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Jeux olympiques des arts : Un lauréat burkinabè passé dans l’anonymat

Publié le jeudi 8 septembre 2011 à 03h28min

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Ils sont nombreux, ces artistes et compagnies burkinabè qui s’illustrent positivement au-delà des frontières du pays. Mais comme Aguibou Bougobali Sanou, lauréat des 3es Jeux olympiques des arts à Jeju en Corée du Sud, leur mérite reste dans l’anonymat le plus total au Pays des hommes intègres.

D’abord la Russie, ensuite la Malaisie et la Corée du Sud, les Jeux olympiques des arts regroupent des compétiteurs de toutes les disciplines artistiques notamment la danse, la musique, la peinture, le théâtre et bien d’autres. La 3e édition qui s’est tenue à Jeju, en Corée du Sud du 9 au 15 septembre 2009, aura enregistré la participation de Aguibou Bougobali Sanou au compte du Burkina Faso. « J’étais déjà en formation à l’époque en Corée du Sud. Le Burkina n’ayant pas reçu ou répondu au courrier, le responsable du Conseil international de la danse de l’UNESCO m’a suggéré d’y participer au compte du Burkina Faso, étant donné que je suis Burkinabè », a-t-il expliqué.

La condition, a-t-il poursuivi, était que s’il gagnait, il n’avait droit qu’à la médaille sans le prix, parce qu’il suivait une formation professionnelle aux frais du gouvernement coréen. Il s’était engagé pour la médaille de Laurel, attribuée à une personne qui aura présenté une œuvre unique et originale dans la catégorie « Dance improvisation ». Cette compétition a enregistré une cinquantaine de participants venus de 13 pays dont le Burkina Faso, avec une danse sur le silence ou une musique au choix à la première phase et une musique imposée à la seconde phase. Ayant remporté la compétition, Bougobali Sanou a obtenu seulement la médaille comme convenu, mais tout le problème réside dans le silence qui a entouré ce prix. « Notre génération et celle de nos prédécesseurs, les grandes figures de la danse comme la Compagnie Salia ni Seydou, Serge Aimé Coulibaly et bien d’autres, ont eu plusieurs distinctions hors du Burkina et sont malheureusement restées dans l’anonymat », a-t-il déploré.

Il demande donc aux autorités de jeter un petit coup d’œil sur les artistes qui arrivent à se débrouiller en payant leur billet d’avion, leur séjour, faire des compétitions, remporter des médailles, sans un quelconque soutien. « Chaque avion qui atterrit ou qui décolle de Ouagadougou, compte à son bord, au moins un artiste qui est du même coup, porteur de l’identité burkinabè au-delà de nos frontières », a-t-il rappelé. Bougobali Sanou dit avoir tardivement présenté la médaille à des grandes figures de la culture burkinabè comme Bitchibaly Dansa, directeur régional de la Culture des Hauts-Bassins, par ailleurs secrétaire permanent de la SNC. Il en est de même de Assane Kouyaté, Moussa Sanou, Salia Sanou, Souleymane Koumaré.

Déjà, il salue l’accompagnement de Bitchibaly Dansa, du gouvernement coréen avec quelques personnalités comme Jong-ho Lee, Shina-kim et Eunhee-Kim, de l’Institut français, les compagnies Tamadia et Salia ni Seydou, la Termitière. Sa troupe de jeunes, la Compagnie Tamadia, a également été sélectionnée comme la première compagnie bobolaise parmi les 10 meilleures jeunes compagnies d’Afrique aux rencontres chorégraphiques de l’Afrique et de l’Océan Indien, à Bamako en 2010. Ces rencontres sont organisées par l’Institut français en vue de promouvoir les jeunes talents de ces continents dans le domaine de la danse contemporaine. Malheureusement, la compagnie ni les deux autres de Ouagadougou n’ont pu être retenues parmi les deux groupes en catégorie danse collective et une personne en danse solo. La compagnie a en projet plusieurs sorties dans la sous-région et hors de l’Afrique.

Jean-Marie TOE

Sidwaya

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