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MORT DE IBRAHIM AG BAHANGA : Fin de parcours pour un trublion

Publié le lundi 29 août 2011 à 03h19min

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Ibrahim Ag Bahanga, le chef rebelle touareg le plus radical du nord-Mali, n’est plus. Agé d’une quarantaine d’années, l’homme qui apparaissait comme un boulet pour le régime malien, a tiré définitivement sa révérence dans la nuit de vendredi à samedi 27 août, dans sa région natale. A-t-il été tué dans un accident de la circulation comme l’indiquent sans trop de détails, certains de ses proches ? Ou a-t-il été victime d’un règlement de comptes entre bandes rivales, d’autant que, l’homme qui nourrissait l’intention de devenir le chef incontesté d’une partie du Sahara, ne faisait pas l’unanimité au sein de tous les groupes armés dont certains n’entendaient jamais se placer sous sa tutelle ?

En tout cas, d’aucuns rejettent systématiquement la thèse d’un accident de la circulation arguant du fait que Ag Bahanga était un "as au volant". Donc, pour l’heure, les supputations vont bon train si bien que certains de ses partisans y voient la main agissante du régime de Bamako qui, selon toute vraisemblance, voyait en l’homme une grande menace. Pour preuve, Ibrahim Ag Bahanga n’avait jamais déposé totalement les armes, même si souvent il donnait l’apparence d’un loup apprivoisé qui, à son corps dépendant, s’est fait cavalier d’un caprin. L’homme, pour tout dire, était réputé pour sa duplicité puisqu’il se présentait comme un faiseur de paix sous un manteau de rebelle insaisissable et insoumis au point qu’il était difficile de le considérer comme un partenaire fiable.

C’est donc la fin d’un parcours pour un trublion qui, on s’en souvient, s’était entre-temps, réfugié en Libye, avant de regagner discrètement deux ans après, son milieu naturel, le désert malien qu’il affectionne beaucoup et contrôle de main de maître. Pour autant, sa mort favorisera-t-elle un retour rapide à la paix ou radicalisera-t-elle ses partisans disséminés un peu partout dans le Sahel ? Rien n’est moins sûr. C’est le wait and see surtout quand l’on sait que Ag Bahanga disposait d’un arsenal de guerre important, essentiellement venu d’une Libye où tout est actuellement sens dessus dessous.

Mais une chose est sûre : avec la reconnaissance du Conseil national de transition (CNT) par les rebelles touaregs, on peut espérer que ceux-ci n’accepteront pas de jouer le rôle de vassaux d’un Kadhafi qui, tel un lion blessé, fait flèche de tout bois, convaincu qu’il n’a plus rien à perdre au regard de la situation qui prévaut en Libye. De toute façon, il revient aux autorités maliennes de mettre les bouchées doubles pour éviter tout embrasement de cette partie de leur pays qui, ni plus ni moins, apparaît bien souvent comme un no mans’ land.

Boundi OUOBA

Le Pays

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