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Justice : Demande de la levée de l’immunité de Hermann Yaméogo

Publié le vendredi 8 octobre 2004 à 07h16min

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A la faveur de la rentrée judiciaire, le Procureur général, M. Abdoulaye Barry et le Procureur du Faso, M ? Adama Sagnon ont eu une rencontre d’échanges avec la presse, le jeudi 7 octobre 2004. Bilan de l’année judiciaire écoulée, état des lieux de la justice, perspectives pour l’année 2004-2005 étaient au menu de cette conférence de presse.

Après les vacances, le travail reprend pour les hommes du droit. Pour cette rentrée judiciaire, le Procureur général, M. Abdoulaye Barry a innové avec une conférence de presse qu’il dit vouloir "traditionaliser" afin de discuter à bâton rompus avec les hommes de médias à chaque rentrée judiciaire. Du bilan de l’année judiciaire écoulée aux perspectives, en passant par l’état des lieux de la Justice burkinabè, c’est pendant environ deux (2) heures d’horloge que journalistes et procureurs ont échangé.

Un regard sur les activités de la Justice pour l’année 2003-2004 a permis à M. Barry d’évoquer les assises criminelles qui se sont tenues à Ouagadougou et qui ont mis en scène quarante neuf (49) délinquants. Chacun ayant écopé d’une peine allant d’un à vingt ans de prison.

A Ouahigouya et Fada également , respectivement dix (10) et quatorze (14) personnes ont été jugées avec des peines d’emprisonnement allant de trois (3) ans à la prison à vie.

Des dossiers importants, comme ceux de "l’égorgeur des jeunes filles", Saul Traoré, et le "tueur des policiers" , Issaka Pitroipa ont été examinés.

Le Procureur du Faso, Adama Sagnon a indiqué cependant que le dossier Saul Traoré sera jugé en décembre 2004. Bien attendu, des assises criminelles vont se tenir au cours de cette année 2004-2005. A ce titre , des dossiers dits pendants seront approfondis. Il s’agit entre autres des dossiers Marcel Kafando, Norbert Zongo, Michel Congo, Noël Yaméogo.

Le 29 septembre dernier, des "locataires" de la Maison d’arrêt et de correction de Ouagadougou (MACO) se sont évadés suite à une coupure d’eau. Sur cette affaire, le Procureur général a affirmé que leur nombre est de cent deux (102) prisonniers, contrairement au chiffre que la rumeur avait laissé croire (environ 300 détenus). "Un dispositif est mis en place pour retrouver les prisonniers qui se sont enfuis. Une dizaine ont été déjà reconduits à la MACO et le côté judiciaire de ce dossier sera également examiné au cours de cette année" , rassure le Procureur Barry.

De l’affaire Noël Yaméogo et Hermann Yaméogo

On se rappelle encore des accusations que la Côte d’Ivoire et la Mauritanie ont portées contre le Burkina Faso de vouloir déstabiliser leur pays. Dans cette affaire les sieurs Noël Yaméogo et Hermann Yaméogo seraient "mouillés".

Selon le Procureur du Faso, Adama Sagnon, M. Noël Yaméogo est poursuivi pour atteinte à la sûreté de l’Etat burkinabè et pour trahison. "Il sera poursuivi avec Hermann Yaméogo qui, pour l’instant est couvert par l’immunité parlementaire. Toutefois des démarches seront entreprises pour demander la levée de l’immunité" , précise Le Procureur du Faso. Toujours sur ce dossier, le Procureur général a révélé à la presse que son collègue de la Mauritanie, dans une lettre, a demandé l’extradition de dix (10) militaires mauritaniens qui se trouveraient sur le sol burkinabè. "Cette requête ne veut pas dire que ces personnes se trouvent réellement dans notre pays. Néanmoins nous avons mis un dispositif en place pour rechercher ces individus" soutient-il.

Le lieu de détention et la santé de Noël Yaméogo , qui serait suivi par un médecin pour des ennuis de santé, ont par ailleurs été une préoccupation des journalistes.

A ce sujet, M. Barry a dit sans ambages que M. Noël Yaméogo est détenu à la Sûreté nationale.

"C’est une affaire importante et pour éviter les collusions, nous avons voulu garantir que des visites indésirées ne lui soient rendues".

Pour ce qui est de sa santé, le Procureur général a soutenu que le "médecin traitant" de M. Yaméogo en la personne du Dr. Pierre Bidima le suit en tant que défenseur des Mouvements de droits de l’Homme, mais pas en tant que médecin. En tout état de cause, le Procureur a rassuré que si les problèmes de santé de M. Yaméogo sont avérés, il est libre d’avoir le médecin de son choix.

Noël Yaméogo serait-il un apatride qui a voulu jeter en "pâture" le Burkina Faso à la Côte d’Ivoire et à la Mauritanie ? Au moment où se tenait cette conférence de presse, le juge Valéry Silga l’entendait sur les faits qui lui sont reprochés. Affaire donc à suivre.

P.Pauline YAMEOGO
Sidwaya

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