage du pactole,
    4/S’agissant du Polisario, il est devenu de notoriété publique que l’Algérie a débauché des centaines de rebelles polisariens pour combattre auprès des forces pro-kadhafi contre monnaie sonnante et trébuchante, mais surtout pour s’approvisionner en armes, munitions et véhicules afin de soutenir les terroristes de l’AQMI,
    5/ Tous ces éléments expliquent le rejet des autorités algériennes à voir le Maroc et la Libye participer à la conférence sur la sécurité au Sahel, tenue à Alger les 07 et 08 septembre 2011,
    6/ au vu des éléments apportés, ont peut donc conclure que de par son attitude les plus hautes autorités algériennes, politiques et militaires, compromettent gravement la sécurité au Maghreb et au Sahel et favorisent la recrudescence du terrorisme dans la région maghrébine et sahélienne.

    L’objectif ultime étant de s’ériger en acteur incontournable sur la scène africaine, arabe et musulmane.

    En vous demandant de bien vouloir publier et diffuser ce papier. Une réponse par courriel à cette requête serait appréciée. Cordialement. Farid Mnebhi.

  • Le 16 septembre 2011 à 16:16, par Farid Mnebhi En réponse à : SARKOZY EN LIBYE : La France tente de confirmer son leadership

    La réunion d’Alger contre le terrorisme : un fiasco diplomatique et sécuritaire annoncé
    Cette réunion, qui s’est tenue à Alger, du 07 au 08 septembre 2011, a finalement débouché sur un résultat en deçà des attentes de tous les partenaires de l’Algérie dans la lutte contre le terrorisme, le crime organisé, le trafic de drogue et ce, malgré tout un tapage médiatique orchestré par les autorités algériennes.
    A la lecture des interventions de tous les hauts responsables ayant participé à cette réunion, cette soi-disant conférence, celle-ci s’est achevée sur un constat d’échec alarmant car sans conclusions. En fait une réunion pour rien.
    Ce constat d’échec, serait, semble t-il, motivé par la persistance d’Alger à associer, pour la 1ère fois, d’autres pays à ces discussions, dont notamment la Libye, afin de trouver des convergences et un consensus sur les menaces relatives à la sécurité dans la région sahélienne.
    De manière unanime, les hauts responsables des pays participants à cette réunion ont appelé à une mutualisation des capacités dans la coopération, la coordination, la coordination, la complémentarité et la cohérence afin de faire face à tous ces menaces réelles. au Sahel afin que cette région devienne un havre de paix et de prospérité.
    Or, l’entêtement des autorités algériennes a fait que le comité d’Etat-Major opérationnel conjoint est devenu inopérant. Pour preuve, avec les évènements en Libye, Alger a laissé passer à travers ses frontières une quantité d’armes, de véhicules de combat et de semtex (produit hautement explosif) et des mercenaires dans la région sahélienne.
    Ce laxisme des services de sécurité algérien compromet durablement la stabilité des pays du Sahel
    Enfin, et pour démontrer le fiasco algérien, cette réunion sur la sécurité et le terrorisme au Sahel s’est achevée le 08 septembre 2011, en avance par rapport au programme initial. Les thèmes relatifs au terrorisme, au crime organisé et au développement ont été tout simplement annulés.
    Le seul résultat concret de cette conférence annoncée par l’Algérie à coup de tapage médiatique, est l’accord sur l’organisation d’une nouvelle réunion dans les prochains mois et dans une capitale du Sahel.
    Ainsi donc, comme le déclarent nombre d’analystes, la conférence d’Alger a accouché d’une toute petite souris placée aujourd’hui placée en couveuse et en soin intensif. Une véritable claque pour la diplomatie algérienne et ses servIces de sécurité sur les plans régional et international.
    En vous demandant de bien vouloir publier et diffuser ce papier. Une réponse par courriel à cette demande serait appréciée. Merci. Farid Mnebhi.

  • Le 16 septembre 2011 à 16:18, par Farid Mnebhi En réponse à : SARKOZY EN LIBYE : La France tente de confirmer son leadership

    Trois larrons en foire : le charretier d’Oujda pris en flagrant délit de mensonge et d’entremetteuse.
    Le régime algérien, avec ses plus hautes autorités civiles, président en tête, militaires et sécuritaires, s’est moqué de la communauté internationale et ce sans vergogne. Pendant des décennies il a nié être l’entremetteur entre le Polisario et Kadhafi.
    Il est évident, au vu des photos, qui peuvent être visionné sur les sites yenoo.be, emarrakech, oujdacity, SXMinfo, Tolerance.ca ainsi que de nombreux sites européens et africains, que le rebelle abdelaziz n’a pu accéder en Libye sans le consentement des algériens.
    Ensuite, ces clichés prouvent la mise à disposition de Kadhafi de rebelles du Polisario pour combattre la révolte du peuple libyen avec l’aval des autorités algériennes et ce, contre monnaie sonnante et trébuchante.
    J’invite les lecteurs à visionner ces clichés photographiques prise lors de cérémonies officielles. Elles représentent de manière irréfutable les trois salopards du Maghreb ensemble.
    Comme dans tous les lupanars, on y trouve l’entremetteuse, le client et la prostituée. Le client paye la prostituée et l’entremetteuse reçoit sa part.
    En clair, je te propose des mercenaires du polisario pour sauver ton régime, tu paye la pute qui me ristournera mon pourcentage.
    Aux lecteurs de juger de la crédibilité de l’Algérie sur les plans international et régional.
    En vous demandant de bien vouloir publier ce commentaire Merci. Farid Mnebhi

  • Le 16 septembre 2011 à 17:00, par Yombo En réponse à : SARKOZY EN LIBYE : La France tente de confirmer son leadership

    Il faut dire que c’est ce qui devait arrivé. l’afrique fait pitié.ceux qui peuvent aider on les enlevent et c’est les marionettes et les vallés locaux qu’on laisse mourrir au pouvoir. l’afrique est mal parti. ecrit par Yombo.

  • Le 16 septembre 2011 à 19:07, par tooelle En réponse à : SARKOZY EN LIBYE : La France tente de confirmer son leadership

    Tout les présidents devrais se faire karakiri en ce jour de honte que la FRANCE NOUS TIENNE TOUJOUR EN LAISTE DÉMONTRE LEURS manque de reponsbilité.J’accuse monsieur Kadhafi d’avoir eu confiance en l’Afrique de tous ces hommes qui manque de fièrté.Car il siffisait a monsieur Kadhafi de prendre son argent qui devaint servir a remplacer la Banque mondial et le FMI et aller en Chine demander protection tout en signant un bon contrant de 20ans plus quelque 200 conseillé militaires avec la Chine ni l’Europe ou le 51 état des amérique alaient se tenir tranquille et il sera toujours le grand guide de la Libye ,mais malheur pour lui il s’est confier a ces quouard d’africains .

  • Le 18 septembre 2011 à 15:21 En réponse à : SARKOZY EN LIBYE : La France tente de confirmer son leadership

    Tout a fait normal,ils ont finance la guerre,ils veulent les retombes de l’apres guerre.Il a dit le president du CNT:priorite a ceux qui nous a aide,les deux generaux occidento-africains qui etaient a l’avangarde seont servis les premiers.L’AFRIQUE restera toujour controler et dominer par ces gens-la,mon pauvre AFRIQUE

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