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Objets d’art : Des trafiquants dans les mailles de la douane

Publié le vendredi 8 octobre 2004 à 07h11min

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Les services de contrôle de la douane Aéroport-Ouagadougou ont mis la main sur une quantité d’objets d’art, jeudi 7 octobre 2004. Alors que des trafiquants tentaient de exfiltrer leur butin entre les mailles de la douane, leur machination a été découverte. Alertés, le directeur du patrimoine culturel M. Oumarou Naon et ses plus proches collaborateurs se sont rendus sur les lieux pour constater les faits.

Le 25 septembre 2004, M. Issa Ouédraogo artiste bronzier domicilié à Ouagadougou faisait parvenir à la Direction du patrimoine culturel (DPC) une demande d’autorisation d’exportation. Cette exportation concernait 20 objets d’art dont 5 masques mossi, 5 masques bobo, 5 statuettes lobi et 5 tabourets lobi destinés à un certain M. Bartolomucci Adolpho résidant à Milan en Italie.

L’autorisation d’exportation lui avait été accordée par la DPC qui lui avait délivré un certificat d’origine correspondant aux objets déclarés, après le versement de la somme de 105 000 F CFA. Tout se passa bien donc jusqu’au niveau du contrôle douanier de l’aéroport international de Ouagadougou, où le "pot aux roses" fut découvert.

M. Robert Dabiré, contrôleur des douanes explique : "Quand nous avons pesé les colis avant leur embarcation, nous nous sommes rendus compte que le poids de 500 kg obtenus ne pouvait pas correspondre à celui de 20 objets d’art contenus dans 6 caisses. Nous avons alors décidé de pousser nos investigations auprès de la Direction du patrimoine culturelle. Quand j’ai examiné la déclaration, (celle-ci porte le numéro 10 364 du 7/09/04) j’ai alors exigé la visite de ces caisses."

175 objets d’art étaient dissimulés dans les six (6) caisses dont certains provenaient du Niger, du Mali et du Gabon. Ces objets se composent de masques, de poteries, des écuelles en bois, des statuettes en bois, des figurines... qui auraient pu être destinés aux différents musées nationaux. Ces objets de valeur peuvent être évalués à plusieurs millions de nos francs. Toute chose préjudiciable à notre patrimoine culturel national.

Selon la loi en vigueur, M. Issa Ouédraogo sera poursuivi pour deux infractions principales. La première constitue une fausse déclaration d’espèce. Celle-ci donne lieu à une confiscation des objets trafiqués et au paiement d’une amende allant de 20 à 100 mille francs. La deuxième concerne l’exportation sans déclaration conforme à la valeur qui entraîne le paiement d’une amende équivalant au double de la valeur réévaluée des marchandises litigieuses, suivie encore d’une confiscation.

L’ensemble des pénalités peut s’élever à environ 1 400 000 F CFA avec un emprisonnement allant jusqu’à 3 mois. Quant aux objets d’art étrangers saisis, ils pourront être retournés à leur pays d’origine. Le Directeur du patrimoine culturel national, M. Oumarou Naon visiblement ému par ce coup de filet, a félicité les services de la douane pour leur vigilance et appelle à la collaboration de toutes les bonnes volontés. Car, dira t-il "la lutte contre le trafic des œuvres d’art appelle à la solidarité et à l’engagement de tous."

Privat OUEDRAOGO
Yacouba Hermann NACAMBO (stagiaire)
Sidwaya

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