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Fait de chez nous : Aïda, son carnet d’épargne et les hommes

Publié le vendredi 2 septembre 2011 à 02h41min

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Aïda n’est pas voleuse, ni employée de commerce encore moins fonctionnaire d’Etat. Pourtant chaque fin de mois, elle épargne au moins 200 000 FCFA. Toujours bien nippée, elle change les marques de moto à chaque fois qu’il y a une nouvelle marque dans les boutiques. Son secret n’est autre que sa beauté. Au lieu de se marier malgré les multiples prétendants, Aïda a préféré monnayer cette beauté. Des « gourous », sont ciblés par elle. Chaque fin de mois, chacun des personnes concernées lui donne une somme précise. A Bobo-Dioulasso où réside la sublime Aïda, il y a au moins trois personnes qui sont dans sa gibecière. A Ouagadougou, elle en compte deux.

Aucun des cinq hommes n’est au courant de l’existence de l’autre. Aïda joue bien son rôle. Si bien que chacun d’eux pense qu’elle est à lui seul. Sur les trois qui résident à Bobo-Dioulasso, seul un d’entre eux à accès à la cour familiale de la belle Aïda. Aux deux autres, elle a fait comprendre que ses parents s’opposent à leurs relations car ils ne sont pas de la même religion. Ainsi, pendant que le seul qui a accès à la cour la couvre de billets de banque, les deux autres font la même chose dans l’espoir de pouvoir se marier avec elle un jour. Quant aux deux victimes qui sont à Ouagadougou, elles entrent en compte quant elles ont chacune une mission à Bobo-Dioulasso.

Avec ses deux bailleurs de la capitale, Aïda n’a pas beaucoup de difficultés. Sa seule difficulté, c’est Bobo-Dioulasso. Mais elle s’en sort tant bien que mal. « Tous les jours appartiennent au voleur, un seul jour au propriétaire » nous enseigne un adage populaire. Un dicton qui s’est avéré dans ce feuilleton Aïda. Un des deux de Bobo-Dioulasso qui n’ont pas accès à la cour familiale de la belle Aïda, l’a prise la main dans le sac. Nous sommes à la fin du mois d’août 2011 et à la veille de la fête de Ramadan. Aïda est invitée par Abou, une des victimes bobolaises. Abou s’acquitte de son obligation auprès de la belle Aïda. Avant de prendre congé de son Abou, Aïda sent le besoin de se soulager. Elle décide de se libérer avant de quitter le domicile d’Abou. Pendant qu’elle était dans les toilettes, Abou fouille son sac à main et tombe et sur son carnet d’épargne et le cahier dans lequel elle note les dotations mensuelles.

Abou ne croit pas ses yeux. Pourtant, c’est une vérité indubitable qu’il venait de découvrir. Il range le cahier et le carnet d’épargne sans mot dire à Aïda. Après les toilettes, elle prend congé d’Abou, direction sa banque d’épargne. Deux jours après sa découverte, Abou a voulu comprendre le jeu auquel Aïda s’adonnait. Ce qu’il ne fallait pas faire. Aïda l’a bien « dôgôya » (vilipender) avant de lui dire Adieu. Depuis ce jour, Abou ne fait plus partie de la liste. Mais Aïda sans doute va continuer son service aux dépends de ses amants. Elle s’en sort bien certainement. Mais elle ne doit pas oublier que, « l’on perd bientôt sa route à chercher trop de voies », disait Constantyn Huygens.

Souro DAO (daosouro@yahoo.fr)

L’Express du Faso

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Vos commentaires

  • Le 2 septembre 2011 à 05:20, par autre_fou En réponse à : Fait de chez nous : Aïda, son carnet d’épargne et les hommes

    Très bon article, en fait pour bien comprendre le Burkina, Aïda représente l’ensemble des filles Burkinabè et ses amants l’ensemble des hommes Burkinabè, mais l’auteur a oublié d’ajouter que chacun des amants de Aïda a plusieurs copines qu’il les fait croire à chacune d’elle qu’elle est sa seule copine. C’est pas facile d’être mécréant dans un pays misérable. Salue l’infidélité et bienvenue au SIDA et à la mort.

  • Le 2 septembre 2011 à 07:11 En réponse à : Fait de chez nous : Aïda, son carnet d’épargne et les hommes

    Vous, vous appelez comment une fille a qui il faut donner de l’argent pour être en sa compagnie ?

    On appelle ça de la prostitution chez moi.

  • Le 2 septembre 2011 à 08:27 En réponse à : Fait de chez nous : Aïda, son carnet d’épargne et les hommes

    Bonjour cher journaliste,

    Je vous demande de prendre le temps de vous relire pour éviter d’écrire des choses comme : "chacun des personnes concernées lui donne une somme..."

    Excellent weekend à vous

  • Le 2 septembre 2011 à 08:45 En réponse à : Fait de chez nous : Aïda, son carnet d’épargne et les hommes

    Mais Abou me fait rire. qu est ce qu il croit. Si il veut etre le seul actionaire il n a qu a prendre tout en charge on va voire !

  • Le 2 septembre 2011 à 09:46, par leprospère En réponse à : Fait de chez nous : Aïda, son carnet d’épargne et les hommes

    CHERE AÏDA,il faut chercher à te marier car la beauté est passagère.Si non,tu seras un jour un rond point où tout le monde contournera,même si tu es aujourd’hui un carrefour où les hommes se rencontrent.QUE DIEU TE DELIVRE DE CETTE SALE VIE !

  • Le 2 septembre 2011 à 10:48 En réponse à : Fait de chez nous : Aïda, son carnet d’épargne et les hommes

    Pauvre prostituée..

  • Le 2 septembre 2011 à 10:52, par Jamanatigui En réponse à : Fait de chez nous : Aïda, son carnet d’épargne et les hommes

    Aida a fait quoi de spéciale pour qu’on nous raconte son histoire à elle ?
    Le sexe c’est ce qui rapporte le mieux sous ce ciel et personne n’en est dupe. A Bobo comme à ailleurs, on ne résiste pas devant le sexe que pour quelques temps.
    Aida n’est pas la seule à s’en donner à cette pratique. Des femmes mariées comme de jeune filles, on en trouve de toutes les formes et de toutes les postures. La prostitution a pris plusieurs formes et à chacun de développer sa stratégie pour s’en tirer à bon compte. Certaines se livrent à 10 hommes par nuit pour empocher 10 000 Francs et d’autre à un seul homme pour s’en sortir avec 20 000 Francs ou plus.
    Si j’etais femmes je ne ferais que comme Aida, se trouver trois ou quatre bons bailleurs et garnir son compte. De toutes les façons on doit mourrir de quelques choses.
    Si l’on pouvait revisiter le coran et la bible j’allais suggerer à ce qu’on assouplisse les clauses relatives à la fornication. Car si Dieu doit tenir compte de la fornication, moins de 10% de ses créatures auront accès au paradis.

  • Le 2 septembre 2011 à 11:18, par danoisa En réponse à : Fait de chez nous : Aïda, son carnet d’épargne et les hommes

    huummmmmm quelle manière

  • Le 2 septembre 2011 à 11:26 En réponse à : Fait de chez nous : Aïda, son carnet d’épargne et les hommes

    Rien de surprenant dans cet ecrit.Tres tres frequent au SENEGAL cela s’appelle le MBARANE.Posez la question a la premiere Senegalaise que vous croiseriez.

  • Le 2 septembre 2011 à 11:34, par El ninyon En réponse à : Fait de chez nous : Aïda, son carnet d’épargne et les hommes

    Nous autres pauvres hommes nous sommes nombreux dans cette situation. Car les femmes ont perdu toute moralité.
    J’ai été victime de celà de la part d’une fille et avec la parfaite complicité de sa mère !Depuis , j’ai décidé de ne plus me fier à une femme, elles sont vraiment sans la moindre pitié !
    Le problème aujourd’hui est que cette fille est devenu vielle fille et qu’elle drague des hommes qui ne veulent plus d’elle. Sa maman est désespérée car le papa l’accuse d’avoir contribué à gâter leur enfant !
    La vie c’est un choix comme on dit !
    merci

  • Le 2 septembre 2011 à 12:09, par Bénéwindé En réponse à : Fait de chez nous : Aïda, son carnet d’épargne et les hommes

    Mon frère, c’est un banal fait divers que vous racontez là. Combien de filles vivent de cette façon ; pire des femmes mariées s’y adonnent à coeur joie.

  • Le 2 septembre 2011 à 13:54 En réponse à : Fait de chez nous : Aïda, son carnet d’épargne et les hommes

    Quel enseignement peut tirer les jeunes filles de ce récit ?

  • Le 2 septembre 2011 à 17:29 En réponse à : Fait de chez nous : Aïda, son carnet d’épargne et les hommes

    Bravo Aïda ! C’est bien ! Tant que les filles subissaient les "sois soumise" de leur maman, ces phalocrates s’en donnaient à coeur joie. Maintenant que l’école aide à décider, ils hurlent tous à la prostitution. Polyandrie n’est pas prostitution. Ce n’est pas bien d’accord, et quoi encore ? C’est bien d’être violentée à vie par le même homme ? D’être humiliée et négligée par sa famille ? Aïda a des raisons qui ne sont pas forcément sa beauté... Cherchez les CAUSES de son comprortements, et non les manifestations !

    NGAO !

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